LEgypte antique vous passionne ? Si oui, alors vous avez bien de la chance : plusieurs musĂ©es et monuments Ă  Paris mettent en lumiĂšre des Ɠuvres datant de l'Ă©poque des Pharaons. Suivez le

RĂ©sumĂ©s Dans la culture de l’Égypte ancienne, les rites de deuil sont associĂ©s Ă  un ensemble de manifestations Ă©motionnelles exĂ©cutĂ©es en public. Ces Ă©motions ritualisĂ©es impliquent non seulement l’ensemble des participants aux rites funĂ©raires, mais encore plus particuliĂšrement le groupe des pleureuses ». DiffĂ©rentes manifestations d’affliction sont Ă  observer postures et paroles de tristesse, ou dĂ©monstrations bruyantes pleurs et cris et organisĂ©es. Plusieurs exemples concernant les cĂ©rĂ©monies privĂ©es et aussi les rites de deuil collectif sont examinĂ©s ici. Le modĂšle de la rĂ©solution symbolique et rituelle de l’expĂ©rience du deuil fourni par le mythe osirien, ainsi que la dĂ©ploration rituelle d’Osiris, est Ă©galement discutĂ©. In ancient Egyptian culture, mourning rites are associated with public expressions of emotions. These ritualized emotional manifestations concern the participants of the funerary rites as a whole, but even more specifically the feminine group of “weepers”. Among this group, some distinctive expressions of affliction can be observed attitudes of sadness supported by particular words, or noisy and clearly organized demonstrative weeps and screams. In the present article, a choice of examples chosen among private ceremonies are examined and put in contrast with collective mourning rites. The symbolic and ritual model proposed in this context by the Osirian myth, as well as the ritual lament of this god, shall also be taken into de page Texte intĂ©gral 1 Robert Hertz, Contribution Ă  une Ă©tude sur la reprĂ©sentation collective de la mort », AnnĂ©e soci ... 2 Patrick Baudry, La place des morts. Enjeux et rites, L'Harmattan, Paris, 2006, p. 32-33. 1Au terme de sa cĂ©lĂšbre Ă©tude sur la reprĂ©sentation collective de la mort », Robert Hertz dĂ©crivait le deuil comme Ă©tant Ă  l’origine la participation nĂ©cessaire des survivants Ă  l’état mortuaire de leur parent ; il dure aussi longtemps que cet Ă©tat lui-mĂȘme »1 Cette participation nĂ©cessaire », pertinemment soulignĂ©e par le jeune sociologue, est universellement au cƓur de la ritualitĂ© de la mort. Une ritualitĂ© qui consiste en une mise en scĂšne » autant qu’en une mise en sens ». Pour Patrick Baudry, la ritualitĂ© funĂ©raire - Ă  l’instar de toute ritualitĂ© - pose d’emblĂ©e un Ă©cart avec soi-mĂȘme ». On fait du rite », on théùtralise, c’est-Ă -dire que l’on adopte un comportement scĂ©nographiĂ© et prescrit. DĂšs lors, la question se pose de savoir si la ritualitĂ© funĂ©raire n’est essentiellement qu’une affaire de gestualitĂ© et de mots mis autour »2. Une théùtralitĂ© de la douleur, donc, Ă  laquelle toute culture donne une coloration particuliĂšre. Cette ritualitĂ© de la mort implique partout un engagement physique de la communautĂ© des participants, les deuillants » cris, pleurs, dĂ©monstrations gestuelles expansives ou au contraire postures d’abattement, tristesse contenue, muette, ou exprimĂ©e ; elle implique aussi des modĂšles, des mythes qui fondent l’expĂ©rience de la mort, de la perte, de la disparition et de sa rĂ©solution symbolique. Une mise en sens » que je propose ici d’aborder dans le cadre de la culture de l’Égypte ancienne. Émotions Ă©gyptiennes 2En Égypte ancienne, le deuil se prĂ©sente d’emblĂ©e comme un comportement socialement prescrit impliquant des Ă©tats Ă©motionnels. L’accĂšs Ă  la constituante Ă©motionnelle de cette expĂ©rience pose - tout comme dans d’autres cultures disparues - diffĂ©rentes difficultĂ©s dĂ©coulant en premier lieu de la nature lacunaire de la documentation. 3 Il n'existe pas de monographie gĂ©nĂ©rale sur les Ă©motions et l'expression des sentiments en Egypte ... 4 Jan Assmann, Persönlichkeitsbegriff und -bewusstsein », Lexikon des Ägyptologie IV, 1982, c ... 5 Concept clĂ© dont la comprĂ©hension est dĂ©terminante pour aborder le thĂšme des Ă©motions, que celui d ... 6 Baudoin Van de Walle, Le sens et la vertu du regard dans la mentalitĂ© Ă©gyptienne », MĂ©langes off ... 7 Je signale ici quelques Ă©tudes gĂ©nĂ©rales sur le vocabulaire des textes autobiographiques dans lesq ... 8 Jan Zandee, Death as an Enemy, according to Ancient Egyptian Conceptions, Brill, Leiden, 1960. Voi ... 9 Sur l'expression littĂ©raire du sentiment amoureux Bernard Mathieu, La poĂ©sie amoureuse de l'Egyp ... 10 V. A. Donohue, A gesture of submission », Studies in Pharaonic Religion and Society in honour of... 11 Waltraud Guglielmi, Lachen und weinen in Ethik, Kult und Mythos der Ägypter », CdE LV, 1980, p. ... 12 Cf. Erich LĂŒddeckens, Untersuchungen ĂŒber religiösen Gehalt, Sprache und Form der Ă€gyptischen Tote ... 13 Wolfhart Westendorf, sv. Trauer », Lexikon der Ägyptologie VI, 1986, col. 744-745. 14 Pour une approche gĂ©nĂ©rale de la mort dans la culture Ă©gyptienne ancienne, on lira en dernier lieu ... 3Nonobstant cette difficultĂ© documentaire plusieurs Ă©tudes ont montrĂ© que certains points d’une Ă©motivitĂ© » Ă©gyptienne pouvaient ĂȘtre mis en lumiĂšre3. D’une façon gĂ©nĂ©rale, en ce qui concerne la question des Ă©motions, il convient de s’interroger sur les possibles dĂ©finitions Ă©gyptiennes d’une intĂ©rioritĂ© Ă©motionnelle4, une approche qui passe notamment par la comprĂ©hension de la notion d’intĂ©rieur-jĂš » vocable traduit aussi par cƓur », un organe qui constituait le fors de l’homme »5 et qui pourrait ĂȘtre considĂ©rĂ© comme le siĂšge des Ă©motions. D’autre part, il faut constater qu’en Égypte pharaonique l’expression des Ă©motions est soumise Ă  des rĂšgles spĂ©cialement contraignantes. Au sein d’une sociĂ©tĂ© du regard mutuel »6 comparable Ă  cet Ă©gard Ă  celle de la GrĂšce antique analysĂ©e par Jean-Pierre Vernant, l’Égyptien se dĂ©finit d’abord par rapport Ă  sa position sociale ; il en dĂ©coule que l’expression des sentiments intimes ne trouve pas de place dans le genre dit autobiographique », pourtant traditionnellement rĂ©servĂ© Ă  la prĂ©sentation de l’individu7. En revanche, les Égyptiens ont soigneusement codifiĂ© les cadres narratifs et iconographiques dans lesquels s’expriment les Ă©motions dites de base » colĂšre, peur, surprise, dĂ©goĂ»t, joie, tristesse, tout en ne connaissant aucun terme gĂ©nĂ©rique pour le concept d’émotion ». Les scĂšnes de guerre, par exemple, illustrent par le texte et l’image diffĂ©rentes configurations de la peur8, tandis que les textes littĂ©raires prĂ©sentent Ă  maintes reprises des situations Ă©motionnelles intenses9. On a pu mettre en relation des Ă©motions telles que dĂ©crites par les textes et telles qu’attestĂ©es par l’iconographie10, ou s’intĂ©resser, par exemple, au champ sĂ©mantique de verbes comme rire » ou pleurer »11. Une configuration intĂ©ressante, oĂč sources textuelles et iconographiques se croisent, se rencontre tout particuliĂšrement dans le cadre funĂ©raire, au sein duquel la ritualisation des Ă©motions s’exprime de plusieurs maniĂšres. On y observe l’existence de jeux liturgiques, exprimĂ©s dans les textes et les images, et de comportements rituellement prescrits paroles et gestes, donnant une forme et un contexte dĂ©finis d’expression au chagrin. Dans ce cadre, je propose de cerner le thĂšme des lamentations funĂ©raires, des manifestations du chagrin12 qui, en Égypte comme partout ailleurs, s’expriment au sein des pratiques collectives du deuil13. Ce dossier, que je ne peux bien entendu que survoler au sein de la prĂ©sente mise au point, s’inscrit dans le vaste domaine constituĂ© par l’idĂ©ologie de la mort en Égypte ancienne14. 15 En effet, les grandes lignes des structures mythologiques voire rituelles mises en place en tout ... 4J’ai choisi de prĂ©senter pour illustrer mon propos des extraits de textes couvrant une trĂšs large chronologie et de confronter de cette façon, en l’espace de quelques pages, des idĂ©es traversant prĂšs de trois millĂ©naires ; cette mĂ©thode, souvent risquĂ©e dans d’autres contextes culturels, s’avĂšre nĂ©anmoins adaptĂ©e en ce qui concerne la documentation qui nous est parvenue de l’Égypte pharaonique15. Des pratiques contraignantes les manifestations de deuil aux funĂ©railles de l’Apis 16 En l'occurrence, une distinction catĂ©gorielle entre ces deux circonstances d'expression de la tris ... 5Au sein des rites de la mort en Égypte, une place est dĂ©volue aux lamentations et aux pleurs. Dans le cortĂšge funĂ©raire tel que l’atteste l’iconographie, la monstration de l’affliction est souvent spĂ©cifiquement assumĂ©e par un cortĂšge de professionnels » les pleureuses », personnages dont nous discuterons ci-aprĂšs. Mais avant de traiter des funĂ©railles privĂ©es, penchons-nous sur des circonstances de deuil diffĂ©rentes. Le premier cas que je souhaiterais prĂ©senter ici concerne non pas le deuil privĂ© » c’est-Ă -dire familial mais le deuil collectif »16. Il se trouve qu’un dossier archĂ©ologique cohĂ©rent rĂ©vĂšle des attitudes collectives de lamentations, associĂ©es aux funĂ©railles du taureau Apis Ă  Memphis. L’importance des cĂ©rĂ©monies accompagnant ces funĂ©railles n’avait, du reste, aucunement Ă©chappĂ© aux auteurs classiques. Ainsi, chez Diodore de Sicile 17 Diodore I. LXXIV, trad. M. Casevitz. 18 Diodore I. LXXXV, trad. M. Casevitz. Si une bĂȘte meurt, ils mĂšnent le deuil comme s’ils avaient perdu des enfants chĂ©ris et l’ensevelissent non pas selon leurs moyens mais bien au-delĂ  de la valeur de leur fortune. Ainsi, aprĂšs la mort d’Alexandre, quand PtolĂ©mĂ©e fils de Lagos venait de prendre en mains l’Égypte, il se trouva qu’à Memphis l’Apis mourut de vieillesse ; celui qui en avait la charge dĂ©pensa, pour l’ensemble des funĂ©railles, les ressources dont il disposait, qui Ă©taient trĂšs importantes, et emprunta en outre Ă  PtolĂ©mĂ©e cinquante talents d’ » ... Une fois qu’on l’a trouvĂ© = le veau qui succĂ©dera au taureau dĂ©funt, les masses mettent un terme au deuil .. ..18 » 6Diodore a Ă©tĂ© frappĂ© du fait que les Égyptiens semblaient vivre le deuil de l’animal sacrĂ© comme s’il s’agissait de celui d’un ĂȘtre cher. L’analogie entre le deuil Ă©prouvĂ© pour un proche et celui d’un animal, fĂ»t-il sacrĂ©, avait peut-ĂȘtre de quoi surprendre le lecteur grec, et a dĂ» contribuer Ă  stigmatiser la zoolĂątrie suspecte des Égyptiens. Quoi qu’il en soit, la documentation Ă©gyptienne rĂ©vĂšle en l’occurrence des pratiques personnelles assez contraignantes privation, jeĂ»ne, lamentations, mais rituellement exĂ©cutĂ©es. À l’occasion des funĂ©railles du taureau Apis, le deuil est collectif une foule de deuillants » accompagne le cadavre du taureau sacrĂ©, le conduisant vers la nĂ©cropole les catacombes des taureaux du SĂ©rapeum qui domine la plaine memphite ; divers indices montrent que lors de cette cĂ©rĂ©monie une certaine suppression des classes sociales pouvait ĂȘtre revendiquĂ©e en tant que signe de deuil. En outre, on constate dans cette documentation un recours frĂ©quent Ă  un vocabulaire Ă©motionnel » des pratiques paroxystiques et des manifestations théùtrales » de chagrin sont prĂ©cisĂ©ment dĂ©crites. Au cours de ce chagrin public, les Ă©lĂ©ments du deuil et de sa dramatisation sont soigneusement codifiĂ©s et ritualisĂ©s il s’agit d’une mise en scĂšne de la tristesse sur la place publique » - ou plus exactement dans l’espace de la nĂ©cropole, et durant le temps prescrit pour le deuil. Nous pouvons nous en rendre compte en lisant quelques extraits choisis au sein de la riche documentation des stĂšles du SĂ©rapeum 19 Shet haou, orner son corps », porter un vĂȘtement funĂ©raire, prendre le deuil » ; cf. texte C ... 20 sed cf. prob. sedĂą trembler », Wb IV, 365-366. 21 shouĂąou les pauvres » Wb IV, 22 shet, dĂ©signe un Ă©tat ou une action indĂ©terminĂ©, peut-ĂȘtre liĂ© au port d'un vĂȘtement spĂ©cifique, e ... 23 sĂąmet, Wb I V, action indĂ©terminĂ©e accomplie lors des funĂ©railles ; le terme sert aussi Ă  ... 24 jh. 25 Provenance SĂ©rapeum de Memphis fouilles de Mariette. Datation XXVIe dynastie, rĂšgne d'Amasis ... 7 Le “bienheureux” jmakh auprĂšs d’Apis-Osiris, qui prĂ©side aux Occidentaux, le fils du roi Khnoum-jb-RĂȘ = Amasis, qu’il vive Ă©ternellement, PsammĂ©tique . il dit “Je suis un serviteur vĂ©ritable et favori du grand dieu Apis. J’ai ornĂ© mon corps’19 lors de la montĂ©e au ciel’ d’Apis ; je me suis privĂ© de pain et d’eau jusqu’à l’accomplissement des quatre jours. J’étais nu et je tremblais20 assis sur mon derriĂšre ; j’ai Ă©tĂ© parmi les affligĂ©s’ ou les pauvres’ ?21 Ă©tant en deuil’22 et m’affligeant23. Aucune nourriture litt. chose’ ne descendit dans mon ventre Ă  l’exception de pain, d’eau et de lĂ©gumes jusqu’à l’accomplissement des soixante-dix jours, lorsque le grand dieu sortit de la Ouabet et qu’il occupa sa grande tombe dans la nĂ©cropole, dans le dĂ©sert occidental de Hout-ka-Ptah = Memphis alors, je fus devant lui en me lamentant24 [...] en l’an [...] qu’il vive Ă  jamais, fermement Ă©tabli [...] de Sa MajestĂ©â€ » StĂšle Louvre SIM. 403425. 26 Provenance SĂ©rapeum de Memphis. Datation rĂšgne d'Amasis vraisemblablement an 5 . Voir Vercou ... Le pĂšre-divin de Ptah, le “connu-du-roi” de Sokaris, le gardien du terrain de l’Apis vivant, son serviteur vĂ©ritable, son favori, qui fait ce qu’il = Apis dĂ©sire dans toutes ses fĂȘtes. Celui qui a suivi la MajestĂ© du dieu en se lamentant et en “ornant son corps” lorsqu’il = Apis monta au ciel = lorsqu’il mourut. Celui qui s’est couchĂ© par terre, se privant de pain et d’eau, cessant de ceindre ses reins d’un pagne jusqu’à ce que vĂźnt le jour de “se rĂ©unir Ă  la terre” = l’enterrement, oĂč la MajestĂ© du dieu reposa dans le Kem = le SĂ©rapeum en vie, santĂ© force. Le prophĂšte d’Isis et le prophĂšte de Nephthys, le chancelier Ouah-jb-RĂȘ-ounnefer, ils de Horsaisis, nĂ© de la dame Nestanefert » StĂšle Louvre SIM. 410026. 27 Voir Philippe Collombert, La bandelette-pyr au cou des deuillants », RdE 235 2006, p. 235-237, ... 28 Provenance SĂ©rapeum de Memphis. Datation rĂšgne d'Amasis. Voir Vercoutter, op. cit., p. 44-47 ... 8 Le “bienheureux” auprĂšs d’Apis-Osiris, le prĂȘtre-houn de Bastet, Panehesy, dont le beau nom est NeferibrĂȘ-Seneb, ils de Pathenef, qui a Ă©tĂ© mis au monde par Iahneferou. Il dit “Je suis un serviteur vĂ©ritable, le favori du grand dieu. J’ai ornĂ© mon corps’ lors de sa montĂ©e au ciel. Je me suis privĂ© de pain et d’eau. J’ai passĂ© les soixante-dix jours en Ă©tant en deuil et en m’affligeant, une bandelette-pyr passĂ©e autour du cou27, et je poussais des plaintes ihy chaque jour. Puis, j’ai fait que ce dieu = Apis sorte de la Ouabet et qu’il occupe sa tombe litt. sa place dans le bel occident du Kemet = SĂ©rapeum”» StĂšle Louvre SIM. 405128. 29 nfs, litt. petit », homme du peuple, mais aussi humble ». 30 hourou, homme du peuple, Wb III, 31 her snm her ng. 32 Un des Ă©dicules liĂ©s aux rites de momification. 33 Litt. sous la proue » de la barque divine, c'est-Ă -dire en tĂȘte de la procession. 34 Provenance SĂ©rapeum. Datation an 23 d'Amasis. Voir Vercoutter, op. cit., p. 48-58 texte G. Le “bienheureux” auprĂšs d’Apis-Osiris qui prĂ©side aux Occidentaux, l’administrateur des biens du temple d’Imet Nebesheh . NeferibrĂȘ ., il dit “Je suis un serviteur vĂ©ritable, le favori du grand dieu. J’ai ornĂ© mon corps’ lors de sa montĂ©e au ciel. Je me suis privĂ© de pain et d’eau jusqu’à l’accomplissement des quatre jours. Je m’habillai comme un pauvre29 et je fus parmi les hommes de peu30 Ă  prendre le deuil31, Ă  m’affliger et Ă  crier. Aucune nourriture n’est descendue dans mon ventre, si ce n’est de l’eau et des lĂ©gumes, jusqu’à l’accomplissement des soixante-dix jours, jusqu’à ce que le grand dieu quitte la Ouabet. Puis, Sa MajestĂ© = Apis sortit vers la tente-de-purification32 ; lorsqu’elle descendit dans sa barque, j’étais Ă  l’avant 33, en train de gĂ©mir avec les pauvres’. On ne distinguait pas mon rang du leur, en regard de l’offrande-aftei et de l’offrande-oudemet. J’ai fait ces choses car j’étais instruit de ta puissance. La conduite de ma vie Ă©tait dans ta main ; une sĂ©pulture auprĂšs de toi sera ma rĂ©compense de par toi, aprĂšs une longue vie dans les faveurs du MaĂźtre du pays. Tu es la vie, ĂŽ MaĂźtre de l’éternitĂ© ; c’est la pĂ©rennitĂ© que d’ĂȘtre auprĂšs de toi” » StĂšle Louvre SIM. 411034. 35 Philippe Collombert, RdE 57, 2006, p. 236. 36 Sur ce thĂšme frazĂ©rien, voir notamment Paolo Xella Ă©d., Quando un dio muore. Morti et assenze di ... 37 R. L. Vos, The Apis Embalming Ritual P. Vindob. 3873 OLA 50, 1993, p. 43, 72-73. 38 Pour les lamentations lors des Adonies, cf. notamment Marcel DĂ©tienne, dans Dictionnaire des Mytho ... 39 Cf. Philippe Borgeaud, La MĂšre des dieux. De CybĂšle Ă  la Vierge Marie, Seuil, Paris, 1996, spĂ©cia ... 9Ces documents rĂ©vĂšlent l’existence d’un rite de deuil particulier dans l’Égypte tardive, au cours duquel diffĂ©rentes expĂ©riences personnelles recouvrent un modĂšle commun. Ce rite d’affliction, accompli tout au long de la durĂ©e conventionnelle des rites de momification de l’Apis soixante-dix jours, comprend des privations de nourriture, ainsi que le port de vĂȘtements spĂ©cifiques bandelette de deuil, vĂȘtements dits de pauvre ». Le port d’un vĂȘtement spĂ©cifique, qui de plus est associĂ© Ă  une tenue dĂ©pourvue de tout signe ostentatoire de richesse ou de luxe, est aussi nettement revendiquĂ© par les deuillants » parmi lesquels on rencontre mĂȘme le prince hĂ©ritier. Toutes ces pratiques concourent Ă  infliger au corps une contrainte, Ă  lui imposer un type de comportement que l’on rencontre trĂšs frĂ©quemment dans les rites de deuil voir ci-dessous. La participation aux funĂ©railles de l’Apis et l’adoption Ă  cette occasion d’une conduite rituellement prescrite sont de nature Ă  favoriser le participant ; sa piĂ©tĂ© ainsi dĂ©montrĂ©e est agrĂ©able au dieu, et il est assurĂ© d’en retirer un grand bĂ©nĂ©ice. L’adoption d’un comportement de tristesse dĂ©monstrative prend ainsi place dans l’ensemble des rites concernant la mort du taureau Apis et non seulement ses funĂ©railles proprement dites. Certains deuillants » ont participĂ©35 Ă  la totalitĂ© de ces rites qui comportent - comme il sied pour tout dieu qui meurt » 36 - des lamentations prononcĂ©es dans un cadre liturgique37. Ces lamentations s’inscrivent, faut-il le souligner, dans le vaste dossier concernant les rites de type funĂšbre associĂ©s aux cĂ©lĂ©brations de la mort d’un personnage divin, dont les ramifications mĂšnent du Tammouz oriental jusqu’à Adonis je ne m’aventurerai toutefois pas plus avant dans ce thĂšme comparatiste, autrefois frazĂ©rien, du dieu qui meurt », ni sur les diffĂ©rentes descriptions de chagrins collectifs associĂ©s Ă  cette occasion et que les textes antiques nous ont transmis autour d’Adonis38 ou d’Attis39. Le deuil du roi 10Revenons, un court instant, Ă  Diodore de Sicile 40 I, LXXII, trad. M. Casevitz. Ce qui se passait aprĂšs la mort des rois chez les Égyptiens fournissait une dĂ©monstration qui n’était point mince de la dĂ©votion de la masse envers les chefs .. Donc, quand un roi dĂ©cĂ©dait, tous les habitants de l’Égypte menaient un deuil collectif, ils laceraient leurs vĂȘtements, fermaient les sanctuaires, suspendaient les sacrifices et ne cĂ©lĂ©braient pas les fĂȘtes pendant soixante-douze jours la tĂȘte enduite de boue, une Ă©toffe de mousseline nouĂ©e au-dessous de la poitrine, hommes et femmes indistinctement, ils parcouraient les rues par groupes de deux ou trois cents ; chantant le thrĂšne en cadence, ils dĂ©cernaient les honneurs de glorification deux fois par jour, rappelant la vertu du mort ; ils n’absorbaient pas de nourriture Ă  base d’animaux ou de froment et s’abstenaient de vin et de toute marque de » 11ParallĂšlement au deuil collectif manifestĂ© aux funĂ©railles de l’Apis, Diodore constate lĂ  encore des cĂ©rĂ©monies d’affliction collective, dans ce cas en faveur du pharaon dĂ©funt. Relativement peu de renseignements nous sont connus en ce qui concerne le deuil qui devait vraisemblablement frapper le pays Ă  ce moment-lĂ . Tout semble indiquer que la phase de transmission effective du pouvoir durant le temps sĂ©parant le dĂ©cĂšs du roi de son ensevelissement, au moment mĂȘme du deuil, devait ĂȘtre une phase de tous les dangers ». Un cĂ©lĂšbre texte littĂ©raire du Moyen Empire, ledit conte de SinouhĂ© », Ă©voque un deuil frappant la cour royale 41 Provenance p. Berlin 10499 et parallĂšles. Datation XIIIe dynastie p. Berlin 10499, rĂ©daction ... L’an XXX, le troisiĂšme mois de l’inondation, le 7, le dieu entra dans son horizon, le roi de Haute et Basse Égypte SĂ©hĂ©tepibrĂȘ = Amenemhat I ; il fut enlevĂ© au ciel et ainsi se trouva uni avec le disque solaire, et le corps du dieu s’absorba en Celui qui l’avait créé. La cour Ă©tait dans le silence, les cƓurs dans la tristesse ; la double porte restait close ; les courtisans Ă©taient accroupis la tĂȘte sur les genoux et le peuple se lamentait. 41 » 42 Wb V, p. Voir sur cette expression Serge Sauneron, KĂ©mi 10, 1969, p. 75-80 ; Etienne Drio ... 43 Christian Leitz, Tagewahlerei, AgAbh 55, 1994, p. 232, et pl. 70 p. Sallier recto Le parall ... 44 A. Dembska, Studia Aegyptiaca 14, 1992, p. 114 ; papyrus Schmitt p. Berlin 3057, ; Dembsk ... 45 R. Faulkner, Bremner-Rhind, p. ; Pascal Vernus, Chants d'amour de l'Egypte antique, 199 ... 46 Erika Feucht, op. cit., pl. 1-3. Cf. les attitudes de fatigue tĂȘte sur les genoux, par exemple G ... 12Un modĂšle d’affliction particulier se profile ; une tristesse moins expansive que celle des pleureuses Ă©chevelĂ©es l’abattement muet des notables, rĂ©pondant aux pleurs du peuple. Cet extrait rĂ©vĂšle en outre l’une des postures-types du deuil masculin. En effet, l’homme abattu, en proie Ă  la tristesse ou au deuil, adopte une attitude prostrĂ©e, consacrĂ©e par l’expression avoir la tĂȘte sur les genoux » tep her maset42. Une telle attitude corporelle est aussi adoptĂ©e par les dieux. En effet, dans un passage du Calendrier des jours fastes et nĂ©fastes intervient une description de l’affliction divine Alors ces dieux s’assirent le visage ou “la tĂȘte” ? sur les genoux, leurs visages tournĂ©s en bas »43. On rapprochera ce texte d’une formule liturgique consacrĂ©e Ă  Osiris, datant du dĂ©but de l’époque ptolĂ©maĂŻque Les dieux ont le visage sur les genoux car tu ne viens pas »44. On retrouve ce thĂšme de la prostration, avec des accents similaires, dans la liturgie osirienne oĂč l’expression nos tĂȘtes sont recourbĂ©es Ăąn sur nous-mĂȘmes », exprime Ă©galement un Ă©tat d’affliction45. Dans l’iconographie, la posture de l’homme dont la tĂȘte repose sur les genoux signale, elle aussi, une gestion corporelle du deuil, qui tranche parfois avec d’autres gestes d’affliction plus spectaculaires46. 47 Une exception notoire existe cependant le dĂ©sespoir face Ă  la mort est figurĂ© dans les reprĂ©sent ... 13Expressions quasi proverbiales, gestes figĂ©s dans l’iconographie nous sommes loin, assurĂ©ment, de l’évocation de manifestations Ă©motionnelles spontanĂ©es. D’ailleurs, ce n’est que fort rarement que les textes semblent insister sur des sentiments intĂ©rieurs ressentis Ă  la mort du roi par l’un de ses proches47. Toutefois, c’est une telle expĂ©rience que paraĂźt nous confier Pachereniset, un notable qui fit graver Ă  Tanis, tout juste Ă  l’entrĂ©e du tombeau de son roi, une inscription commĂ©morant sa tristesse fig. 1. Fig. 1. Le gĂ©nĂ©ral Pachereniset en lamentation. D’aprĂšs Victor Loret, KĂȘmi 9 1942, p. 97-106. © 48 La mention de la ville de ThĂšbes dĂ©signe ici Tanis la ThĂšbes du nord », et non Louxor. 49 Texte gravĂ© Ă  l'entrĂ©e du tombeau d'Osorkon II Ă  Tanis, XXIIe dynastie ~874-850 av. Voir ... Le gĂ©nĂ©ral en chef des troupes de Haute et Basse Égypte, Pachereniset, fils de Hor “Je veux me lamenter pour toi sans cesse, sans me lasser de chercher ton visage, mon esprit chargĂ© de murmures hmhm Ă  Ă©voquer ta perfection. Je veux faire qu’on trouve plus Ă  s’enrichir dans la personnalitĂ© hem de mon maĂźtre que dans les avantages matĂ©riels. J’ai escortĂ© mon maĂźtre jusqu’à sa ville, ThĂšbes le district divin qu’aimait son cƓur48. Je veux faire que son ba s’en aille Ă  la place oĂč il demeurera, le Domaine-des-millions-d’annĂ©e = la tombe royale. Le roi est divinisĂ©, reposant dans la place, tandis que son ba rejoint le ciel ; le maĂźtre des deux pays, Osorkon-aimĂ©-d’Amon, c’est pour lui qu’a agi Kapous = la reine-mĂšre.”49 » 14ReprĂ©sentĂ© en pied devant l’inscription, le gĂ©nĂ©ral Pachereniset accompagne les mots de cette dĂ©ploration par un geste d’affliction il porte, en signe de dĂ©sarroi, les deux mains Ă  sa tĂȘte. Les accents poignants de ce texte nous amĂšnent Ă  prĂ©sent Ă  envisager le rĂ©fĂ©rent mythologique de ce discours de deuil. En effet, l’expĂ©rience de la mort est d’abord, pour le survivant, celle de la sĂ©paration, induisant la quĂȘte impossible de l’ĂȘtre aimĂ© voilĂ  toute la trame du mythe osirien. La dĂ©ploration d’Osiris modĂšle de la plainte funĂšbre 50 Jan Assmann, Mort et au-delĂ  en Egypte ancienne, Paris, 2003. 15La mort d’Osiris marque mythologiquement l’irruption de la mort dans le monde. Il est impossible de dissocier le mythe d’Osiris de l’image - comprenons de l’idĂ©ologie - de la mort en Égypte50. Ce mythe met en scĂšne une victime Osiris et son meurtrier Seth. Osiris, le roi, est assassinĂ© par son frĂšre Seth qui convoite le pouvoir. Isis, l’épouse Ă©plorĂ©e aura comme tĂąche de retrouver et reconstituer le corps de son Ă©poux dĂ©funt, et de concevoir avec lui un hĂ©ritier lĂ©gitime Horus, qui rĂ©gnera sur le trĂŽne d’Égypte tandis qu’Osiris, quoique ressuscitĂ© », demeurera Ă©ternellement dans la Douat = l’au-delĂ . Comme le propose Jan Assmann, le mythe met en scĂšne les trois points de vue principaux des Égyptiens sur la mort la mort en tant que dĂ©chirement ; la mort en tant qu’isolement social ; et enin la mort en tant qu’ennemi. Trois Ă©tapes narratives se dĂ©gagent la recomposition du corps l’intĂ©gritĂ© physique garantie par les soins funĂ©raires que prodiguent Isis et Nephthys ; la reconstitution de la connectivitĂ© sociale Horus, le ils, assure le culte funĂ©raire et accĂšde lĂ©gitimement, par hĂ©ritage, Ă  la fonction royale ; l’affrontement judiciaire Seth est dĂ©boutĂ© de sa prĂ©tention au pouvoir Ă  l’issue d’un procĂšs qui sanctionne sa culpabilitĂ© et la moralisation inale la mort est un crime, une injustice. 51 Assmann, op. cit., p. 117. 52 Les premiĂšres pages du manuscrit oĂč figure l'Ă©pisode de la mort d'Osiris Ă©taient encore inconnue ... 16Le mythe osirien prĂ©sente donc une vision de la mort qui l’assimile Ă  un meurtre. C’est ainsi que la mort est assumĂ©e rituellement et devient dĂšs lors viable comme le propose Jan Assmann. L’expĂ©rience de la mort est sciemment vĂ©cue dans toute sa dimension tragique. Dans ce cycle, Seth reprĂ©sente le meurtrier c’est dire qu’il joue le rĂŽle de la mort, alors qu’Osiris joue celui du mort. Seth est vaincu, condamnĂ©, et proscrit. Le mythe Ă©gyptien, comme le prĂ©cise Assmann, fait ressortir non seulement le caractĂšre brutal de la mort, mais aussi son caractĂšre inique »51. Dans ce cadre, toute mort devient une atteinte au droit la MaĂąt. On peut dĂšs lors la juger ce qui dĂ©note, selon Assmann, une moralisation de l’idĂ©e de mort. C’est donc dans le cadre de cette moralisation et gestion particuliĂšre de la mort que s’exprime la tristesse du deuil. Le motif de la tristesse intervient Ă  plusieurs reprises dans le mythe osirien. En premier lieu, le mythe assimile la mort du dieu Ă  une catastrophe cosmique. Un exemple clair est offert par le papyrus Salt 825, un texte rituel de l’époque ptolĂ©maĂŻque consacrĂ© Ă  la rĂ©surrection d’Osiris ; le rituel implique plusieurs prĂȘtres spĂ©cialisĂ©s, et mentionne des rites d’envoĂ»tement et des rites funĂ©raires cĂ©lĂ©brĂ©s manifestement autour d’une statue d’Osiris, ainsi que des rites de protection du roi et du palais. Le texte relate qu’un grand bouleversement frappa l’Égypte consĂ©cutivement Ă  la mort d’Osiris52 53 Philippe Derchain, Le papyrus Sait 825 10051, rituel pour la conservation de la vie en Egyp ... [...] ce [n’est pas] Ă©clairĂ© pendant la nuit, et le jour n’existe pas. Lamentation, lamentation ihy [dans le ciel] et la terre. Les dieux et les dĂ©esses se mettent les mains sur la tĂȘte, la terre est dĂ©vastĂ©e, le soleil ne sort pas, la lune tarde, elle n’existe pas. Le Noun vacille, la terre chavire, le fleuve n’est plus navigable. [...] entendre. Tout le monde gĂ©mit jkb et pleure rmj. Les baou, les dieux, les dĂ©esses, les hommes, les akhou, les morts, les bestiaux petits et grands, les [...] pleurent, pleurent beaucoup [...].53 » 54 Voir Jan Assmann, Mort et au-delĂ  en Egypte ancienne, p. 214-224. 55 Sur le rĂŽle conjoint des deux dĂ©esses pleureuses, cf. Claas J. Bleeker, Isis and Nephthys as wai ... 17Comme on le voit, la mort d’Osiris implique un grave dĂ©sĂ©quilibre. Elle met en pĂ©ril le cosmos, constitue une rupture dans la marche de l’univers. C’est un problĂšme qu’il faut absolument rĂ©soudre. Cette mort plonge le monde dans la tristesse, dans un chagrin qui frappe non seulement les dieux et les hommes, mais Ă©galement les animaux. Le rituel va pleinement assumer cette tristesse54. En effet, les chants liturgiques de dĂ©ploration du dieu dĂ©funt prototype de tout mort, exploitent largement les motifs de la perte, du dĂ©chirement aprĂšs la sĂ©paration brutale, tout autant que celui du dĂ©sir de voir » Ă  nouveau le dĂ©funt, au-delĂ  de cette sĂ©paration. DĂšs les Textes des Pyramides, la dĂ©ploration du dieu mort est une tĂąche assumĂ©e par son Ă©pouse et sƓur Isis, accompagnĂ©e de sa sƓur Nephthys55. 56 Textes des Pyramides, chapitre 535, § 1280-1281. Provenance pyramide de PĂ©pi Ier, Saqqara. Datat ... Paroles-Ă -dire par Isis et Nephthys. L’oiseau-Mt vient, l’oiseau-djĂ©ret vient, Isis et Nephthys ; elles viennent pour Ă©treindre leur frĂšre Osiris, pour Ă©treindre ou chercher le roi. Elles se hĂątent mutuellement. Pleure pour ton frĂšre, Isis ! Pleure pour ton frĂšre, Nephthys ! Isis s’est assise les mains sur la tĂȘte. Nephthys a saisi les pointes de ses seins pour son frĂšre le roi, qui se tient couchĂ© sur son ventre ....56 » 57 Cf. Alan H. Gardiner, in JEA 41, 1955, p. 10. 58 Wb V, faucon, et pour les dĂ©signations des deux pleureuses. 59 Assmann, op. cit., p. 218. 60 Leur Ă©laboration remonte sans doute au Nouvel Empire. 61 Voir Jean-Claude Goyon, Le papyrus d'ImouthĂšs fils de PsintaĂȘs au Metropolitan Museum of Arts de N ... 62 Pascal Vernus, Chants d'amour de l'Egypte antique, Paris, 1992, publie d'ailleurs dans le mĂȘme rec ... 18La dĂ©ploration funĂšbre est ici manifestement assimilĂ©e aux chants lugubres de deux oiseaux l’oiseau-hat voir le verbe hai se lamenter » qui procĂšde de la mĂȘme racine57, et l’oiseau-djĂ©ret d’oĂč le terme djĂ©ret plaignante »58 ; les deux-djĂ©ret » seront la dĂ©signation usuelle d’Isis et Nephthys dans leur rĂŽle de pleureuses. C’est donc Ă  l’épouse et Ă  la sƓur du dieu dĂ©funt que l’expression vocale de la lamentation est coniĂ©e. On soulignera ici le jeu de Nephthys. Le geste particulier qu’elle exĂ©cute - consistant Ă  prĂ©senter ses seins au dĂ©funt - demande Ă  ĂȘtre compris comme une incitation Ă  la rĂ©surrection. En dĂ©voilant sa poitrine, tout comme la femme qui allaite, la dĂ©esse fait du dĂ©funt un implicite nouveau-nĂ©, promis Ă  la vie qui dĂ©coule du lait nourricier. Il appert, effectivement, que ce cĂ©rĂ©monial de lamentations comporte un aspect vivifiant. Comme l’écrit Jan Assmann, Isis et Nephthys, les oiselles-pleureuses », peuvent pleurer de façon Ă  rĂ©veiller un mort »59. Les plaintes rituelles d’Isis et de Nephthys vont faire l’objet d’une Ă©laboration littĂ©raire remarquable, et plusieurs exemples de livrets consignant leurs lamentations nous sont parvenus, conservĂ©s par des documents d’époque tardive60. Ces textes Ă©taient prononcĂ©s originellement lors de liturgies sacerdotales d’accompagnement d’Osiris61, et ils ont aussi Ă©tĂ© choisis par des particuliers pour figurer dans leur trousseau funĂ©raire. Il s’agit de textes trĂšs poĂ©tiques, dont on peut souligner la proximitĂ© stylistique et thĂ©matique avec les chants d’amour » 62. En effet, le chant de la veuve thĂ©matise la douleur de la sĂ©paration et de la perte, et son corollaire immĂ©diat qui est le dĂ©sir prĂ©gnant de revoir l’absent, exaltant par lĂ  mĂȘme le sentiment amoureux, comme l’on va pouvoir s’en rendre compte en lisant deux extraits significatifs tirĂ©s de ce corpus Les Lamentations d’Isis et de Nephthys » RĂ©citation des liturgies qu’ont faites les deux sƓurs dans la demeure d’Osiris-qui-prĂ©side-Ă -l’Occident, le dieu grand, maĂźtre d’Abydos, le quatriĂšme mois de la saison de l’inondation, le vingt-cinquiĂšme jour .. » Paroles prononcĂ©es par Isis ; elle dit Viens vers ta demeure, viens vers ta demeure ! l’hĂ©liopolitain ; viens vers ta demeure ! tu n’as pas d’ennemi. Ô Ihy parfait, viens vers ta demeure, que je te contemple. Je suis ta sƓur, que tu aimes ; tu ne dois pas te sĂ©parer de moi. Ô jeune homme parfait, viens Ă  ta demeure ! Longtemps, longtemps que je ne t’ai pas contemplĂ© ! Mon cƓur s’inquiĂšte de toi ; mes deux yeux te cherchent ; je suis en quĂȘte de toi pour te contempler. PuissĂ©-je te contempler, puissĂ©-je te contempler ! ... je suis ta sƓur de par ta mĂšre, tu ne dois pas t’éloigner de moi. Dieux et hommes, leurs visages sont tournĂ©s vers toi, te pleurant tous ensemble ! Alors que je ne peux te voir, je t’appelle en pleurant jusqu’au haut du ciel, sans que tu entendes ma voix, alors que je suis ta sƓur, que tu as aimĂ©e sur terre. Tu ne dois pas aimer une autre que moi, la sƓur, la sƓur ! » Paroles prononcĂ©es par Nephthys, elle dit Souverain parfait, viens vers ta demeure ! RassĂ©rĂšne-toi, tu n’as aucun ennemi. Tes deux sƓurs sont Ă  cĂŽtĂ© de toi en protection de ta couche, t’appelant en pleurant. Retourne-toi sur ta couche pour voir les belles ! Parle avec nous, Souverain, notre maĂźtre et chasse tout le chagrin qui est dans notre cƓur. Tes courtisans divins et humains te contemplent ; prĂ©sente-leur ton visage, souverain, notre maĂźtre, car c’est de voir ton visage que vivent nos visages. Ton visage ne saura se dĂ©tourner de nous. Que ça nous est agrĂ©able de te contempler ! Je suis Nephthys, ta sƓur que tu as aimĂ©e. Celui qui s’est rebellĂ© contre toi est tombĂ©, il n’existera plus ! Je suis avec toi en protection de ton corps pour toujours et Ă  jamais .. » Notice liturgique 63 Extrait des Lamentations d'Isis et de Nephthys » du P. Berlin 2008. Le texte provient sans doute ... AprĂšs la rĂ©citation de cela, l’endroit doit ĂȘtre totalement rĂ©servĂ©, sans que rien ne puisse ĂȘtre vu ni entendu par quiconque, Ă  l’exception du prĂȘtre-ritualiste et chef, ainsi que le prĂȘtre-setem. Puis, on doit aller chercher deux femmes de belle apparence physique. Les faire asseoir sur le sol, Ă  l’emplacement des vantaux de la cour d’apparition, les noms d’Isis et de Nephthys Ă©tant Ă©crits sur leurs Ă©paules. Placer des aiguiĂšres de faĂŻence pleines d’eau dans leurs mains droites, et des galettes faites Ă  Memphis dans leurs mains gauches. Faire baisser leur visage. À accomplir Ă  la troisiĂšme heure du jour, et de mĂȘme Ă  la huitiĂšme heure du jour. Pas question que tu te relĂąches dans la rĂ©citation de ce manuscrit pendant l’heure de la cĂ©rĂ©monie. C’est » Fig. 2. Les pleureuses, Isis et Nephthys. DĂ©tail d’aprĂšs Raymond Faulkner, The Lamentations of Isis and Nephthys, MĂ©langes MaspĂ©ro I, 1, Le Caire, 1934. © Institut français d’archĂ©ologie orientale La cĂ©rĂ©monie des deux oiselles » 64 Vernus, op. cit., p. 107, comprend de toute ta taille, de toute ta taille, ton dos tournĂ© vers ... 65 Extrait du p. British Museum 10188 / p. Bremner-Rhind. Le texte est datĂ© par le scribe qui en fait ... Commencement des stances de la cĂ©rĂ©monie des deux oiselles-milans, qui est cĂ©lĂ©brĂ©e dans la demeure d’Osiris-qui-prĂ©side-Ă -l’Occident, le dieu grand, maĂźtre d’Abydos, le quatriĂšme mois de la saison de l’inondation, du vingt-deuxiĂšme jour au vingt-sixiĂšme jour. On doit rĂ©server la demeure tout entiĂšre. On doit aller chercher deux femmes au corps purifiĂ©, qui n’ont pas encore enfantĂ© litt. “qui n’ont pas Ă©tĂ© ouvertes”, qui sont toujours vierges, et qui ont Ă©tĂ© Ă©pilĂ©es sur tout leur corps, la tĂȘte ceinte d’un [bandeau ?], un tambourin dans les mains, et dont les noms ont Ă©tĂ© inscrits sur les Ă©paules pour Isis et Nephthys ; qu’elles chantent les stances de ce rouleau devant ce dieu. Elles doivent dire “î maĂźtre Osiris !”, quatre fois. ». Paroles Ă  rĂ©citer par les deux femmes-aux-nattes Ihy parfait, viens vers ta demeure ! haut, haut, ton dos vers ta demeure, alors que les dieux sont Ă  leur place64. Je suis Isis, la femme utile Ă  son frĂšre, ton Ă©pouse, sƓur de ta mĂšre, viens vite auprĂšs de moi ! Car mon dĂ©sir est de voir ton visage, puisque je n’ai encore vu ton visage. L’obscuritĂ© est ici pour nous, devant mon visage, alors que RĂȘ est dans le ciel. Le ciel se confond avec la terre et crĂ©e l’ombre sur la terre aujourd’hui. Mon cƓur brĂ»le parce que tu es parti de cette triste maniĂšre, mon cƓur brĂ»le parce que tu m’as tournĂ© le dos, alors que tu n’avais jamais manifestĂ© cette attitude contre moi. Les deux buttes sont bouleversĂ©es, les routes sont enchevĂȘtrĂ©es, tandis que je suis en quĂȘte, afin de te voir. Je suis dans une ville sans remparts, je pleure ton amour pour moi, ne reste pas seul ! ne reste pas au loin ! Vois, ton fils repousse Tebeha = Seth vers le billot de supplice.65 » 66 Pour ce dossier cĂ©lĂšbre, consignĂ© dans les archives des reclus » du SĂ©rapeum, voir la prĂ©sentati ... 19Une phase cruciale du drame mythologique est donc jouĂ©e par deux actrices, deux jeunes femmes personnifiant Isis et Nephthys ig. 2. Il se trouve qu’un documentation papyrologique privĂ©e les archives de PtolĂ©mĂ©e le reclus », datant du milieu du IIe siĂšcle av. nous offre quelques renseignements sur la personnalitĂ© de deux de ces pleureuses » on y trouve consignĂ©es quelques bribes du destin de deux jeunes Ă©gyptiennes, des sƓurs jumelles, nommĂ©es respectivement Taous et ThauĂšs. Ces deux sƓurs personnifiĂšrent les dĂ©esses lors des funĂ©railles de l’Apis. Elles s’acquittĂšrent si bien de cette tĂąche, d’ailleurs, qu’elles furent gardĂ©es par le clergĂ© pour accomplir les oblations quotidiennes pour Osiris-Apis, et qu’elles furent appelĂ©es Ă  tenir le mĂȘme rĂŽle de pleureuses, six ans plus tard, pour les funĂ©railles du taureau MnĂ©vis Ă  HĂ©liopolis66. L’expression de la tristesse est ici clairement l’affaire de professionnelles. Pleurs et lamentations lors des funĂ©railles familiales quelle place pour les Ă©motions intimes ? 67 L'Ă©tude de base demeure celle de Erich LĂŒddeckens, Untersuchungen ĂŒber religiösen Gehalt, Sprache ... 20La riche documentation provenant des tombes privĂ©es Ă©claire la pratique des chants funĂšbres et des lamentations dans le cadre des funĂ©railles familiales 67. 68 Voir Marcelle Werbrouck, Les pleureuses dans l'Egypte ancienne, Fondation Ă©gyptologique Reine Elis ... 69 Les dĂ©signations d'Isis et Nephthys en tant que plaignantes sont quant Ă  elles assez variĂ©es, le t ... 70 Wb I XIXe dynastie; Erich LĂŒddeckens, Totenklagen, MDAIAK 11, 1943, p. 111-112. Marcelle W ... 71 Wb II 21L’image et les textes mettent en Ă©vidence deux types de manifestation du chagrin. D’une part, des scĂšnes montrent l’affliction personnelle manifestĂ©e par des membres de la famille et leurs proches lors des funĂ©railles. D’autre part, on rencontre au sein du cortĂšge funĂšbre un groupe de femmes exprimant leur peine de façon ostentatoire. Ce groupe des pleureuses » qui, en fait, n’est jamais nommĂ© ainsi accompagne la famille68. Parmi les quelques dĂ©signations assez peu explicites de ces pleureuses69, le terme de ouchebout signifie apparemment les rĂ©pondantes »70. Cette appellation pourrait laisser entendre que les lamentations de ce chƓur de femmes rĂ©pondent » aux plaintes de la famille et de la veuve. Nous noterons que le terme de pleureuse » rĂ©mjt71est quant Ă  lui rĂ©servĂ© Ă  cette derniĂšre. 72 Le cortĂšge des pleureuses figure Ă©galement dans les vignettes du Livre des Morts, par exemple Th ... 73 Op. cit., p. 143-159. 74 Le premier cas de larmes dessinĂ©es sur les joues des pleureuses relevĂ© par Marcelle Werbrouck, Les... 75 Sur le dĂ©voilement des seins dans le cadre funĂ©raire romain, voir la contribution de Francesca Pre ... 76 Le groupe des femmes en pleurs, que l'on rencontre aussi bien dans la procession sur terre ou sur ... 77 Gary L. Ebersole, The Functions of Ritual Weeping Revisited Affective Expression and Moral Disc ... 78 Voir sur ce sujet les rĂ©fĂ©rences donnĂ©es par Anne-Caroline Rendu dans le prĂ©sent volume note n° 7 ... 79 Notamment Morte etpianto rituale nel mondo antico, Torino, 1958. 80 Voir spĂ©cialement Marie Virolles-SouibĂšs, Les gestes du deuil. Exemples algĂ©riens », Gestes et i ... 81 C'est presque un lieu commun que d'insister sur ce point cf. par exemple les remarques de Marcel ... 22Le groupe des pleureuses est trĂšs largement illustrĂ© dans les scĂšnes igurĂ©es le thĂšme se dĂ©veloppe notamment dans les tombes thĂ©baines Ă  partir de la XVIIIe dynastie72, et l’on peut, comme l’a fait autrefois Marcelle Werbrouck73, observer toute une palette d’attitudes bras levĂ©s au ciel, larmes74, poitrine dĂ©nudĂ©e75, prostrations. Ces attitudes concernent plus particuliĂšrement ce groupe de femmes, mais pas exclusivement toutefois76. La gestion de la mort, qui implique la dĂ©ploration et les larmes77, est universellement une tĂąche tout spĂ©cialement fĂ©minine78. Dans le monde mĂ©diterranĂ©en, les exemples de cortĂšges de pleureuses sont multiples, de l’antiquitĂ© jusqu’à nos jours. Ernesto De Martino s’y est intĂ©ressĂ© dans des Ă©tudes fameuses79, qui tissent un lien entre les pratiques antiques et certains comportements modernes. En Égypte actuelle, Ă  l’instar d’autres pays musulmans80, le cortĂšge des femmes en deuil est encore un spectacle saisissant pour l’observateur occidental Fig. 381. Nous relĂšverons, Ă  ce propos, les observations d’un ethnographe amateur, faites en Haute Égypte vers 1930 82 Henri Habib Ayrout S. J., MƓurs et coutumes des Fellahs, Payot, Paris, 1938, p. 123. De telles cĂ©r ... ... La fonction des pleureuses est aussi d’antique tradition. Un fellah est mort. AussitĂŽt les cris des femmes l’annoncent Ă  tous les environs. On va chercher la civiĂšre commune qui se trouve prĂšs du gourn hors du village. À l’intĂ©rieur de la maison, des femmes lavent le corps Ă  l’eau chaude, tandis qu’à l’extĂ©rieur s’élĂšvent les complaintes des pleureuses. En leur oraison funĂšbre, elles vantent la beautĂ© et les qualitĂ©s du dĂ©funt, elles reprochent Ă  Dieu de l’avoir rappelĂ© ; elles interpellent le dĂ©funt, sa femme, ses enfants, la mort elle-mĂȘme. Ces complaintes semblent improvisĂ©es ; elles ne le sont pas plus que les larmes de ces professionnelles, enveloppĂ©es de grandes mĂ©layas destinĂ©es Ă  cette cĂ©rĂ©monie, le visage noirci ou bleui en signe de deuil, la tĂȘte couverte de boue. Elles mĂšnent la macabre sarabande, se lĂšvent, battent des mains, se balancent et retombent Ă©puisĂ©es, ralentissant, puis reprenant leurs cris, parmi les femmes. Ici, les femmes priment ..82 » 83 Marcel Mauss, L'expression obligatoire des sentiments, Journal de psychologie 18, 1921, texte re ... 23Conforme Ă  l’ensemble des tĂ©moignages ethnographiques, anciens ou modernes, cet exemple nous met en prĂ©sence d’une reprĂ©sentation théùtralisĂ©e ; une dramaturgie codifiĂ©e, exploitant un catalogue d’attitudes. Les pleurs deviennent alors ce que Marcel Mauss qualifiait d’ expression obligatoire des sentiments »83. Fig. 3. Le cortĂšge des pleureuses de Karnak. D’aprĂšs George Legrain, Louqsor sans les pharaons, Paris, 1914, p. 213-214. © 84 Sur les manifestations de chagrin dans le cadre de l'expression sociale des Ă©motions » et leurs ... 24En consĂ©quence, cette prise en charge du chagrin par des groupes spĂ©cifiques tend Ă  ne pas laisser grande place - du moins dans la documentation - aux expressions personnelles. Elle tendrait d’ailleurs - si l’on suit l’analyse d’Ernesto de Martino - Ă  canaliser les douleurs des personnes frappĂ©es par le deuil. NĂ©anmoins, malgrĂ© les pleureuses mandatĂ©es », les Ă©motions individuelles ne sont pas annulĂ©es ; elles se manifestent en adoptant des codes prĂ©cis84. HĂ©rodote nous a laissĂ© quelques observations sur les lamentations thrĂšnoi privĂ©es Ă©gyptiennes 85 HĂ©rodote, II, LXXXV, trad. A. Barguet. On rapprochera encore ce passage de celui consacrĂ© aux rite ... 25 Voici leurs deuils thrĂšnoi et leurs cĂ©rĂ©monies funĂšbres taphai dans la famille qui perd un homme de quelque considĂ©ration, toutes les femmes de la maison se couvrent de boue la tĂȘte et mĂȘme le visage ; puis elles laissent le cadavre dans la maison et courent par la ville en se frappant la poitrine, le sein nu, et la robe retroussĂ©e, retenue par une ceinture ; toutes leurs parentes se joignent Ă  elle. Les hommes se frappent et se lamentent de leur cĂŽtĂ©, dans une tenue semblable. Cela fait, on emporte le corps pour le faire embaumer. 85 » 86 François RenĂ© Herbin, Le livre de parcourir l'Ă©ternitĂ© OLA 58, Leuven, 1994, p. 62 et ... 87 Walter Burkert, Homo necans. Rites sacrificiels et mythes de la GrĂšce ancienne, Les Belles Lettres ... 88 Sur les attitudes fĂ©minines violentes lors du deuil Ă  Rome, voir la contribution de Francesca Pres ... 89 Exempli gratia 2 Samuel pleurs, tĂȘte voilĂ©e, pieds nus, tunique dĂ©chirĂ©e, tĂȘte couverte d ... 90 En son temps, Emile Durkheim s'Ă©tait dĂ©jĂ  arrĂȘtĂ© sur la question des violences auto-infligĂ©es dans ... 91 Brigitte Dominicus, Gesten und GebĂ€rden in Darstellungen des Alten und Mittleren Reiches, SAGA 10, ... 92 Dominicus, op. cit., p. 58-61. Le mĂȘme signe hiĂ©roglyphique de l'homme aux deux bras levĂ©s Sign L ... 93 Par exemple Nina de Garis Davis et Alan H. Gardiner, The Tomb of Amenemhet n° 82, London, 1915 ... 94 Par exemple William Peck, Dessins Ă©gyptiens, Hermann, Paris, 1980, fig. 31 ; Jacqueline Vandier ... 26Cette manifestation d’affliction au cours de laquelle on se salit, peut ĂȘtre directement rapprochĂ©e des indications offertes par un long texte funĂ©raire tardif, qui Ă©voque lors des funĂ©railles les hommes, leurs membres couverts de poussiĂšre, et les femmes ointes de boue ... leurs yeux enfiĂ©vrĂ©s et mouillĂ©s tandis que leurs voix sont chaudes Ă  lancer des plaintes ... »86. Un tel rite d’autoagression, au cours duquel la violence ressentie face Ă  la mort se traduit par des gestes brutaux que s’inflige Ă  lui-mĂȘme le deuillant », est lĂ  encore un phĂ©nomĂšne assez largement constatĂ© ; par exemple, comme le rappelle Walter Burkert, la lamentation funĂšbre - pleurer et hurler, se dĂ©chirer les vĂȘtements, s’arracher les cheveux, se griffer le visage et se frapper la poitrine - ; puis se “souiller” soi-mĂȘme, maiesthai, se barbouiller le visage, s’asperger la tĂȘte avec de l’argile, de la terre ou des cendres ... » sont des façons de faire bien attestĂ©es dans la culture grecque ancienne87. Un parcours dans la littĂ©rature antique88, dans les textes bibliques89, tout comme dans l’ethnographie nous amĂšnerait, du reste, Ă  collectionner des manifestations de tristesse analogues90. En Égypte, ces manifestations paroxystiques du chagrin cĂŽtoient d’autres attitudes corporelles, tout autant emblĂ©matiques de la souffrance91. On signalera Ă  cet Ă©gard que la posture consistant Ă  lever les deux bras au ciel est d’usage tant pour exprimer le chagrin que la joie92 cette position signale un Ă©tat Ă©motionnel intense, quelle que soit sa connotation. Enin, on notera tout particuliĂšrement le rĂŽle de la chevelure les cheveux dĂ©faits des femmes signalent une situation de dĂ©tresse Ă©motionnelle93. Il semble en outre que des signes de deuil puissent ĂȘtre exprimĂ©s avec plus de retenue par l’absence de soins de toilette ; on remarquera ainsi certaines igurations surtout sur ostraca montrant un visage royal mal rasĂ©, signe que l’on peut considĂ©rer sans doute comme une marque visible de deuil94. Fig. 4. Bris de vases lors des rites funĂšbres. DĂ©tail d’aprĂšs Geoffrey T. Martin, TheMemphite Tomb of Horemheb, EES, London, 1989, pl. 123. © Courtesy of the Egypt Exploration Society 95 Jacobus van Dijk, Zerbrechen der roten Töpfe », Lexikon der Ägyptologie VI, 1986, col. 1389-1396 ... 96 Par exemple Geoffrey The Memphite Tomb of Horemheb, Commander-in-Chief of Tut'Ank Amun ... 97 Cf. van Dijk, op. cit., col. 1393. 27La violence gestuelle engendrĂ©e par l’émotion du deuil n’est pas seulement adressĂ©e Ă  l’humain elle peut aussi s’exprimer par un bris d’objets. On connaĂźt une trĂšs ancienne procĂ©dure magique consistant Ă  briser une vaisselle rouge briser les pots rouges » sĂ©dj dĂ©shĂ©rout. Ce rite prend place dans des procĂ©dures d’exĂ©cration de l’ennemi, et manifestement aussi lors des funĂ©railles, Ă  la in du rituel des offrandes95. Or l’iconographie nous fait connaĂźtre des scĂšnes montrant un prĂȘtre, lors de cĂ©rĂ©monies funĂšbres, qui se lamente devant un tas de pots prĂ©alablement brisĂ©s fig. 496. Ce moment du rite funĂ©raire n’est pas facile Ă  interprĂ©ter, car ces scĂšnes ne sont pas soutenues par des lĂ©gendes explicites. On a gĂ©nĂ©ralement interprĂ©tĂ© le bris funĂ©raire des vases comme un rite apotropaĂŻque97 le vase rouge symboliserait l’ennemi sĂ©thien Ă  Ă©liminer. Cette explication ne permet pas toutefois de comprendre les gestes d’affliction accomplis devant ces vases, desquels s’échappe un flot de liquide. Il n’est pas impossible que, dans le cadre funĂ©raire, le bris des cruches prenne une coloration symbolique diffĂ©rente de celle des rites magiques d’exĂ©cration. Mutatis mutandis, la pratique du bris des jarres dans le cadre du deuil est connue encore dans l’Égypte moderne, comme on le constate dans ce chant funĂšbre pour une dĂ©funte qu’avait relevĂ© Georges Legrain, au dĂ©but du XXe siĂšcle 98 Georges Legrain, Louqsor sans les pharaons, Paris, 1914, p. 213-214 cf. aussi spĂ©cialement p. 213 ... Pourquoi te retournes-tu sur ta couche ? Les matelas et les draps de soie ne te suffisent-ils pas ? SoulĂšve-toi pour rajuster ta coiffe, et promĂšne-toi dans ta maison pour que je te contemple ... chant accompagnant le bris des vases-zĂźrs Quelle tristesse ! nous allons retourner les vases. Seule, ta maison sera ruinĂ©e au milieu des nĂŽtres .. ..98 » 28Si nous nous tournons vers les images du deuil, nous voyons que les scĂšnes igurĂ©es dans les tombeaux des particuliers mĂ©nagent dĂšs l’Ancien Empire une place aux reprĂ©sentations du cortĂšge funĂšbre. On y remarque parfois la prĂ©sence de membres Ă©plorĂ©s de la famille et de la maisonnĂ©e ; ainsi dans le document suivant, tirĂ© du monument funĂ©raire d’Idou 99 Texte provenant de Guizeh, tirĂ© du mastaba d'Idou VIe dynastie. Voir William K. Simpson, The Mas ... Ô mon pĂšre bien aimĂ© !Ô mon maĂźtre, prends-moi vers toi !Ô mon maĂźtre bien aimĂ© !Procession litt. sortie de ses gens serfs en larmes. »Texte du montant droit, lĂ©gendant la figuration des deuillants »99 100 M. Werbrouck, Les pleureuses, op. cit., p. 15-16. 101 J. Assmann dans Mort et au-delĂ , op. cit., p. 214-215, suppose que la douleur et le chagrin, en ... 29Ces lĂ©gendes accompagnent respectivement quatre registres, qui montrent chacun un groupe de personnages Fig. 5. Plusieurs attitudes emblĂ©matiques de la douleur sont reprĂ©sentĂ©es un homme se frappe la tĂȘte avec un bĂąton, un autre semble s’arracher les cheveux ; plusieurs personnages sont au sol, et l’on tente de les soutenir ; comme l’indique la lĂ©gende du registre infĂ©rieur, c’est lĂ  toute la maisonnĂ©e du notable qui est en proie au chagrin. Cette expression collective et codifiĂ©e du chagrin s’ajoute Ă  la prĂ©sence de pleureuses rituelles, lesquelles sont reprĂ©sentĂ©es sur un autre panneau du tombeau et dĂ©signĂ©es par le terme djĂ©ret 100 Ce type de reprĂ©sentation est assez commun dans les scĂšnes de l’Ancien Empire ; les discours mis en lĂ©gendes n’insistent pas sur la douleur portĂ©e par une plainte verbale101. Fig. 5. ScĂšnes de funĂ©railles dans le mastaba d’Idou. D’aprĂšs William K. Simpson, The MastabasofQar and Idu, Giza Mastabas, vol. 2, Boston, 1976, pl. XVIII-XIX. © 2008. Museum of Fine Arts, Boston. Reproducted by Permission. 102 Pour cette idĂ©e, cf. Ă©galement Jan Assmann, Mort et au-delĂ  en Egypte ancienne, p. 215. 103 Remarquons que c'est aussi le cas dans les Ă©pigrammes funĂ©raires grecques qui, en Egypte en tout c ... 104 Texte tirĂ© de la tombe thĂ©baine n° 49 datant du rĂšgne d'Ay XVIIIe dynastie, vers 1320 av. ... 30UltĂ©rieurement, les scĂšnes funĂ©raires des tombes privĂ©es du Nouvel Empire et tout particuliĂšrement celles de la nĂ©cropole thĂ©baine offrent une documentation considĂ©rable sur les scĂšnes d’affliction collective lors du cortĂšge funĂšbre. On y rencontre non seulement les pleureuses, mais encore diffĂ©rents groupes adoptant une large palette d’attitudes, allant du chagrin ostentatoire au recueillement douloureux. Les scĂšnes funĂ©raires du Nouvel Empire mĂ©nagent aussi une place aux lamentations de la veuve. Tout se passe comme si la pĂ©riode amarnienne, qui connaĂźt une inflexion nouvelle Ă©galement en ce qui concerne les rites funĂ©raires, avait brisĂ© un interdit entourant la commĂ©moration de la dĂ©ploration tragique102. Les accents de ces chants plaintifs sont en tout point comparables aux chants liturgiques de dĂ©ploration d’Osiris, chants qui en sont les prototypes. On remarquera aussi que les dĂ©plorations ne mĂ©nagent aucune place Ă  la consolation ; au contraire, elles insistent sur la cruautĂ© de la perte103. Les lamentations des pleureuses font Ă©cho aux plaintes de la veuve, comme dans cet extrait tirĂ© de la tombe de NĂ©ferhotep Ă  ThĂšbes104 fig. 6 Fig. 6. Lamentations aux funĂ©railles de NĂ©ferhotep. D’aprĂšs Erich Luddeckens, Totenklagen, MDAIAK 11, 1943, p. 109-110. © Je suis ta sƓur, MĂ©ryt-RĂȘ ! Ô grand, n’abandonne pas MĂ©ryt-RĂȘ ! Ton Ă©tat est bon ! Toi, bon pĂšre, tu es mien. T’en aller, comment peux-tu faire cela ? Je vais seule, vois, je suis derriĂšre toi ! Toi qui aimais bavarder avec moi, tu te tais, tu ne parles plus ! » Paroles Ă  dire par les “pleureuses” litt. ici ouchĂ©bou “les rĂ©pondantes” Douleur !, Douleur imaou ! Sain, sain, sain, sain ! Plainte sans cesse ! Ah ! Perte ta aqyt ! Le bon berger est parti au pays de l’éternitĂ© ; lui dont les gens Ă©taient nombreux, il est dans le pays qui aime la solitude. Lui qui aimait Ă  bouger litt. “ouvrir” ses pieds pour marcher, il est entravĂ©, emmaillotĂ©, bloquĂ© ! Lui qui aimait se vĂȘtir de belles Ă©toffes, il dort dans le vĂȘtement d’hier ! » 105 Texte tirĂ© du tombeau de NefersĂ©kherou Ă  Zawiyet Sultan en Haut Egypte, datant du rĂšgne de RamsĂšs ... 31L’insistance dramatique sur la cruautĂ© de la mort est aussi particuliĂšrement poignante dans la tombe de NefersĂ©kherou Ă  Zawiyet Sultan105 fig. 7 MoutnĂ©feret = la veuve dit Celui qui Ă©tait de bon conseil, le silence s’est abattu sur lui. Celui qui veillait est dans le sommeil. Celui qui ne dormait pas la nuit est inerte le jour ! 32Les “pleureuses” tchĂ©sout disent la maison de ceux qui sont Ă  l’Occident est profonde et sombre. Elle n’a ni porte ni fenĂȘtre, pas de lumiĂšre pour l’éclairer, pas de vent du nord pour rassĂ©rĂ©ner le cƓur. LĂ , le soleil ne se lĂšve pas. Ils sont endormis tout le temps, car l’obscuritĂ© s’étend au jour. HĂ©las yh, comme le bon = le dĂ©funt serait bien portant si on pouvait respirer l’air ! 33MoutnĂ©fert = la veuve dit Celui qui avait une voix forte se tait, il ne peut plus parler. Celui qui Ă©tait maĂźtre de lui litt. “celui qui comptait son corps” est inconscient litt. “ne sait plus”. HĂ©las ! Combien est misĂ©rable celui qui dort, couchĂ© pour l’éternitĂ©. HĂ©las ! si la couche qui te porte pouvait faire ce qu’a fait ta nourrice, qui te retournait et te tirait de ton sommeil, pour que tu t’éveilles et entendes ma voix ! Le berger a Ă©tĂ© emmenĂ© dans le pays de l’éternitĂ©-neheh, dans la place de l’ininitĂ©-djet. DissimulĂ©s litt. shĂ©tayt “mystĂ©rieux” sont ceux de l’Occident, et pĂ©nible qsn est leur condition. Il est immobile, celui qui est allĂ© Ă  eux. Il ne peut pas dire sa condition. Il repose dans sa place solitaire, et l’éternitĂ© est Ă  lui dans les tĂ©nĂšbres .... » 106 Miriam Lichtheim, The Song of the Harpers », JNES 4, 1945, p. 178-212 ; Jan Assmann, LÄ II, 1977 ... 107 Un autre cas de pessimisme » tĂ©moignĂ© envers le monde funĂ©raire est connu par un texte littĂ©rair ... 34Cette parole de douleur, prononcĂ©e par la veuve de NefersĂ©khĂ©rou, ne semble vouloir s’accommoder d’aucune consolation. Elle apparaĂźt dans un monument qui a Ă©galement livrĂ© un reprĂ©sentant cĂ©lĂšbre d’un genre littĂ©raire dont le propos est prĂ©cisĂ©ment de s’exprimer sur la briĂšvetĂ© de l’existence, tout en ne laissant place Ă  aucun espoir prĂ©cis quant Ă  l’au-delĂ  les chants des harpistes »106, dĂ©clarations Ă©picuriennes avant la lettre, Ă©taient vraisemblablement psalmodiĂ©s durant les banquets funĂ©raires ; ils dĂ©crivent un au-delĂ  sombre, duquel l’on ne revient pas, et, inversement, exhortent l’homme Ă  faire la fĂȘte et Ă  profiter de la vie107. Dans ces chants, le regard dĂ©senchantĂ© jetĂ© sur le trĂ©pas introduit comme corollaire direct la cĂ©lĂ©bration exacerbĂ©e de l’existence, un motif qui s’accorde bien avec la thĂ©ologie naturaliste du Nouvel Empire exaltation du don de vie prodiguĂ© par le dieu cĂ©leste. Remarques conclusives 108 Maurice Halbwachs, L'expression des Ă©motions et la sociĂ©tĂ© », in Echanges sociologiques, Paris, ... 109 Erving Goffman, La mise en scĂšne de la vie quotidienne. 1. La prĂ©sentation de soi, Les Ă©ditions de ... 35L’examen de la documentation Ă©gyptienne auquel on vient de se livrer ne lĂšve apparemment pas le voile sur les Ă©motions intimes qui auraient pu ĂȘtre ressenties par les particuliers lors des funĂ©railles. Tout semble rĂ©duit Ă  des modĂšles collectifs. Mais peut-il en ĂȘtre autrement ? L’occasion de la mort est, comme on le sait, le moment privilĂ©giĂ© pour les expressions Ă©motionnelles collectives. Comme l’écrivait autrefois Maurice Halbwachs Quand l’émotion s’exprime, cette expression est matĂ©rielle, et le groupe a prise directement sur elle ». Les manifestations Ă©motionnelles Ă©gyptiennes s’inscrivent dans ces manifestations funĂ©raires strictement rĂ©glĂ©es par la coutume »108. Dans la perspective sociologique de l’école de Chicago, Irving Goffman Ă©tait de son cĂŽtĂ© amenĂ© Ă  traiter d’une vie sociale qui, tout entiĂšre, serait un théùtre »109. En forçant le trait, on arriverait vite Ă  penser que la vie Ă©motive, que l’on pense intime, n’est remplie que d’émotions de façade », de sentiments convenus, appris, copiĂ©s. 36La documentation Ă©gyptienne nous met en prĂ©sence d’un ensemble d’émotions exĂ©cutĂ©es » en public manifestations silencieuses tristesse, abattement ou au contraire dĂ©monstrations bruyantes pleurs, cris ; ces manifestations sont d’évidence organisĂ©es cortĂšge des pleureuses. Il serait alĂ©atoire, voire de mauvaise mĂ©thode, de vouloir dĂ©terminer les parts respectives de la tristesse individuelle que l’on supposerait rĂ©ellement Ă©prouvĂ©e » et collective qui ne serait que rituellement exĂ©cutĂ©e », c’est-Ă -dire jouĂ©e. Rien ne prouve en effet que les Ă©motions collectives et obligatoires sont moins intimement Ă©prouvĂ©es que celles que l’on peut ressentir spontanĂ©ment, hors de toute situation codifiĂ©e au prĂ©alable. Comme on l’a vu, le modĂšle Ă©gyptien de la situation de dĂ©tresse Ă©motionnelle Ă©prouvĂ©e par le survivant face au dĂ©cĂšs de l’ĂȘtre aimĂ© est fourni par le mythe d’Osiris. Ce prototype de l’expĂ©rience osirienne offre Ă  la sociĂ©tĂ© comme Ă  l’individu un rĂ©fĂ©rent pour l’expĂ©rience de la souffrance et son expression. Il propose en plus les solutions rituelles qui permettent d’affronter et de vivre le deuil. Haut de page Notes 1 Robert Hertz, Contribution Ă  une Ă©tude sur la reprĂ©sentation collective de la mort », AnnĂ©e sociologique X, 1907, texte repris dans Sociologie religieuse et folklore, Paris, 1928. 2 Patrick Baudry, La place des morts. Enjeux et rites, L'Harmattan, Paris, 2006, p. 32-33. 3 Il n'existe pas de monographie gĂ©nĂ©rale sur les Ă©motions et l'expression des sentiments en Egypte ancienne ; cf. Brigitte AltenmĂŒller, GefĂŒhlsbewegungen », Lexikon der Ägyptologie II, Harrassowitz, Wiesbaden, 1977, col. 508-510. 4 Jan Assmann, Persönlichkeitsbegriff und -bewusstsein », Lexikon des Ägyptologie IV, 1982, col. 963-978. 5 Concept clĂ© dont la comprĂ©hension est dĂ©terminante pour aborder le thĂšme des Ă©motions, que celui du coeur-jb », vocable dĂ©signant en Ă©gyptien le siĂšge des Ă©motions, l'homme intĂ©rieur voir Jan Assmann, Zur Geschichte des Herzen im Alten Ägypten », in Die Erfindung des Inneren Menschen, Studien zum Verstehen fremder Religionen 6, J. Assmann et T. Sundermeier Ă©ds., GĂŒtersloh, 1993, p. 81-113 ; rappel de la bibliographie essentielle par H. Brunner, Herz », Lexikon der Ägyptologie II, 1977, col. 1158-1167 ; l'Ă©tude de Alexandre Piankoff, Le cƓur » dans les textes Ă©gyptiens depuis l'Ancien Empire jusqu'Ă  la fin du Nouvel Empire, Geuthner, Paris, 1930 fournit des rĂ©fĂ©rences utiles, mais est datĂ©e. Sur le statut physique du jb, cf. les lignes Ă©clairantes de Thierry Bardinet, Les papyrus mĂ©dicaux de l'Egypte pharaonique, Fayard, Paris, 1995, p. 68-80. 6 Baudoin Van de Walle, Le sens et la vertu du regard dans la mentalitĂ© Ă©gyptienne », MĂ©langes offerts Ă  Jean Vercoutter, Paris, 1985, p. 365-374. 7 Je signale ici quelques Ă©tudes gĂ©nĂ©rales sur le vocabulaire des textes autobiographiques dans lesquelles l'on trouvera de nombreuses expressions liĂ©es aux Ă©motions Jozef Janssen, De Traditioneele Egyptische Autobiografie voor het Nieuwe Rijk, 2 vol. , Leiden, 1946 ; Denise M. Doxey, Egyptian non-royal epithets in the Middle Kingdom. A Social and Historical Analysis, Probleme der Ägyptologie 12, Leiden, 1998; Jeanette A. Taylor, An Index of Male non-royal Egyptian Titles,Epithets and Phrases of the 18th dynasty, London, 2001; Karl Jansen-Winkeln Sentenzen und Maximen in den Privatinschriften der Ă€gyptische SpĂ€tzeit, Achet. Schriften zur Ägyptologie, 1, Berlin, 1999. Cf. Ă©galement Miriam Lichtheim, Maat in Ancient Egyptian Autobiographies, and related Studies, OBO 120, 1992. 8 Jan Zandee, Death as an Enemy, according to Ancient Egyptian Conceptions, Brill, Leiden, 1960. Voir la notice trĂšs riche de Jan Assmann, Furcht, Lexikon der Ägyptologie II, 1977, col. 359-367. Pas d'Ă©tudes systĂ©matiques sur le sujet, si ce n'est Y. Zaniolo de Vazquez-Presedo, Elemente des Schreckens im Alten Ägypten, Diss. Göttingen, 1958 citĂ© par Assmann. 9 Sur l'expression littĂ©raire du sentiment amoureux Bernard Mathieu, La poĂ©sie amoureuse de l'Egypte ancienne, BibliothĂšque d'Etude de l'IFAO 115, Le Caire, 1996. 10 V. A. Donohue, A gesture of submission », Studies in Pharaonic Religion and Society in honour of J. Gwyn Griffith, 1992, p. 82-114. Erika Feucht, Ein Motiv der Trauer », Studien zur Sprache und Religion Ägyptens II, Fest. Westendorf, Göttingen, 1984, p. 1103-1108. Sur l'affliction, cf. aussi Serge Sauneron, KĂȘmi 10, 1949, p. 75-80. Sur la gestuelle, voir surtout Brigitte Dominicus, Gesten und GebĂ€rden in Darstellungen des Alten und Mittleren Reiches, SAGA 10, 1994. 11 Waltraud Guglielmi, Lachen und weinen in Ethik, Kult und Mythos der Ägypter », CdE LV, 1980, p. 69-86. eadem, Lachen », Lexikon der Ägyptologie III, 1980, col. 907-908. 12 Cf. Erich LĂŒddeckens, Untersuchungen ĂŒber religiösen Gehalt, Sprache und Form der Ă€gyptischen Totenklagen, MDAIAK 11, 1943. 13 Wolfhart Westendorf, sv. Trauer », Lexikon der Ägyptologie VI, 1986, col. 744-745. 14 Pour une approche gĂ©nĂ©rale de la mort dans la culture Ă©gyptienne ancienne, on lira en dernier lieu la somme de Jan Assmann, Mort et au-delĂ  dans l'Egypte ancienne, Editions du Rocher, Paris, 2003. Du mĂȘme auteur, Images et rites de la mort, CybĂšle, Paris, 2000. 15 En effet, les grandes lignes des structures mythologiques voire rituelles mises en place en tout cas dĂšs la moitiĂ© du troisiĂšme millĂ©naire avant notre Ăšre perdurent durant toute l'histoire pharaonique ; cette situation rend possible ce regard enjambant les siĂšcles, un regard rĂ©trograde que les Egyptiens pratiquaient d'ailleurs eux-mĂȘmes, puisqu'ils s'alimentaient pĂ©riodiquement aux sources de leur tradition, en allant puiser et piocher dans des textes anciens. 16 En l'occurrence, une distinction catĂ©gorielle entre ces deux circonstances d'expression de la tristesse n'implique pas une diffĂ©rence radicale des attitudes, l'une et l'autre procĂ©dant, comme nous le verrons, d'un modĂšle commun de gestion de la mort l'expĂ©rience de la mort d'Osiris. 17 Diodore I. LXXIV, trad. M. Casevitz. 18 Diodore I. LXXXV, trad. M. Casevitz. 19 Shet haou, orner son corps », porter un vĂȘtement funĂ©raire, prendre le deuil » ; cf. texte C, Vercoutter, op. cit., note 25, p. 29. 20 sed cf. prob. sedĂą trembler », Wb IV, 365-366. 21 shouĂąou les pauvres » Wb IV, 22 shet, dĂ©signe un Ă©tat ou une action indĂ©terminĂ©, peut-ĂȘtre liĂ© au port d'un vĂȘtement spĂ©cifique, en rapport au deuil, cf. shet haou, ci-dessus. 23 sĂąmet, Wb I V, action indĂ©terminĂ©e accomplie lors des funĂ©railles ; le terme sert aussi Ă  dĂ©signer de façon gĂ©nĂ©rale le deuil. 24 jh. 25 Provenance SĂ©rapeum de Memphis fouilles de Mariette. Datation XXVIe dynastie, rĂšgne d'Amasis ~ 570-525 av. . ; voir Jean Vercoutter, Textes biographiques du SĂ©rapeum de Memphis. Contribution Ă  l'Ă©tude des stĂšles votives du SĂ©rapĂ©um, BibliothĂšque de l'EPHE IVe section 316, Paris, 1962, p. 37-43 texte E. 26 Provenance SĂ©rapeum de Memphis. Datation rĂšgne d'Amasis vraisemblablement an 5 . Voir Vercoutter, op. cit., p. 27-33 texte C. 27 Voir Philippe Collombert, La bandelette-pyr au cou des deuillants », RdE 235 2006, p. 235-237, qui corrige la traduction de Vercoutter p. 44-46, jusqu'Ă  ce que ma gorge fut voilĂ©e ». 28 Provenance SĂ©rapeum de Memphis. Datation rĂšgne d'Amasis. Voir Vercoutter, op. cit., p. 44-47 texte F. 29 nfs, litt. petit », homme du peuple, mais aussi humble ». 30 hourou, homme du peuple, Wb III, 31 her snm her ng. 32 Un des Ă©dicules liĂ©s aux rites de momification. 33 Litt. sous la proue » de la barque divine, c'est-Ă -dire en tĂȘte de la procession. 34 Provenance SĂ©rapeum. Datation an 23 d'Amasis. Voir Vercoutter, op. cit., p. 48-58 texte G. 35 Philippe Collombert, RdE 57, 2006, p. 236. 36 Sur ce thĂšme frazĂ©rien, voir notamment Paolo Xella Ă©d., Quando un dio muore. Morti et assenze divine nelle antiche tradizioni mediterranee, Essedue, Verona, 2001; Tryggve Mettinger, The Riddle of Resurrection Dying and Rising Gods in the Ancient Near East, Coniectanea Biblica, Old Testament Series 50, Almqvist & Wiksell, Stockholm, 2001. Cf. l'approche critique quant au concept mĂȘme de dieu qui meurt » de Jonathan Z. Smith, Dying and Rising Gods », dans Encyclopedia of Religion, vol. 4, New York, 1987, p. 521-527 repris dans Drudgery Divine On the Comparison of Early Christianities and the Religions of Late Antiquity, Chicago, 1990, chap. 4, ainsi que de Mark S. Smith, The Death of Dying and Rising Gods in the Biblical World », Scandinavian Journal of the Old Testament 12, 1998, p. 257-313. 37 R. L. Vos, The Apis Embalming Ritual P. Vindob. 3873 OLA 50, 1993, p. 43, 72-73. 38 Pour les lamentations lors des Adonies, cf. notamment Marcel DĂ©tienne, dans Dictionnaire des Mythologies, I, Yves Bonnefoy Ă©d., Flammarion, Paris, 1981, p. 1-4. Voir le texte de Lucien La DĂ©esse Syrienne, VI, sur les manifestations du deuil d'Adonis Ă  Byblos, dont certains traits sont prĂ©cisĂ©ment comparĂ©s au deuil de l'Apis Ă©gyptien ; et aussi la description du chagrin des femmes lors des fĂȘtes alexandrines chez ThĂ©ocrite XV, 132-135. Sur les lamentations rituelles pour les donnĂ©es factuelles, cf. James G. Frazer, Le Rameau d'Or, vol. 2, Robert Laffont, Paris, 1983, spĂ©cialement p. 214-215 et 330. Enfin, sur les pleurs signalant la mort du dieu, on se souviendra du cĂ©lĂšbre Ă©pisode de l'annonce de la mort du Grand Pan », accueillie par un concert de larmes, chez Plutarque Sur la disparition des oracles, 17 voir en dernier lieu Philippe Borgeaud, dans Exercices de Mythologies, Labor et Fides, GenĂšve, 2004, p. 115-155. 39 Cf. Philippe Borgeaud, La MĂšre des dieux. De CybĂšle Ă  la Vierge Marie, Seuil, Paris, 1996, spĂ©cialement p. 133. 40 I, LXXII, trad. M. Casevitz. 41 Provenance p. Berlin 10499 et parallĂšles. Datation XIIIe dynastie p. Berlin 10499, rĂ©daction XIIe dynastie. Voir Gustave Lefebvre, Romans et contes Ă©gyptiens, p. 5. Roland Koch, Die ErzĂ€hlung des Sinuhe, Bibliotheca Aegyptiaca XVII, Bruxelles, 1990, p. 4-6 R 5-11. 42 Wb V, p. Voir sur cette expression Serge Sauneron, KĂ©mi 10, 1969, p. 75-80 ; Etienne Drioton, BSFE 12, 1953, p. 15 ; Erika Feucht, dans Studien zur Sprache und Religion Ägyptens Fest. Westendorf, 2, 1984, p. 11041108. Giuseppe Bottini, Pose la sua faccia tra le ginocchia, 1 Re 18,42 et paralleli estrabiblici », Liber Annus, Studium Biblicum Franciscanum 32, Jerusalem, 1982, p. 73-84 ; Elke Blumenthal, Untersuchungen zum Ägyptische Königtum, 1970, p. 334-335 G 43 Christian Leitz, Tagewahlerei, AgAbh 55, 1994, p. 232, et pl. 70 p. Sallier recto Le parallĂšle du papyrus du Caire prĂ©sente la variante suivante la tĂȘte sur les genoux, le visage en bas » ; Chr. Leitz, op. cit, p. 232; Abd el-Mohsen Bakir, The Cairo Calendar, 1966, pl. p. 33. 44 A. Dembska, Studia Aegyptiaca 14, 1992, p. 114 ; papyrus Schmitt p. Berlin 3057, ; Dembska suggĂšre Ă©galement de comprendre ici la face sur les genoux », plutĂŽt que la tĂȘte sur les genoux ». 45 R. Faulkner, Bremner-Rhind, p. ; Pascal Vernus, Chants d'amour de l'Egypte antique, 1992, p. 102. L'expression avoir la tĂȘte sur les genoux » est bien attestĂ©e dans les rites de dĂ©plorations d'Osiris, par exemple Jean-Claude Goyon, BIFAO 65, 1967, p. 97, et p. 143 p. Louvre I 3079, col. 110. 21. 46 Erika Feucht, op. cit., pl. 1-3. Cf. les attitudes de fatigue tĂȘte sur les genoux, par exemple Geoffrey T. Martin, The Tomb of Horemheb, EES 55, 1989, pl. 95 [69], et pl. 125 [88]. 47 Une exception notoire existe cependant le dĂ©sespoir face Ă  la mort est figurĂ© dans les reprĂ©sentations remarquables provenant de la nĂ©cropole royale de Tell el Amarna. Le pharaon AkhĂ©naton, accompagnĂ© de son Ă©pouse, est montrĂ© en lamentation devant le lit funĂšbre sur lequel une jeune princesse est Ă©tendue, tandis que la cour est en deuil. Cette reprĂ©sentation rompt avec la norme en effet, aucune autre reprĂ©sentation d'un roi en lamentation funĂšbre n'est connue ; de plus, la dĂ©ploration se dĂ©roule ici non pas devant un sarcophage, ou durant la procession funĂ©raire, mais directement devant le cadavre, ce corps que l'image Ă©gyptienne rĂ©pugne d'ordinaire Ă  montrer. Ces innovations stylistiques et thĂ©matiques s'inscrivent dans la nouvelle idĂ©ologie de la mort amarnienne qui tranche passablement avec l'au-delĂ  osirien traditionnel. Voir Geoffrey T. Martin, The Royal Tomb at El-Amarna, II, ASEM 39, 1989, pl. 58-61 ; cf. Marc Gabolde, D'AkhĂ©naton Ă  ToutĂąnkhamon, Paris, 1998, pl. IV, et p. 19-21 sur l'idĂ©ologie amarnienne de la mort. 48 La mention de la ville de ThĂšbes dĂ©signe ici Tanis la ThĂšbes du nord », et non Louxor. 49 Texte gravĂ© Ă  l'entrĂ©e du tombeau d'Osorkon II Ă  Tanis, XXIIe dynastie ~874-850 av. Voir Pascal Vernus, dans Tanis. L'or des pharaons, Paris, 1987, p. 109 ; cf. Victor Loret, KĂȘmi 9 1942, p. 97-106. 50 Jan Assmann, Mort et au-delĂ  en Egypte ancienne, Paris, 2003. 51 Assmann, op. cit., p. 117. 52 Les premiĂšres pages du manuscrit oĂč figure l'Ă©pisode de la mort d'Osiris Ă©taient encore inconnues au moment de l'Ă©dition princeps du texte par Philippe Derchain ; elles ont depuis lors Ă©tĂ© retrouvĂ©es cf. François RenĂ© Herbin, Les premiĂšres pages du Papyrus Salt 825 », BIFAO 88, 1988, p. 95112. 53 Philippe Derchain, Le papyrus Sait 825 10051, rituel pour la conservation de la vie en Egypte, AcadĂ©mie Royale de Belgique, Bruxelles, 1965. 54 Voir Jan Assmann, Mort et au-delĂ  en Egypte ancienne, p. 214-224. 55 Sur le rĂŽle conjoint des deux dĂ©esses pleureuses, cf. Claas J. Bleeker, Isis and Nephthys as wailing Women », in The Sacred Bridge, Studies in the History of Religions, 7, Leiden, 1963, p. 190-205. 56 Textes des Pyramides, chapitre 535, § 1280-1281. Provenance pyramide de PĂ©pi Ier, Saqqara. Datation VIe dynastie circa 2330 av. Bibliographie Kurth Sethe, Die Altaegyptischen Pyramidentexte, II, Leipzig, 1910, p. 219-220 ; Raymond O. Faulkner, The Ancient Egyptian Pyramids Texts, 1969, p. 203. 57 Cf. Alan H. Gardiner, in JEA 41, 1955, p. 10. 58 Wb V, faucon, et pour les dĂ©signations des deux pleureuses. 59 Assmann, op. cit., p. 218. 60 Leur Ă©laboration remonte sans doute au Nouvel Empire. 61 Voir Jean-Claude Goyon, Le papyrus d'ImouthĂšs fils de PsintaĂȘs au Metropolitan Museum of Arts de New York Papyrus MMA New York, 1999, spĂ©cialement p. 35-43 et p. 85-94. 62 Pascal Vernus, Chants d'amour de l'Egypte antique, Paris, 1992, publie d'ailleurs dans le mĂȘme recueil poĂ©sie amoureuse et chants funĂšbres. Pour la poĂ©sie amoureuse, voir Bernard Mathieu, La poĂ©sie amoureuse de l'Egypte ancienne, BibliothĂšque d'Etude de L'IFAO 115, Le Caire, 1996. 63 Extrait des Lamentations d'Isis et de Nephthys » du P. Berlin 2008. Le texte provient sans doute de la rĂ©gion thĂ©baine, et date de l'Ă©poque ptolĂ©maĂŻque ; des critĂšres internes permettent de supposer Ă  une rĂ©daction initiale situĂ©e entre le VIIe et IVe siĂšcles av. Voir R. Faulkner, The Lamentations of Isis and Nephthys, MĂ©langes Maspero I, 1, 1934, p. 337-348 ; Miriam Lichtheim, Ancient Egyptian Literature, III, p. 116-121 ; pour la traduction, cf. Pascal Vernus, Chants d'amour de l'Egypte antique, p. 96-98 traduction lĂ©gĂšrement modifiĂ©e ici en ce qui concerne certains passages. Voir en outre Marc Coenen, New stanzas of the Lamentations of Isis and Nephthys », OLP 31, 2000, p. 5-23. 64 Vernus, op. cit., p. 107, comprend de toute ta taille, de toute ta taille, ton dos tournĂ© vers ton domaine ! et ce, alors que les dieux seront Ă  leur place » ; Assmann, op. cit., p. 220, interprĂšte le passage dans un sens radicalement diffĂ©rent Tu t'es Ă©loignĂ© loin de ta maison, bien que les dieux y fassent leur devoir ». 65 Extrait du p. British Museum 10188 / p. Bremner-Rhind. Le texte est datĂ© par le scribe qui en fait copie en l'an 12 d'Alexandre fils d'Alexandre Alexandre Aigos » ~311 av. Voir Raymond O. Faulkner, The Papyrus Bremner-Rhind, Bibliotheca Aegyptiaca III, 1933, p. 1-32. Trad. Pascal Vernus, Chants d'amour de l'Egypte antique, Paris, 1992, p. 101-119. Cf. aussi Jan Assmann, Mort et au-delĂ  en Egypte ancienne, Paris, 2003, p. 220-221. 66 Pour ce dossier cĂ©lĂšbre, consignĂ© dans les archives des reclus » du SĂ©rapeum, voir la prĂ©sentation de Michel Chauveau, L'Egypte au temps de ClĂ©opĂątre, Paris, 1997, p. 162-163. 67 L'Ă©tude de base demeure celle de Erich LĂŒddeckens, Untersuchungen ĂŒber religiösen Gehalt, Sprache und Form der Ă€gyptischen Totenklagen, MDAIK 11, 1943. Voir aussi JĂŒrgen Settgast, Untersuchungen zu altĂ€gyptischen Bestattungsdarstellungen, ADAIK 3, GlĂŒckstadt, 1963 ; Ursula Rössler-Köhler, Totenklage, Lexikon der Ägyptologie VI, 1986, col. 657-658. 68 Voir Marcelle Werbrouck, Les pleureuses dans l'Egypte ancienne, Fondation Ă©gyptologique Reine Elisabeth, Bruxelles, 1938, ancienne et plaisante Ă©tude, toujours utile, faisant une large part Ă  l'iconographie. Cf. en outre Christine Seeber, sv. Klagefrau, Lexikon der Ägyptologie III, 1980, col. 443-447. 69 Les dĂ©signations d'Isis et Nephthys en tant que plaignantes sont quant Ă  elles assez variĂ©es, le terme de djerety Ă©tant le plus commun. Cf. Wb VI, sv. Klageweib » et Klagefrau ». L'appellatif de deuillantes » jakebty et var. est aussi communĂ©ment employĂ©, cf. Chr. Leitz Ă©d., LÄGGI, OLA 110, 2002, p. 115. On utilise aussi le terme de plaignante » hayt, cf. Leitz, LÄGG V, OLA 114, 2002, p. 8-9, tirĂ© du substantif ha la plainte ». 70 Wb I XIXe dynastie; Erich LĂŒddeckens, Totenklagen, MDAIAK 11, 1943, p. 111-112. Marcelle Werbrouck, Les pleureuses dans l'Egypte ancienne, p. 11-12. 71 Wb II 72 Le cortĂšge des pleureuses figure Ă©galement dans les vignettes du Livre des Morts, par exemple The Book of the Dead. Facsimile of the Papyrus of Ani in The Bristish Museum, London, 1890, pl. 6. 73 Op. cit., p. 143-159. 74 Le premier cas de larmes dessinĂ©es sur les joues des pleureuses relevĂ© par Marcelle Werbrouck, Les pleureuses dans l'Egypte ancienne, p. 138, provient de la tombe de Houy TT n° 54 ; rĂšgne de TouthmĂšs IV / Amenhotep III. 75 Sur le dĂ©voilement des seins dans le cadre funĂ©raire romain, voir la contribution de Francesca Prescendi dans le prĂ©sent volume. En Egypte, nous avons dĂ©jĂ  constatĂ© dans les Textes des Pyramides voir ci-dessus l'association de ce geste Ă  la dĂ©ploration d'Osiris. HĂ©rodote II, LXXXV, extrait citĂ© ci-aprĂšs mentionne aussi le dĂ©nudement de la poitrine. Cette attitude rituelle est largement confirmĂ©e par l'iconographie. Cf. tout spĂ©cialement Marcelle Werbrouck, Les pleureuses dans l'Egypte ancienne, fig. 56 p. 101 dans un cortĂšge de pleureuses figurĂ©es sur un cercueil de la XXIe dynastie Bruxelles E 5881, un groupe de femmes prĂ©sente leurs seins, qu'elles saisissent dans leurs mains, tandis que l'une d'entre elles, aux cheveux dĂ©nouĂ©s, la poitrine dĂ©nudĂ©e vue de face, lĂšve spectaculairement les bras au ciel. Nous noterons encore que le dĂ©voilement des seins dans le cadre cultuel est connu par ailleurs, cf. par exemple Serge Sauneron, Les fĂȘtes religieuses d'Esna aux derniers siĂšcles du paganisme, IFAO, Le Caire, 1962, p. 42 fĂȘte du 29 Athyr prĂ©sentation des offrandes » en l'honneur de la dĂ©esse Nebtou. 76 Le groupe des femmes en pleurs, que l'on rencontre aussi bien dans la procession sur terre ou sur barque que devant le catafalque ou la momie dressĂ©e devant la tombe, semble exclure le plus souvent une prĂ©sence masculine. Toutefois, des groupes d'hommes en lamentation sont aussi attestĂ©s, reprĂ©sentĂ©s parfois Ă  cĂŽtĂ© du groupe des femmes, parfois se mĂȘlant Ă  celui-ci. 77 Gary L. Ebersole, The Functions of Ritual Weeping Revisited Affective Expression and Moral Discourses », in John Corrigan Ă©d., Religion and Emotion, Oxford, 2004, p. 185-222. 78 Voir sur ce sujet les rĂ©fĂ©rences donnĂ©es par Anne-Caroline Rendu dans le prĂ©sent volume note n° 7 de sa contribution. 79 Notamment Morte etpianto rituale nel mondo antico, Torino, 1958. 80 Voir spĂ©cialement Marie Virolles-SouibĂšs, Les gestes du deuil. Exemples algĂ©riens », Gestes et images 8-9, 1991, p. 117-142. 81 C'est presque un lieu commun que d'insister sur ce point cf. par exemple les remarques de Marcelle Werbrouck, Les pleureuses dans l'Egypte ancienne, p. 123 ... les pleureuses peuvent donner libre cours Ă  cette dĂ©solation de commande qui semble avoir Ă©tĂ© transmise inchangĂ©e des Ăąges reculĂ©s de l'Ă©poque pharaonique aux fellahs de nos jours ». 82 Henri Habib Ayrout S. J., MƓurs et coutumes des Fellahs, Payot, Paris, 1938, p. 123. De telles cĂ©rĂ©monies sont encore communes de nos jours, surtout dans la campagne Ă©gyptienne. 83 Marcel Mauss, L'expression obligatoire des sentiments, Journal de psychologie 18, 1921, texte repris dans Essais de sociologie, Paris, 1971, p. 81-88. MĂȘme constat, en ce qui concerne l'expression de la douleur du deuil par Philippe AriĂšs, L'homme devant la mort, Paris, 1977, p. 320, et notamment en rapport au deuil Ă  pleureuses » qui subsistait en France au XVIIIe, et dans l'Europe mĂ©diterranĂ©enne de la Sicile et la Calabre jusqu'Ă  la GrĂšce et au monde balkanique jusqu'Ă  l'Ă©poque moderne. Cf. aussi Marc Leproux, Du berceau Ă  la tombe. Contributions au folklore charentais, PUF, Paris, 1959, qui signale p. 271 des pleureuses Ă  la fin du XIXe siĂšcle encore dans les villages de Combiers et RoumaziĂšres. Pour AriĂšs loc. cit., au fil du temps ces traditions apparaissent de plus en plus comme des pratiques rituelles d'oĂč la spontanĂ©itĂ© Ă©tait tout Ă  fait absente ». Voir aussi Arnold van Gennep, Manuel de folklore français contemporain, I/2. Du berceau Ă  la tombe. Mariage-funĂ©railles, Picard, Paris, 1938 rééd. 1980, p. 668-669 et p. 681-686. Van Gennep relĂšve la disparition progressive, surtout depuis la guerre de 19141918, de ces cris et hurlements » poussĂ©s par les femmes, des cris parfois effroyables » p. 681. Les hurlements de douleur sont aussi accompagnĂ©s d'une rĂ©citation le lamento, prononcĂ©e par le chƓur des femmes. 84 Sur les manifestations de chagrin dans le cadre de l'expression sociale des Ă©motions » et leurs implications, voir David Le Breton, Les Passions ordinaires. Anthropologie des Ă©motions, Payot, Paris, 2004, p. 147-158 1re Ă©d. Armand Colin, Paris, 1998. 85 HĂ©rodote, II, LXXXV, trad. A. Barguet. On rapprochera encore ce passage de celui consacrĂ© aux rites de dĂ©plorations d'Osiris qu'HĂ©rodote - Ă  son habitude - Ă©vite de nommer observĂ©s Ă  Busiris aprĂšs le sacrifice thusia, tous les participants se frappent ; HĂ©rodote prĂ©cise que les Cariens habitant en Egypte font encore d'avantage, puisqu'ils vont jusqu'Ă  se taillader le front Ă  coups d'Ă©pĂ©es ; par lĂ , ils se font connaĂźtre comme Ă©tant Ă©trangers xenoi et non pas Egyptiens » II, 61. 86 François RenĂ© Herbin, Le livre de parcourir l'Ă©ternitĂ© OLA 58, Leuven, 1994, p. 62 et commentaire p. 210-211. 87 Walter Burkert, Homo necans. Rites sacrificiels et mythes de la GrĂšce ancienne, Les Belles Lettres, Paris, 2005, p. 57-58. 88 Sur les attitudes fĂ©minines violentes lors du deuil Ă  Rome, voir la contribution de Francesca Prescendi dans le prĂ©sent volume. 89 Exempli gratia 2 Samuel pleurs, tĂȘte voilĂ©e, pieds nus, tunique dĂ©chirĂ©e, tĂȘte couverte de terre ; 2 Samuel visage voilĂ© ; LĂ©vitique cheveux dĂ©faits, vĂȘtements dĂ©chirĂ©s. 90 En son temps, Emile Durkheim s'Ă©tait dĂ©jĂ  arrĂȘtĂ© sur la question des violences auto-infligĂ©es dans les rites de deuil, cf. Les formes Ă©lĂ©mentaires de la vie religieuse, Paris, 1912, chapitre V les rites piaculaires et l'ambiguĂŻtĂ© de la notion du sacrĂ© » hommes et femmes, saisis par une vĂ©ritable frĂ©nĂ©sie, couraient, s'agitaient, se faisaient des blessures, avec des bĂątons pointus ; les femmes se frappaient les unes les autres sans qu'aucune ne cherchĂąt Ă  se garantir des coups » p. 559, in Ă©dition PUF, Paris, 1968. Citons encore la description saisissante faite en Corse par Lorenzi de Bradi, transmise par Arnold van Gennep, Manuel de folklore français contemporain, 1/ p. 668-669 Soudain des cris s'Ă©lĂšvent. Le malade vient d'expirer. On se presse. Autrefois on renversait les chaises et les tables. Les femmes sont transformĂ©es en furies. Elles crient sauvagement, dĂ©nouant leurs cheveux, s'Ă©gratignant le visage ... peu Ă  peu, l'apaisement se fait. Alors, l'une des femmes se penche sur le cadavre et, se balançant lentement, elle chante d'une voix traĂźnante et criarde une sorte de liturgie, qui dit les qualitĂ©s du mort. Le rythme est saccadĂ©, rude. Aucune larme d'Ă©motion. Le visage est sec .. » 91 Brigitte Dominicus, Gesten und GebĂ€rden in Darstellungen des Alten und Mittleren Reiches, SAGA 10, 1994, p. 65-72. 92 Dominicus, op. cit., p. 58-61. Le mĂȘme signe hiĂ©roglyphique de l'homme aux deux bras levĂ©s Sign List Gardiner A 28 sert d'ailleurs de dĂ©terminatif tant pour des verbes exprimant la joie que le chagrin ; voir Philippe Collombert, Le mastaba de MĂ©rĂ©rouka. PalĂ©ographie hiĂ©roglyphique, Ă  paraĂźtre prochainement Ă  l'IFAO. 93 Par exemple Nina de Garis Davis et Alan H. Gardiner, The Tomb of Amenemhet n° 82, London, 1915, pl. XXIV. On peut aussi relever que le signe hiĂ©roglyphique de la mĂšche de cheveux Gardiner Sign List D 3 est utilisĂ© notamment comme dĂ©terminatif pour des termes liĂ©s au deuil ou aux plaintes. 94 Par exemple William Peck, Dessins Ă©gyptiens, Hermann, Paris, 1980, fig. 31 ; Jacqueline Vandier d'Abbadie, Catalogue des ostraca figurĂ©s de Deir el-MĂ©dineh, DF1FAO II/2, Le Caire, 1937, n° 2568 et 2569, pl. LXXII/LXXIII, p. 116-117. W. Westendorf, Trauer, Lexikon der Ägyptologie VI, 1986, col. 744-745. 95 Jacobus van Dijk, Zerbrechen der roten Töpfe », Lexikon der Ägyptologie VI, 1986, col. 1389-1396. Cf. Jan Assmann, Martin Bommas et Andres Kucharek, AltĂ€gyptische Totenliturgien, 2, Totenliturgien und TotensprĂŒche in Grabinschriften des Neuen Reiches, Heidelberg, 2005, p. 116-117. 96 Par exemple Geoffrey The Memphite Tomb of Horemheb, Commander-in-Chief of Tut'Ank Amun, EES, London, 1989, pl. 123. 97 Cf. van Dijk, op. cit., col. 1393. 98 Georges Legrain, Louqsor sans les pharaons, Paris, 1914, p. 213-214 cf. aussi spĂ©cialement p. 213-222 Chansons funĂšbres ». 99 Texte provenant de Guizeh, tirĂ© du mastaba d'Idou VIe dynastie. Voir William K. Simpson, The Mastabas of Qar and Idu, Giza Mastabas vol. 2, Museum of Fine Arts, Boston, 1976, p. 22 et pls. XVIII-XIX. 100 M. Werbrouck, Les pleureuses, op. cit., p. 15-16. 101 J. Assmann dans Mort et au-delĂ , op. cit., p. 214-215, suppose que la douleur et le chagrin, en tant qu'aspects nĂ©gatifs de la mort, n'avaient pas encore place dans l'Ă©conomie funĂ©raire de l'Ancien Empire, pĂ©riode durant laquelle la forte croyance en l'immortalitĂ© interdisait de se focaliser sur ces aspects. 102 Pour cette idĂ©e, cf. Ă©galement Jan Assmann, Mort et au-delĂ  en Egypte ancienne, p. 215. 103 Remarquons que c'est aussi le cas dans les Ă©pigrammes funĂ©raires grecques qui, en Egypte en tout cas, se nourrissent entre autres de traditions et de façons de faire locales. À ce sujet, cf. le recueil publiĂ© par Etienne Bernand, Inscriptions mĂ©triques de l'Egypte grĂ©co-romaine, Paris, 1969 ; cf. p. 33-41 pour les sentiments » tĂ©moignĂ©s dans ces inscriptions funĂšbres. 104 Texte tirĂ© de la tombe thĂ©baine n° 49 datant du rĂšgne d'Ay XVIIIe dynastie, vers 1320 av. Voir Jan Assmann, Mort et au-delĂ  en Egypte ancienne, p. 215-216 ; Erich LĂŒddeckens, Totenklagen, MDAIAK 11, 1943, p. 109-110 8 Nr. 48, 111-113 Nr. 49 et pl. 24. 105 Texte tirĂ© du tombeau de NefersĂ©kherou Ă  Zawiyet Sultan en Haut Egypte, datant du rĂšgne de RamsĂšs II, XIXe dynastie. Voir JĂŒrgen Osing, Das Grab des Nefersecheru in Zawiyet Sultan, ÄV 88, Mainz, 1992, p. 54-55 et pl. 36, cf. Jan Assmann, Mort et au-delĂ  en Egypte ancienne, p. 216. 106 Miriam Lichtheim, The Song of the Harpers », JNES 4, 1945, p. 178-212 ; Jan Assmann, LÄ II, 1977, col. 972-982 ; en dernier lieu JĂŒrgen Osing, Aspects de la culture pharaonique, Paris, 1992, chap. I Les chants du harpiste au Nouvel Empire ». 107 Un autre cas de pessimisme » tĂ©moignĂ© envers le monde funĂ©raire est connu par un texte littĂ©raire de la XIIe dynastie, qui met en scĂšne un homme et son Ăąme »-ba, en proie Ă  une discussion angoissĂ©e. Voir Odette Renaud, Le dialogue du DĂ©sespĂ©rĂ© avec son Ăąme, CSEG 1, GenĂšve, 1991. Bernard Mathieu, Le dialogue d'un homme avec son Ăąme », Egypte Afrique & Orient 19, 2000, p. 17-36. Les propos du ba sont imprĂ©gnĂ©s de la pensĂ©e hĂ©doniste que l'on peut constater de façon comparable dans les chants du harpiste. 108 Maurice Halbwachs, L'expression des Ă©motions et la sociĂ©tĂ© », in Echanges sociologiques, Paris, 1947, repris dans Classes sociales et morphologies, Paris, 1972, p. 164-173. 109 Erving Goffman, La mise en scĂšne de la vie quotidienne. 1. La prĂ©sentation de soi, Les Ă©ditions de minuit, Paris, 1973 et La mise en scĂšne de la vie quotidienne. 2. Les relations en public, Les Ă©ditions de minuit, Paris, de page Table des illustrations Titre Fig. 1. Le gĂ©nĂ©ral Pachereniset en lamentation. D’aprĂšs Victor Loret, KĂȘmi 9 1942, p. 97-106. CrĂ©dits © URL Fichier image/jpeg, 52k Titre Fig. 2. Les pleureuses, Isis et Nephthys. DĂ©tail d’aprĂšs Raymond Faulkner, The Lamentations of Isis and Nephthys, MĂ©langes MaspĂ©ro I, 1, Le Caire, 1934. CrĂ©dits © Institut français d’archĂ©ologie orientale URL Fichier image/jpeg, 16k Titre Fig. 3. Le cortĂšge des pleureuses de Karnak. D’aprĂšs George Legrain, Louqsor sans les pharaons, Paris, 1914, p. 213-214. CrĂ©dits © URL Fichier image/jpeg, 36k Titre Fig. 4. Bris de vases lors des rites funĂšbres. DĂ©tail d’aprĂšs Geoffrey T. Martin, TheMemphite Tomb of Horemheb, EES, London, 1989, pl. 123. CrĂ©dits © Courtesy of the Egypt Exploration Society URL Fichier image/jpeg, 48k Titre Fig. 5. ScĂšnes de funĂ©railles dans le mastaba d’Idou. D’aprĂšs William K. Simpson, The MastabasofQar and Idu, Giza Mastabas, vol. 2, Boston, 1976, pl. XVIII-XIX. CrĂ©dits © 2008. Museum of Fine Arts, Boston. Reproducted by Permission. URL Fichier image/jpeg, 80k Titre Fig. 6. Lamentations aux funĂ©railles de NĂ©ferhotep. D’aprĂšs Erich Luddeckens, Totenklagen, MDAIAK 11, 1943, p. 109-110. CrĂ©dits © URL Fichier image/jpeg, 48k Haut de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence papier Youri Volokhine, Tristesse rituelle et lamentations funĂ©raires en Egypte ancienne », Revue de l’histoire des religions, 2 2008, 163-197. RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Youri Volokhine, Tristesse rituelle et lamentations funĂ©raires en Egypte ancienne », Revue de l’histoire des religions [En ligne], 2 2008, mis en ligne le 01 avril 2011, consultĂ© le 28 aoĂ»t 2022. URL ; DOI Haut de page Auteur Youri Volokhine UniversitĂ© de GenĂšve FacultĂ© des Lettres, DĂ©partement des Sciences de l’AntiquitĂ© 2, rue de Candolle CH-1211 GenĂšve 4 Articles du mĂȘme auteur Paru dans Revue de l’histoire des religions, 4 2018 Haut de page
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2 juillet 2010 5 02 /07 /juillet /2010 2300 Nous Ă©tions donc tous rĂ©unis, samedi dernier, amis lecteurs, pour ensemble visiter la tombe du patriarche d'une importante famille de hauts fonctionnaires memphites de cette VIĂšme dynastie qui clĂŽture pratiquement l'Ancien Empire Ă©gyptien. La semaine prĂ©cĂ©dente, j'avais, dans une premiĂšre intervention, largement soulignĂ© la destinĂ©e particuliĂšre des membres de cette lignĂ©e puis-je me permettre de vous conseiller d'Ă©ventuellement vous replonger dans vos notes de la derniĂšre quinzaine si, d'aventure, l'un ou l'autre dĂ©tail de notre visite de ce matin venait Ă  vous Ă©chapper ? Il est effectivement dans mes intentions aujourd'hui de vous convier Ă  dĂ©couvrir, toujours dans la mĂȘme nĂ©cropole d'Abousir, immĂ©diatement au sud de celui de son pĂšre, le mastaba d'Inty, Ă  tout le moins sa partie supĂ©rieure. Une toute petite prĂ©cision s'impose d'emblĂ©e alors que je m'Ă©tais donnĂ© comme ligne de conduite d'envisager avec vous les travaux des Ă©quipes de l'Ă©gyptologue tchĂšque Miroslav Barta durant les ultimes annĂ©es du prĂ©cĂ©dent siĂšcle, je pense opportun de quelque peu transgresser cette position dans la mesure oĂč les mastabas de Qar et de son fils Inty, dans le mĂȘme complexe funĂ©raire, se doivent Ă  mon sens d'ĂȘtre traitĂ©s ensemble ; mĂȘme si, de campagne en campagne, ce fut en 2000-2001 que les archĂ©ologues exhumĂšrent la superstructure du mastaba - ce que nous verrons ce matin -, et en 2002 que le puits funĂ©raire dans lequel nous descendrons samedi prochain fut mis au jour, soit Ă  ce prĂ©sent XXIĂšme siĂšcle qui constituera, dĂšs l'automne prochain, un nouveau grand "chapitre" de nos visites de la nĂ©cropole. Aujourd'hui, donc, et sans nous prĂ©occuper de chronologie, c'est chez Inty que nous nous rendons. Inty - ou Inti, selon les graphies , - Ă©tait, souvenez-vous, le petit dernier, le fils "prĂ©fĂ©rĂ©" que Qar eut d'une seconde Ă©pouse. Comme son pĂšre, comme ses frĂšres, ce puĂźnĂ© embrassa la fonction de Juge de Nekhen. Miroslav Barta pense qu'il est trĂšs probable que, si pas simultanĂ©ment, le tombeau d'Inty fut construit fort peu de temps aprĂšs celui de son pĂšre. Et de baser son opinion sur un amĂ©nagement particulier remarquĂ© lors des fouilles il a en effet retrouvĂ© l'emplacement d'une petite ouverture dans le mur ouest partiellement dĂ©truit de la chapelle vizirale de Qar qui donnait sur une piĂšce situĂ©e juste en face de l'entrĂ©e de la tombe de son fils et donc, qui reliait ensemble les deux monuments funĂ©raires. C'est la raison pour laquelle, les plus attentifs d'entre vous auront trĂšs certainement notĂ© que dans une prĂ©cĂ©dente intervention, j'ai employĂ© les termes de "semi-indĂ©pendants" pour dĂ©finir les deux mastabas. C'est Ă  l'ouest, en fonction de la topographie du cimetiĂšre sud d'Abousir, que se situe la façade du tombeau, d'une largeur de 2, 72 m, magnifiquement prĂ©servĂ©e qu'elle fut, comme vous pouvez le constater, grĂące au sable du dĂ©sert qui recouvrit le lieu des millĂ©naires durant. ComposĂ© de blocs de calcaire dĂ©corĂ©s de reliefs dans le creux ayant encore partiellement conservĂ© leurs teintes d'origine, chacun des deux cĂŽtĂ©s de l'entrĂ©e propose, sur 1, 03 m de large, en sĂ©quences relativement symĂ©triques, le juge Inty, debout, en taille hĂ©roĂŻque, tenant, bien visible sur la paroi gauche, un long bĂąton. Torse nu, simplement vĂȘtu d'un pagne Ă  devanteau, il est coiffĂ© d'une perruque longue, Ă  fines mĂšches parallĂšles, et arbore une barbe trĂšs courte. Un large collier ousekh composĂ© de plusieurs rangs de perles lui orne le cou. A ses pieds, Ankhemtjenenet et Senedjemib II, ses deux fils, reprĂ©sentent la troisiĂšme gĂ©nĂ©ration de la famille de Qar. DisposĂ©s en colonnes verticales, les hiĂ©roglyphes, eux aussi gravĂ©s en creux, que vous apercevez devant et au-dessus des personnages donnent Ă  lire une courte autobiographie du juge Inty, mais aussi le traditionnel "Appel aux vivants" ou "aux visiteurs", suivant les propos inscrits. Si vous observez attentivement, vous distinguerez au-dessus de la main d'Inty, Ă  gauche comme Ă  droite, mais plus facilement de ce cĂŽtĂ©, trois hiĂ©roglyphes - djed-f, en Ă©gyptien -, signifiant "Il dit " ces pictogrammes marquent l'introduction aux paroles, priĂšres ou menaces, parfois promesses, que le propriĂ©taire de la tombe adressait Ă  ceux, prĂȘtres, fonctionnaires de la nĂ©cropole et bien Ă©videmment ses propres parents, qui Ă©taient amenĂ©s Ă  pĂ©nĂ©trer dans la chapelle oĂč se devait de lui ĂȘtre rendu un culte ; culte qui, j'aime Ă  le rappeler, constituait tout Ă  la fois un devoir de mĂ©moire de la part des proches et, de maniĂšre concomitante, l'espĂ©rance en la survie dans l'Au-delĂ  pour le dĂ©funt lui-mĂȘme. Pour diffĂ©rencier les textes en question, les Ă©gyptologues nomment "Appel aux vivants" ceux qui se composent seulement de priĂšres, "Formule prohibitive" quand il n'y a que des menaces et "Adresse aux visiteurs" ceux qui rĂ©unissent les deux. Le savant genevois Henri Wild, 1902-1983, se rĂ©fĂ©rant Ă  plusieurs formulations semblables relevĂ©es dans diffĂ©rents mastabas de cette Ă©poque, dont celui de Ti, Ă  Saqqarah, proposa jadis une traduction type mettant l'accent sur le fait qu'est menacĂ©e d'ĂȘtre jugĂ©e devant le grand dieu toute personne qui entrerait dans le tombeau en n'Ă©tant point pure, c'est-Ă -dire, pour les prĂȘtres ritualistes par exemple, en ayant consommĂ© des produits prohibĂ©s souvenez-vous des poissons que j'ai dĂ©jĂ  ici Ă©voquĂ©s. Le texte, ou plutĂŽt le dĂ©funt, ajoute la prĂ©cision qu'il a Ă©tĂ© initiĂ© Ă  divers rites, qu'il connaĂźt les livres sacrĂ©s et que, de la sorte, il est Ă  mĂȘme de protĂ©ger ceux qui, en Ă©tat de puretĂ©, lui apporteront les offrandes funĂ©raires. J'annonce tout de suite que je ne dispose pas du texte exact que les Ă©pigraphistes tchĂšques ont relevĂ© chez Inty ; toutefois si un exemple de cette formule vous intĂ©resse, amis lecteurs, je ne puis que vous conseiller, une fois encore, de vous rendre sur l'excellent site d'OsirisNet oĂč, dans l'Ă©tude qui y est proposĂ©e du mastaba de Ti, est reprise in extenso, tout au bas de la page 1, la traduction d'Henri Wild. Avant de pĂ©nĂ©trer ensemble plus avant, je voudrais vous faire remarquer la prĂ©sence, ici, de petits obĂ©lisques - ou ce qu'il en reste habituellement Ă©rigĂ©s par paires - il y en eut donc trĂšs probablement quatre devant le mur de façade de la tombe d'Inty -, ces monuments que l'on retrouvera bien plus tard, au Nouvel Empire, pesant des tonnes cette fois, essentiellement de part et d'autre des pylĂŽnes d'entrĂ©e des temples, symbolisaient en fait les rayons du dieu solaire RĂȘ auquel, au point de dĂ©part, on rendait hommage dans la ville d'HĂ©liopolis. A l'intĂ©rieur du passage d'accĂšs d'environ 1, 30 m de long, les Ă©gyptologues dĂ©couvrirent les processions d'hommes et de femmes, ces derniĂšres, sur le mur ouest, personnifiant les diffĂ©rents domaines agricoles ayant appartenu au dĂ©funt et dont les noms sont en rapport avec le roi TĂ©ti, tandis que les premiers, sur le cĂŽtĂ© est, figuraient les porteurs d'offrandes scĂšnes rĂ©currentes dont peut-ĂȘtre vous vous souviendrez avoir vu un exemplaire, si pas lors d'un sĂ©jour en Egypte, Ă  tout le moins, pour les plus fidĂšles d'entre vous, quand ensemble nous avons visitĂ© la chapelle d'Akhethetep, en salle 4 du DĂ©partement des AntiquitĂ©s Ă©gyptiennes du MusĂ©e du Louvre. Empruntons maintenant, voulez-vous, ce petit couloir d'entrĂ©e d'un peu moins de 70 centimĂštres de largeur - merci de prendre garde Ă  ne pas abĂźmer les parois dĂ©corĂ©es, notamment avec vos sacs Ă  dos - pour dĂ©boucher dans une petite cour de 5, 46 sur 3, 33 mĂštres, pavĂ©e de blocs de calcaire lĂ , dans le mur ouest, a Ă©tĂ© amĂ©nagĂ©e la chapelle cultuelle large d'1, 70 m et haute de 2, 15 m de laquelle, il y a quelques annĂ©es, fut exhumĂ©e la stĂšle fausse-porte les deux clichĂ©s ci-dessous, Ă©manant des archives de l'Institut tchĂšque d'Ă©gyptologie, font Ă©tat de deux Ă©tapes de son excavation. TaillĂ©e dans un bloc monolithique en calcaire, surmontĂ©e d'une corniche Ă  gorge, elle est couverte de hiĂ©roglyphes gravĂ©s en creux dĂ©taillant les traditionnelles formules d'offrandes, mais surtout, le nom et les titres officiels d'Inty informations non nĂ©gligeables permettant aux chercheurs de partiellement reconstituer sa carriĂšre prestigieuse au sein de l'Administration centrale memphite. Dans la partie supĂ©rieure de cette fausse-porte la "fenĂȘtre" Ă  travers laquelle l'on peut "voir" une relativement rare double reprĂ©sentation du dĂ©funt assis Ă  la table de son repas funĂ©raire. Au fur et Ă  mesure du dĂ©gagement des parois de la chapelle cultuelle d'Inty, il apparut trĂšs vite aux membres de l'Ă©quipe de Miroslav Barta que les scĂšnes qui en ornaient les diffĂ©rents murs Ă©taient d'une beautĂ© et d'une finesse d'exĂ©cution bien supĂ©rieures Ă  celles qui avaient Ă©tĂ© retrouvĂ©es quelques annĂ©es auparavant dans celle de Qar, son pĂšre. Parmi elles, notamment, remarquablement bien prĂ©servĂ©, un bas-relief d'Inty Ă  nouveau devant sa table d'offrandes. L'Ă©gyptologue belge Nadine Cherpion a magistralement dĂ©montrĂ©, dans une Ă©tude centrĂ©e sur la datation des mastabas et des hypogĂ©es de l'Ancien Empire, qu'existaient quatre catĂ©gories de critĂšres utiles permettant de chronologiquement classer ces tombes avec une certaine prĂ©cision ce sont bien Ă©videmment les vĂȘtements portĂ©s par le dĂ©funt, mais aussi les dĂ©tails de la fausse-porte, la table d'offrandes devant laquelle il se tient, sans oublier son contenu, et - c'est la raison pour laquelle je prĂ©cise ici ce point -, le siĂšge sur lequel il est assis. En effet, en comparant des figurations semblables dans plusieurs chapelles funĂ©raires, l'on se rend trĂšs vite compte que les siĂšges peuvent prĂ©senter des diffĂ©rences notoires dans maints dĂ©tails de leur fabrication notamment aux niveaux des dossiers, de la prĂ©sence ou non d'un coussin, de la forme des pieds, etc. Celui d'Inty est constituĂ© d'un dossier bas que recouvre un coussin, a des pieds thĂ©riomorphes, c'est-Ă -dire Ă©voquant un animal sauvage ici, ce sont des pattes de lion, et se termine, Ă  l'arriĂšre, par une ombelle de papyrus. Tous ces points, mais aussi bien d'autres dans la tombe, permettent donc de la situer Ă  l'Ă©poque du roi TĂ©ti. Autre scĂšne, sous le siĂšge la prĂ©sence d'un nain tenant en laisse Idjem, - son nom a Ă©tĂ© incisĂ© juste au-dessus de ses oreilles dressĂ©es -, le chien favori du dĂ©funt, un de ces "LĂ©vriers des Pharaons" Ă  la rare Ă©lĂ©gance auquel, prĂ©cĂ©demment, j'ai dĂ©jĂ  fait allusion. © Archive of the Czech Institute of Egyptology, Kamil Voděra. Certains d'entre vous peut-ĂȘtre ont pu admirer semblable reprĂ©sentation, pas loin d'ici, Ă  Saqqarah, dans le mastaba de Mererouka, qui fut lui aussi, comme Qar, le pĂšre d'Inty, vizir de TĂ©ti, Ă  la VIĂšme dynastie. Si, comme vous l'avez assurĂ©ment notĂ©, les traits du visage ainsi que quelques dĂ©tails de ce portrait du fils prĂ©fĂ©rĂ© de Qar, comme le large collier ousekh qu'il porte sur la poitrine, ou la perruque finement frisĂ©e Ă  laquelle je faisais rĂ©fĂ©rence il y a quelques instants, attestent indiscutablement du haut degrĂ© de perfection de l'artiste Ă©gyptien, ils manifestent Ă©galement l'exigence esthĂ©tique qu'Inty imposa Ă  ceux qui s'occupĂšrent de sa "Maison d'Ă©ternitĂ©" il faut en effet que vous soyez conscients qu'Ă  cette Ă©poque dĂ©jĂ , les propriĂ©taires des tombes privĂ©es mettaient un point d'honneur Ă  contrĂŽler et la qualitĂ© du travail architectural en gĂ©nĂ©ral et celle de la dĂ©coration intĂ©rieure en particulier. Aux fins de clĂŽturer l'Ă©vocation de l'immense complexe funĂ©raire de Qar et de ses proches, et avant, je l'avoue, les vacances que, partiellement, mon blog se propose de m'offrir, je vous invite Ă  nous retrouver une derniĂšre fois, amis lecteurs, samedi prochain, devant le mastaba d'Inty ensemble nous descendrons visiter la chambre sĂ©pulcrale. A samedi ... Barta 2004, 53-6 ; Id. 2005 ; Cherpion 1989, 25-42 ; Onderka & alii 2008, 104 ; Wild 1959, 101-12 PubliĂ© par Richard LEJEUNE - dans L'Égypte Ă  l'Est
KHEOPS Khéops (en Egyptien, Khoufou) « il protÚge » est le fils du roi Snéfrou, le premier souverain de la IVe dynastie et de HétephérÚs I. A la mort de celui-ci, tout naturellement, il succÚde à son pÚre et devient le deuxiÚme pharaon de la IVe dynastie. On situe ses 23 ans de rÚgne aux alentours de -2551/-2549 à -2528/-2526 Le
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] Ce sont les HĂ©breux qui, les premiers, ont fait usage de la semaine aprĂšs en avoir hĂ©ritĂ© des ChaldĂ©ens. À Babylone, le chiffre 7 Ă©tait nĂ©faste et la tradition voulait que rien ne soit entrepris les 7, 14, 21 et 28 du mois. Ce repos hebdomadaire forcĂ© devient une coutume chez les HĂ©breux, qui l'instituent en pivot de la semaine le jour du sabbat. On a trouvĂ© deux explications du caractĂšre fati [
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] Lire la suite CHYPRE ANTIQUE Écrit par Jean POUILLOUX, Claude F. A. SCHAEFFER ‱ 5 563 mots Dans le chapitre Âge du bronze rĂ©cent » [
] L'Ă©conomie chypriote retrouva sa prospĂ©ritĂ© Ă  partir du xvi e siĂšcle avant grĂące Ă  la paix et Ă  la stabilitĂ© revenues avec la restauration de la puissance Ă©gyptienne, sous l'autoritĂ© de pharaons Ă©nergiques au dĂ©but du Nouvel Empire. Les communications entre Chypre et le continent proche-asiatique furent rĂ©tablies et le commerce maritime avec les pays du Croissant fertile reprit son essor. [
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] Lire la suite CLÉOPÂTRE 69-30 av. Écrit par AndrĂ© BERNAND ‱ 3 586 mots Que ClĂ©opĂątre VII, fille de PtolĂ©mĂ©e le FlĂ»tiste, rencontre successivement, en 48 avant le gĂ©nĂ©ral Caius Iulius Caesar, ĂągĂ© de cinquante-quatre ans alors qu'elle n'en avait que vingt et un, puis en 41 avant le gĂ©nĂ©ral Marcus Antonius, l'enfant colossal », comme l'appelait Ernest Renan, ce sont lĂ  aventures sentimentales, pĂ©ripĂ©ties amoureuses. Mais que le fondateur de l'Empire romain [
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] Lire la suite CONQUÊTE DE L'ÉGYPTE PAR CAMBYSE II Écrit par Annie FORGEAU ‱ 226 mots AprĂšs la chute de la Lydie puis de Babylone, alliĂ©s du pharaon Amasis XXVI e dynastie dite saĂŻte, aucun obstacle ne s'oppose aux visĂ©es de la Perse sur l'Égypte. La bataille dĂ©cisive a lieu Ă  PĂ©luse en — 525, au dĂ©bouchĂ© de la branche orientale du Delta. RĂ©fugiĂ© Ă  Memphis, PsammĂ©tique III, successeur Ă©phĂ©mĂšre d'Amasis, ne peut empĂȘcher la prise de la ville et se donne la mort. Pendant cent vin [
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] Lire la suite CONSTELLATIONS Écrit par Owen GINGERICH, Warren Melvin YOUNG ‱ 3 538 mots ‱ 2 mĂ©dias Dans le chapitre Les dĂ©cans et les maisons lunaires » » [
] Deux autres systĂšmes astronomiques de rĂ©fĂ©rence se sont dĂ©veloppĂ©s indĂ©pendamment trĂšs tĂŽt dans l'AntiquitĂ© les dĂ©cans Ă©gyptiens et les maisons lunaires ». Les dĂ©cans sont constituĂ©s par 36 configurations d'Ă©toiles faisant le tour du ciel au sud de l'Ă©cliptique. Ils font leur apparition sous forme de dessins et de textes couvrant l'intĂ©rieur des couvercles de cercueils de la X e dynastie ve [
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] Lire la suite DÉCOUVERTE DU PAPYRUS EBERS Écrit par Gabriel GACHELIN ‱ 301 mots Le papyrus dit Ebers a Ă©tĂ© dĂ©couvert par Edwin Smith Ă  Louxor en 1862 puis vendu Ă  l'Ă©gyptologue allemand Georg Moritz Ebers 1837-1898, Ă  qui il doit son nom et sa premiĂšre traduction. Il est actuellement conservĂ© Ă  la bibliothĂšque de l'universitĂ© de Leipzig. En mĂȘme temps qu'un autre manuscrit, dit Edwin Smith, de contenu voisin, il aurait Ă©tĂ© trouvĂ© entre les jambes d'une momie dans la nĂ©cro [
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] Lire la suite DESROCHES-NOBLECOURT CHRISTIANE 1913-2011 Écrit par Christian LEBLANC ‱ 963 mots ‱ 1 mĂ©dia L'Ă©gyptologue Christiane Desroches-Noblecourt, nĂ©e le 17 novembre 1913 Ă  Paris et dĂ©cĂ©dĂ©e le 23 juin 2011 Ă  Épernay Marne, aura beaucoup fait pour dĂ©fendre le patrimoine de l'Égypte antique. Outre la part prĂ©pondĂ©rante qu'elle prit dans la prĂ©servation de nombreux temples en Nubie, elle organisa des expositions qui firent date et publia une trentaine d'ouvrages sur son domaine de prĂ©dilection. C [
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] Lire la suite DIOP CHEIKH ANTA 1923-1986 Écrit par Jean DEVISSE ‱ 1 579 mots Mort subitement Ă  Dakar le 7 fĂ©vrier 1986, Cheikh Anta Diop a Ă©tĂ© inhumĂ© dans le village de Thieytou, proche de Diourbel, oĂč il Ă©tait nĂ© le 29 dĂ©cembre 1923. Des jugements contradictoires, souvent passionnels, ont Ă©tĂ© portĂ©s sur ses travaux. À partir de la seconde moitiĂ© des annĂ©es 1960, les hommages de l'Afrique et de la diaspora noire ont compensĂ© trĂšs largement les critiques. 1966 prix du pr [
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] Lire la suite DJÉSER ou DJOSER, pharaon de la IIIe dynastie IIIe mill. av. Écrit par Universalis ‱ 336 mots Roi d'Égypte, au III e millĂ©naire av. DjĂ©ser, dont le nom d'Horus est NĂ©terikhet, succĂšde Ă  son frĂšre Khasekhem, fondant la III e dynastie. Il est apparentĂ© par sa mĂšre au dernier dirigeant de la II e dynastie. Avec l'aide de son ministre Imhotep, architecte plus tard vĂ©nĂ©rĂ© comme dieu guĂ©risseur, il fait Ă©riger un tombeau Ă  Saqqarah, Ă  l'extĂ©rieur de la capitale royale, Memphis auj. [
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] Lire la suite DRIOTON ÉTIENNE 1889-1961 Écrit par MichĂšle JURET ‱ 533 mots Étienne Marie FĂ©lix Drioton fut l’un des grands Ă©gyptologues français du xx e siĂšcle. NĂ© le 21 novembre 1889 Ă  Nancy, il est l’aĂźnĂ© des cinq enfants d’Étienne Jean Drioton et de FĂ©licie Moitrier. DĂšs l’ñge de onze ans, Ă©lĂšve Ă  Saint-Sigisbert, il se passionne pour la civilisation Ă©gyptienne, et entreprend seul l’étude de l’écriture hiĂ©roglyphique. G. BĂ©nĂ©dite, conservateur au Louvre, lui donnera [
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] Lire la suite DYNASTIE NUBIENNE repĂšres chronologiques Écrit par Annie FORGEAU ‱ 141 mots Vers — 735 Peye Piankhy fait reconnaĂźtre sa sƓur AmĂ©nirdis Divine Adoratrice d'Amon » Ă  ThĂšbes. Vers — 726 Navigation triomphale de Peye jusqu'Ă  Memphis ; soumission des chefs du Delta. Vers — 726-— 716 XXIV e dynastie saĂŻte. Vers — 716-— 702 RĂšgne de Chabaka, premier roi de la XXV e dynastie. Vers — 702-— 690 RĂšgne de Chabataka. — 690 MontĂ©e sur le trĂŽne de Taharqa. — 671 Prise de M [
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] Lire la suite ÉGYPTE ANCIENNE TRANSACTIONS Écrit par François REBUFFAT ‱ 193 mots Un conte du xi e siĂšcle avant notre Ăšre Ă©crit sur papyrus nous rapporte les aventures d'un certain Oun-Amon cet homme se rend au Liban pour s'y procurer du bois destinĂ© Ă  construire pour son dieu une barque d'apparat ; il emporte avec lui des jarres et des sacs remplis d'or devant lui permettre d'effectuer les transactions nĂ©cessaires. Des fresques antĂ©rieures Ă  cette Ă©poque montrent dĂ©jĂ  des m [
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] Lire la suite ÉGYPTE DES PHARAONS notions de base Écrit par Universalis ‱ 3 525 mots ‱ 11 mĂ©dias L' Égypte antique nous a laissĂ© l’image d’un roi divinisĂ© responsable de l’ordre universel ainsi que de la crue du fleuve sacrĂ©, le Nil. Cet ordre correspondait Ă  toute une cosmologie fondĂ©e sur des mythes et selon laquelle une multitude de dieux animaient l’Univers. La conception du monde des anciens Égyptiens s’est exprimĂ©e dans une forme architecturale – la pyramide – et une Ă©criture, les hiĂ©ro [
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] Lire la suite ÉLÉPHANTINE Écrit par AndrĂ© PAUL ‱ 446 mots Île situĂ©e au nord de la premiĂšre cataracte du Nil, en face d'Assouan. Elle possĂšde de nombreuses ruines plusieurs temples dĂ©diĂ©s Ă  Knoum, le dieu Ă©gyptien Ă  tĂȘte de bĂ©lier. C'Ă©tait un centre militaire et commercial important Ă  la frontiĂšre sud de l'Égypte. On a trouvĂ© Ă  ÉlĂ©phantine yeb en Ă©gyptien signifie Ă©lĂ©phant » ou ivoire » des ostraca et surtout un lot abondant de papyrus aramĂ©en [
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] Lire la suite EXODE, histoire des HĂ©breux Écrit par Marie GUILLET ‱ 542 mots ‱ 1 mĂ©dia L'exode des fils d'IsraĂ«l de l'Égypte, oĂč ils Ă©taient tenus en esclavage, jusqu'au pays de Canaan, en passant par le dĂ©sert du SinaĂŻ, a une telle portĂ©e dans les thĂ©ologies juive et chrĂ©tienne que l'Ă©vĂ©nement historique lui-mĂȘme retient habituellement moins l'attention que son interprĂ©tation. À partir de sources extra-bibliques et de certaines donnĂ©es ethnologiques, il est possible de mettre en r [
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] Lire la suite FONDATION D'AMARNA PAR AMÉNOPHIS IV-AKHENATON Écrit par Annie FORGEAU ‱ 214 mots ‱ 1 mĂ©dia CommencĂ© Ă  ThĂšbes, le rĂšgne d'AmĂ©nophis IV se poursuit et s'achĂšve Ă  Amarna. DĂ©fi Ă  la puissance du clergĂ© d'Amon, la politique religieuse du souverain, consistant Ă  faire du disque Aton le dieu exclusif de la royautĂ©, nĂ©cessite la construction en Moyenne Égypte d'une nouvelle capitale qui n'appartient Ă  aucun dieu ni Ă  aucune dĂ©esse ». DĂ©limitĂ© par onze stĂšles, le site englobe des terres culti [
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] Lire la suite GÉZER Écrit par AndrĂ© LEMAIRE ‱ 388 mots Ancienne ville cananĂ©enne de Palestine, situĂ©e Ă  mi-chemin entre Jaffa Tel-Aviv et JĂ©rusalem et gardant la route principale allant d'Égypte en MĂ©sopotamie. Aux ~ xv e et ~ xiv e siĂšcles, GĂ©zer est mentionnĂ©e dans la liste Ă©gyptienne des villes conquises par le pharaon Thoutmosis III, dans les inscriptions de Thoutmosis IV, et surtout dans les lettres d'el-Amarna. Vers ~ 1207, elle est encore m [
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] Lire la suite HAPIRU ou HABIRU Écrit par Valentin NIKIPROWETZKY ‱ 894 mots Le terme Hapiru ou, plus frĂ©quemment, le vocable, de valeur Ă©quivalente, apparaĂźt dans les textes cunĂ©iformes, depuis le dĂ©but du ~ II e millĂ©naire et sur des sites dissĂ©minĂ©s Ă  travers tout le Proche-Orient pour dĂ©signer des hommes, auxquels il faut identifier aussi les prm d'Ugarit et les Aperu d'Égypte, et que caractĂ©risait une situation sociale particuliĂšre. Le document le plus [
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] Lire la suite HATCHEPSOUT, reine d'Égypte morte en 1458 av. env. Écrit par Joyce TYLDESLEY, Universalis ‱ 983 mots Reine d'Égypte entre 1473 et 1471 Ă  1458 environ av. Hatchepsout jouit d'un pouvoir sans prĂ©cĂ©dent pour une femme, endossant l'ensemble des titres et prĂ©rogatives d'un pharaon. Fille aĂźnĂ©e du pharaon de la XVIII e dynastie Thoutmosis I er et de son Ă©pouse Ahmosis ou AhmĂšs, Hatchepsout ou Hatshepsout est donnĂ©e en mariage Ă  son demi-frĂšre Thoutmosis II, fils de MoutnĂ©fer. AprĂšs la mo [
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] Lire la suite HÉLIOPOLIS Écrit par Jean LECLANT ‱ 451 mots Aux environs immĂ©diats du Caire, vers le nord, HĂ©liopolis, la ville du Soleil, dont le nom Ă©gyptien ancien Ă©tait On mentionnĂ© dans la Bible, n'est plus aujourd'hui qu'un grand souvenir. L'urbanisme a profondĂ©ment modifiĂ© cette zone une partie du site est occupĂ©e par des immeubles populaires, l'autre est soumise Ă  une irrigation intensive. Dans cet entourage ingrat, il ne reste plus guĂšre debou [
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] Lire la suite HELLÉNISTIQUE CIVILISATION Écrit par Paul GOUKOWSKY ‱ 8 772 mots Dans le chapitre Une agriculture productrice de revenus fiscaux » [
] Toute l'Ă©conomie du monde hellĂ©nistique continuait Ă  reposer sur une agriculture dont une littĂ©rature spĂ©cialisĂ©e, non seulement grecque, mais aussi punique, dĂ©veloppa la thĂ©orie le corpus des traitĂ©s d'agriculture grecs en conserve des traces. Dans la pratique, toutefois, si l'on peut raisonner Ă  partir de l'Égypte, les innovations ne concernĂšrent que de grands domaines, comme celui d'Apolloni [
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] Lire la suite HÉRACLÉOPOLIS Écrit par Yvan KOENIG ‱ 284 mots Ville d'Égypte antique situĂ©e prĂšs du Fayoum, Ă  proximitĂ© du Bahr Youssef, le bras du fleuve issu du Fayoum qui le rejoint Ă  la hauteur d'Assiout. Le nom Ă©gyptien de la ville, Neni-Nesout, signifiait l'enfant-royal » et se retrouve dans son nom arabe, Ahnas. HĂ©raclĂ©opolis Ă©tait la capitale du vingtiĂšme ou vingt et uniĂšme nome de Haute-Égypte. Cette ville joua un certain rĂŽle religieux car c'Ă©tai [
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] Lire la suite HÉRÉSIE AMARNIENNE Écrit par Renaud DE SPENS ‱ 227 mots ‱ 1 mĂ©dia TrĂšs tĂŽt aprĂšs son avĂšnement, AmĂ©nophis IV change son nom en Akhenaton et met en Ɠuvre une rĂ©volution religieuse. En Moyenne-Égypte, dans un lieu vierge, il fonde une nouvelle capitale, Akhetaton aujourd'hui Tell el-Amarna. Le nouveau culte exalte Aton, le disque solaire, et exclut les autres dieux, en particulier Amon, le roi des dieux » devenu le dieu dynastique au Nouvel Empire, dont le nom [
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] Lire la suite HITTITES Écrit par Maurice VIEYRA ‱ 7 229 mots ‱ 6 mĂ©dias Dans le chapitre Lutte contre l'Égypte et l'Assyrie » [
] Le grand Ă©vĂ©nement du rĂšgne est la reprise des hostilitĂ©s avec l'Égypte dont les pharaons de la XIX e dynastie tentent de refaire une puissance asiatique. L'Amourrou retombe sous la dĂ©pendance Ă©gyptienne. Mouwatalli, avec les contingents des pays tributaires et alliĂ©s, se porte Ă  la rencontre de RamsĂšs II qui remonte vers le nord de la Syrie, longeant la cĂŽte. L'affrontement se produit aux enviro [
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] Lire la suite HYKSÔS Écrit par Jean VERCOUTTER ‱ 1 975 mots HyksĂŽs est le nom donnĂ© par l'historien Ă©gyptien ManĂ©thon iii e s. av. aux envahisseurs asiatiques qui dominĂšrent l' Égypte de 1730 environ Ă  1560 avant Flavius JosĂšphe, historien juif du i er siĂšcle de notre Ăšre, nous a conservĂ© les passages oĂč ManĂ©thon mentionne l'invasion des HyksĂŽs. À l'improviste, des hommes d'une race inconnue venue de l'Orient eurent l'audace d'envahir no [
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] Lire la suite HYPOGÉES PHARAONIQUES DU NOUVEL EMPIRE VALLÉE DES ROIS Égypte Écrit par Annie FORGEAU ‱ 232 mots ‱ 2 mĂ©dias Les tombes des deux premiers rois du Nouvel Empire, Ahmosis et AmĂ©nophis I er , n'ont pas Ă©tĂ© Ă  ce jour identifiĂ©es. Thoutmosis I er , troisiĂšme souverain de la XVIII e dynastie, choisit, quant Ă  lui, de loger sa sĂ©pulture sur la rive occidentale de ThĂšbes, dans le site connu sous le nom de la VallĂ©e des Rois, appellation dĂ©rivĂ©e de l'expression arabe Portes des Rois », un amphithéùtre rocheux [
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] Lire la suite INCESTE Écrit par Jean CUISENIER ‱ 3 068 mots ‱ 6 mĂ©dias Dans le chapitre La rĂšgle et ses exceptions » [
] La mĂ©thodologie qui prĂ©side Ă  la construction de l'Ă©chantillon laisse Ă©chapper, il est vrai, des exceptions significatives les AzandĂ©, dont les nobles se marient avec leurs filles, les HawaĂŻens, dont l'aristocratie pratique le mariage entre frĂšres et sƓurs, les Incas, pour la famille royale ou certains tout au moins de ses membres. Mais le cas le plus net est celui de l' Égypte antique Russel M [
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] Lire la suite INVENTION DE L'ÉCRITURE HIÉROGLYPHIQUE Écrit par Annie FORGEAU ‱ 240 mots ‱ 1 mĂ©dia Les premiers signes hiĂ©roglyphiques figurent sur des objets isolĂ©s palettes Ă  fard ou poteries, dĂšs avant l'unification dĂ©finitive du territoire Ă©gyptien sous l'autoritĂ© d'un souverain unique vers — 3100. L'invention de l'Ă©criture se repĂšre Ă  l'utilisation de phonogrammes notant, selon le principe de l'homophonie, le son correspondant Ă  la prononciation de l'objet reprĂ©sentĂ©, phonogrammes qui [
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] Lire la suite JUDAÏSME Histoire des HĂ©breux Écrit par GĂ©rard NAHON ‱ 11 045 mots ‱ 4 mĂ©dias Dans le chapitre La Diaspora » [
] AprĂšs la disparition politique d'IsraĂ«l, les centres vitaux du judaĂŻsme se dĂ©placent vers les communautĂ©s juives implantĂ©es depuis longtemps au-dehors, vers la Diaspora. Ce terme grec dĂ©signe, dans l'AntiquitĂ©, les groupements juifs du monde grĂ©co-romain. Son importance dĂ©passe les cadres mĂȘmes du judaĂŻsme dans la Diaspora, en effet, se nouent des contacts frĂ©quents et fĂ©conds entre Juifs et Ge [
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] Lire la suite L'ART ÉGYPTIEN AU TEMPS DES PYRAMIDES exposition Écrit par Annie FORGEAU ‱ 1 022 mots Alors que les grandes nĂ©cropoles de l'Ancien Empire comptent parmi les sites les mieux connus du grand public, aucune exposition n'avait Ă©tĂ© consacrĂ©e Ă  l'art si riche de cette Ă©poque. Rassemblant quelque deux cents piĂšces, celle qui s'est tenue Ă  Paris au Grand Palais, du 6 avril au 12 juillet 1999, avant d'ĂȘtre prĂ©sentĂ©e au Metropolitan Museum de New York puis au MusĂ©e royal de l'Ontario Ă  Toron [
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] Lire la suite LAUER JEAN-PHILIPPE 1902-2001 Écrit par Jean LECLANT, Universalis ‱ 900 mots ‱ 2 mĂ©dias L'Ă©gyptologue Jean-Philippe Lauer est nĂ© Ă  Paris le 7 mai 1902. Sa famille, d'origine alsacienne, avait comptĂ© plusieurs architectes ; son pĂšre, par exception, Ă©tait archiviste-palĂ©ographe, et fit toute sa carriĂšre au Cabinet des manuscrits de la BibliothĂšque nationale. Jean-Philippe Lauer renoue avec la tradition et s'oriente vers les Ă©tudes d'architecture Ă  l'École des beaux-arts de Paris ; en 1 [
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] Lire la suite LES ARTISTES DE PHARAON. DEIR EL-MÉDINEH ET LA VALLÉE DES ROIS exposition Écrit par Annie FORGEAU ‱ 1 030 mots En dĂ©pit de l'importance de ses vestiges architecturaux et bien que civilisation de l'Ă©crit, l'Égypte pharaonique a paradoxalement laissĂ© peu d'informations sur la vie quotidienne et le mode de pensĂ©e des habitants de la vallĂ©e du Nil ou, du moins, les sources sur ce sujet sont disparates et souvent susceptibles de relever d'un discours officiel qui rĂ©interprĂšte les donnĂ©es du rĂ©el. La communaut [
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] Lire la suite MACCABÉES IIIe LIVRE DES Écrit par AndrĂ© PAUL ‱ 471 mots Ouvrage apocryphe ne figurant ni dans le canon hĂ©braĂŻque ni dans le canon chrĂ©tien bien que prĂ©sent dans certains manuscrits de la Septante. Ce livre n'a aucun rapport avec les trois autres livres des MaccabĂ©es, qui traitent tous de la rĂ©volte de la JudĂ©e contre Antiochos IV Épiphane. Son titre se justifie uniquement par le fait qu'il traite de l'oppression des juifs par une puissance Ă©trangĂšre. [
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] Lire la suite MAQUILLAGE Écrit par Dominique PAQUET ‱ 5 306 mots ‱ 2 mĂ©dias Dans le chapitre De la peinture rituelle au fard profane » [
] À l'origine, un geste dont on peut dire qu'il serait contemporain des funĂ©railles et qui a valeur de parabole l'application d'une matiĂšre fluide d'origine minĂ©rale, vĂ©gĂ©tale, animale ou humaine sur la peau selon une composition signifiante, marquant une coupure avec l'inorganique. Pour J. T. Maertens, il s'agit d'une coupure avec le corps-mĂšre, avec l'Autre ou le RĂ©el, c'est-Ă -dire avec tout ce [
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] Lire la suite MARIETTE AUGUSTE 1821-1881 Écrit par Universalis ‱ 534 mots L' archĂ©ologue français Auguste Mariette conduisit d'importantes fouilles en Égypte et contribua Ă  l'amĂ©lioration des connaissances concernant les premiers temps de la civilisation Ă©gyptienne. Auguste Ferdinand François Mariette naĂźt en 1821, Ă  Boulogne-sur-Mer. AprĂšs une carriĂšre de journaliste et d'enseignant, il occupe un petit emploi au dĂ©partement Ă©gyptien du musĂ©e du Louvre en 1849 et, dĂšs l [
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] Lire la suite MASPERO GASTON 1846-1916 Écrit par Jean LECLANT ‱ 1 030 mots ‱ 1 mĂ©dia Parmi les savants qui ont illustrĂ© l'Ă©gyptologie française, aux cĂŽtĂ©s de Jean-François Champollion et de Mariette Pacha il faut Ă©voquer Gaston Maspero. NĂ© Ă  Paris en 1846, d'ascendance italienne, interne au lycĂ©e Louis-le-Grand, cet Ă©lĂšve studieux et brillant s'initia trĂšs tĂŽt aux hiĂ©roglyphes ; entrĂ© Ă  l'École normale supĂ©rieure, il pouvait dĂšs 1867 prĂ©senter Ă  Mariette une traduction de la StĂšl [
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] Lire la suite MEMPHIS, Égypte Écrit par Yvan KOENIG ‱ 263 mots ‱ 1 mĂ©dia D'aprĂšs la tradition, Memphis fut fondĂ©e par le premier souverain d'Égypte, le lĂ©gendaire MĂ©nĂšs. Ce roi unifia le pays pour la premiĂšre fois et le fit sortir de la prĂ©histoire. Le nom de la ville fut d'abord le mur blanc » en raison d'un mur d'enceinte au redan de calcaire. Avec le grand temple de Ptah, Memphis devint la capitale de l'Ancien Empire Ă©gyptien , de ~ 2780 Ă  ~ 2280 environ sa situ [
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] Lire la suite MÉNÈS, pharaon de la Ire dynastie 3000 av. env. Écrit par Universalis ‱ 274 mots Pharaon de la I re dynastie, actif vers 3000 av. Selon la tradition, MĂ©nĂšs comme le nomme ManĂ©thon, historien Ă©gyptien du iii e s. av. Ă©galement appelĂ© Mena, Meni par deux listes de rois Ă©gyptiens de la XIX e dynastie, soit du xiii e s. av. ou Min par l'historien grec HĂ©rodote au v e s. av. aurait unifiĂ© l'Égypte par ses campagnes militaires et ses mesures admi [
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] Lire la suite MENTOUHOTEP LES, pharaons de la XIe dynastie IIIe mill. av. Écrit par Yvan KOENIG ‱ 349 mots Nom de plusieurs pharaons qui forment, avec leurs prĂ©dĂ©cesseurs les Antef, la XI e dynastie de l'Égypte antique de ~ 2134 Ă  ~ 1991. Mentouhotep signifie le dieu Montou est satisfait ». Mentouhotep I er Ă©limine dĂ©finitivement le royaume hĂ©raklĂ©opolitain et amorce la rĂ©unification du pays, tĂąche qui sera achevĂ©e par ses successeurs. ThĂšbes devient alors la capitale de l'Égypte, et Montou un di [
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] Lire la suite MERCENAIRES Écrit par Pascal LE PAUTREMAT ‱ 5 174 mots ‱ 2 mĂ©dias Dans le chapitre Mercenaires-auxiliaires de l'AntiquitĂ© » [
] En Égypte, sous l'Ancien Empire 2815-2400, les pharaons s'appuient, en l'absence d'armĂ©es permanentes, sur des contingents nationaux mais surtout sur des combattants issus des peuples conquis ou soumis, tels les Nubiens et les Libyens. D'autres nations influent sur l'Ă©volution de l'armement et des techniques militaires. C'est le cas notamment des HyksĂŽs, peuple ouest-sĂ©mitique d'origine nomade, [
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] Lire la suite MITANNI Écrit par Valentin NIKIPROWETZKY ‱ 1 086 mots ‱ 1 mĂ©dia Nom d'un vaste empire qui apparaĂźt brusquement au ~ xvi e siĂšcle lorsque aux royaumes hourrites et sĂ©mitiques qui constellaient la haute MĂ©sopotamie rĂ©ussirent Ă  s'imposer de nouveaux groupes de Hourrites mĂȘlĂ©s Ă  des Indo-Aryens. Les noms des rois du Mitanni, les dieux qu'ils invoquent, certains termes de la charrerie ou du dressage des chevaux, les noms des neuf premiers chiffres sont indo-aryen [
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] Lire la suite MOMIES, Égypte Écrit par Françoise DUNAND, Roger LICHTENBERG ‱ 4 706 mots ‱ 6 mĂ©dias Pour les anciens Égyptiens, la mort n'est qu'un passage entre deux formes d'existence et la momification fait partie d'un ensemble de rituels dont le sens ultime n'est autre que la nĂ©gation de la mort. La deuxiĂšme vie » Ă©tant conçue comme la continuation heureuse de la vie en ce monde, une de ses conditions est la conservation du corps dont la destruction entraĂźnait la deuxiĂšme mort, dĂ©finitive [
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] Lire la suite MONACHISME Écrit par AndrĂ© BAREAU, Guy BUGAULT, Jacques DUBOIS, Henry DUMÉRY, Louis GARDET, Jean GOUILLARD ‱ 12 526 mots ‱ 3 mĂ©dias Dans le chapitre Les origines » [
] À l'encontre d'une idĂ©e familiĂšre, le monachisme ne fut pas un autre don du Nil ». Aussi haut que l'on puisse remonter, c'est-Ă -dire au iii e siĂšcle, l'existence d'anachorĂštes est attestĂ©e en Syrie et en MĂ©sopotamie aussi bien que dans l'arriĂšre-pays d'Alexandrie. Mais il revenait Ă  l' Égypte de concevoir et d'Ă©prouver ses modalitĂ©s durables, de drainer aussi les pĂšlerins qui ont consignĂ© sa lĂ© [
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] Lire la suite NAPATA Écrit par Jean LECLANT ‱ 1 060 mots ‱ 3 mĂ©dias Sous le Nouvel Empire, la domination Ă©gyptienne est Ă  son apogĂ©e le pays de Koush la Nubie et la partie nord de l'actuel Soudan est annexĂ©. Thoutmosis III ~ 1490 ~ 1436 recule la frontiĂšre loin vers le sud, jusqu'aux abords de Napata prĂšs de la ville moderne de Karima, sur la rive gauche du fleuve. Point d'arrĂȘt militaire, c'Ă©tait aussi le comptoir commercial le plus en amont sur [
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] Lire la suite NÉCROPOLIS D'ALEXANDRIE archĂ©ologie Écrit par Olivier PICARD ‱ 853 mots La NĂ©cropolis d’Alexandrie, la ville des morts » comme la nomme le gĂ©ographe Strabon Ă  l’époque d’Auguste, ressurgit Ă  la lumiĂšre en 1997 les premiers travaux de construction d’une autoroute urbaine au lieu-dit Gabbari entraĂźnent de telles dĂ©couvertes que les autoritĂ©s Ă©gyptiennes confient ce chantier archĂ©ologique au Centre d’études alexandrines, dirigĂ© par Jean-Yves Empereur. Seule une peti [
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] Lire la suite NÉFERTITI ou NOFRETITI, reine d'Égypte XIVe s. av. Écrit par Joyce TYLDESLEY, Universalis ‱ 950 mots Reine d'Égypte, Ă©pouse du roi Akhenaton r. vers 1352-1336 av. On ignore la gĂ©nĂ©alogie de NĂ©fertiti. Son nom, parfois mentionnĂ© sous la forme Neferneferuaten, signifiant la Belle est venue », a fait penser aux premiers Ă©gyptologues qu'elle Ă©tait peut-ĂȘtre une princesse mitannienne. De nombreux dĂ©tails suggĂšrent cependant qu'elle serait la fille, nĂ©e en Égypte, du chef de la cavalerie d' [
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] Lire la suite NEUROLOGIE Écrit par Raymond HOUDART, Hubert MAMO, Jean MÉTELLUS, Universalis ‱ 30 259 mots ‱ 8 mĂ©dias Dans le chapitre Histoire de la neurologie » [
] Au xvii e siĂšcle avant le papyrus d'Edwin Smith rĂ©vĂšle l'existence, chez les Égyptiens, de connaissances neurologiques prĂ©cises. Par exemple, l'hĂ©miplĂ©gie spasmodique est dĂ©crite avec concision L'Ɠil de ce cĂŽtĂ© louche [...] ; les ongles sont au milieu de la paume [...] ; il marche en traĂźnant la plante du pied » M. Laignel-Lavastine, Histoire de la neurologie », in Histoire gĂ©nĂ©ra [
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] Lire la suite NUBIE TEMPLES DE Écrit par Jean LECLANT ‱ 2 364 mots ‱ 7 mĂ©dias Dans le chapitre Une colonie Ă©gyptienne » [
] Ayant remontĂ© la vallĂ©e du Nil dĂšs l'Ancien Empire Ă  partir de 3000 av. les Égyptiens se sont installĂ©s au cours du Moyen Empire entre la premiĂšre et la deuxiĂšme cataracte, c'est-Ă -dire en basse Nubie. Mais c'est seulement avec le dĂ©but du Nouvel Empire 1580 av. que les pharaons, ayant vaincu le royaume de Koush Kerma, Ă©tablirent un empire colonial s'Ă©tendant jusqu'Ă  la lointai [
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] Lire la suite OASIS ÉGYPTIENNES, archĂ©ologie Écrit par Christiane M. ZIVIE-COCHE ‱ 5 654 mots Les terres cultivĂ©es de la vallĂ©e du Nil ne couvrent qu'une infime partie de la superficie totale de l'Égypte, occupĂ©e pour le reste par les dĂ©serts arabique Ă  l'est et libyque Ă  l'ouest. Dans cette zone particuliĂšrement inhospitaliĂšre, qui forme le prolongement du Sahara occidental, s'Ă©chelonnent du sud au nord les cinq grandes oasis Ă©gyptiennes, Kharga, Dakhla, Farafra, Baharia et Siouah, auxque [
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] Lire la suite PAPYROLOGIE Écrit par Patrice CAUDERLIER ‱ 1 498 mots Dans le chapitre Des conditions particuliĂšres » [
] De la conquĂȘte d'Alexandre Ă  l'invasion arabe, de 331 avant Ă  641 aprĂšs le grec est restĂ© la langue officielle » de l'administration Ă©gyptienne, en mĂȘme temps que celle de l'Ă©lite, cultivĂ©e et fortunĂ©e, des descendants des MacĂ©doniens. La conquĂȘte romaine ne modifia que trĂšs peu l'organisation ptolĂ©maĂŻque, et on n'a que 345 papyrus latins d'Égypte, recueillis dans le Corpus papyror [
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] Lire la suite PÉPI II, pharaon de la VIe dynastie 2270-2180 av. Écrit par Yvan KOENIG ‱ 564 mots Le rĂšgne du pharaon NĂ©ferkare PĂ©pi II marque la transition entre l'Ancien Empire et la premiĂšre pĂ©riode intermĂ©diaire. La premiĂšre partie du rĂšgne de PĂ©pi II se dĂ©roule dans une relative tranquillitĂ©. Le roi accomplit une expĂ©dition dans le SinaĂŻ, et mĂšne Ă©galement une expĂ©dition dans le pays de Pount, que l'on identifie de façon incertaine Ă  la Somalie actuelle. Mais la deuxiĂšme partie du rĂšgne e [
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] Lire la suite PHARAON Écrit par Jean VERCOUTTER ‱ 2 587 mots ‱ 9 mĂ©dias Le mot Pharaon » vient de la version grecque de la Bible oĂč il apparaĂźt dans la Vulgate GenĂšse, xii , 15 sous la forme Ίαρ́α Pharao . Les HĂ©breux s'Ă©taient contentĂ©s de transcrire Ă  leur maniĂšre le mot composĂ© Ă©gyptien per-aĂą , littĂ©ralement la Grande Maison ». Cette expression, attestĂ©e dĂšs l'Ancien Empire vers 2400 avant dĂ©signait Ă  l'origine le palais royal et ceux qui l'habi [
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] Lire la suite PSCHENT Écrit par Yvan KOENIG ‱ 209 mots ‱ 1 mĂ©dia Mot dĂ©rivĂ© de l'Ă©gyptien pa - sekhemty , qui signifie les deux puissantes ». C'est le nom de la double couronne qui symbolise l'union de la Haute-Égypte et de la Basse-Égypte et qui Ă©tait portĂ©e par le roi des deux pays ». Le pschent est composĂ© de la couronne rouge qui Ă©tait la couronne du pays du delta, et qui Ă©tait placĂ©e sous la protection de la dĂ©esse de l'ancien royaume du delta Ouadjit [
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] Lire la suite PTOLÉMÉE Ier SÔTER env. 365-282 av. roi d'Égypte 305-282 av. Écrit par Joseph MÉLÈZE-MODRZEJEWSKI ‱ 603 mots GĂ©nĂ©ral d'Alexandre le Grand, satrape ~ 323-~ 305 puis roi d'Égypte ~ 305-~ 282, PtolĂ©mĂ©e I er SĂŽter, fils de Lagos, est le fondateur de la dynastie macĂ©donienne des PtolĂ©mĂ©es, ou Lagides, qui gouverne l'Égypte jusqu'Ă  la conquĂȘte romaine aoĂ»t ~ 30. L'un des sept somatophylaques gardes de corps » d'Alexandre le Grand, il devient un de ses diadoques aprĂšs la mort d'Alexandre ~ 323 ; il [
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] Lire la suite PTOLÉMÉE II PHILADELPHE 308-246 av. roi d'Égypte 282-246 av. Écrit par Joseph MÉLÈZE-MODRZEJEWSKI ‱ 473 mots Fils de PtolĂ©mĂ©e I er SĂŽter et de sa deuxiĂšme femme BĂ©rĂ©nice, associĂ© au pouvoir par son pĂšre dĂšs janvier ~ 284, PtolĂ©mĂ©e II continue Ă  rĂ©gner sur le royaume des Lagides aprĂšs la mort de SĂŽter en ~ 282 jusqu'Ă  la fin de janvier ~ 246. Au dĂ©but de son rĂšgne, l'État lagide est Ă  l'apogĂ©e de sa puissance. Celle-ci est consolidĂ©e par le deuxiĂšme mariage de PtolĂ©mĂ©e II avec sa propre sƓur ArsinoĂ© II, [
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] Lire la suite PTOLÉMÉE VIII ÉVERGÈTE II ou PTOLÉMÉE VII mort en 116 av. roi d'Égypte 145-116 av. Écrit par Joseph MÉLÈZE-MODRZEJEWSKI ‱ 291 mots Fils de PtolĂ©mĂ©e V Épiphane et frĂšre de PtolĂ©mĂ©e VI PhilomĂ©tor, PtolĂ©mĂ©e VIII ÉvergĂšte II reçut le surnom de Physcon, le Ventru ». DĂšs la mort de son frĂšre, avec qui il avait dĂ©jĂ  partagĂ© le pouvoir entre ~ 170 et ~ 163, il s'empare du trĂŽne des Lagides, en Ă©liminant son neveu PtolĂ©mĂ©e VII NĂ©os Philopator qui n'a rĂ©gnĂ© que quelques semaines. DĂšs son avĂšnement, il chasse les savants du musĂ©e d'Al [
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] Lire la suite PTOLÉMÉE VI PHILOMÉTOR 186-145 av. roi d'Égypte 181-145 av. Écrit par Joseph MÉLÈZE-MODRZEJEWSKI ‱ 270 mots Fils de PtolĂ©mĂ©e V Épiphane et de ClĂ©opĂątre I re . CommencĂ© sous la rĂ©gence de sa mĂšre, morte prĂ©maturĂ©ment en ~ 176, le rĂšgne de PhilomĂ©tor annonce le dĂ©but de la dĂ©cadence du royaume lagide affaiblissement du pouvoir royal, intrigues de cour, rĂ©voltes indigĂšnes, intervention de puissances Ă©trangĂšres. Peu aprĂšs la mort de ClĂ©opĂątre I re , le frĂšre de celle-ci, Antiochos IV, roi de Syrie, envahi [
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] Lire la suite PTOLÉMÉE XIII THEOS PHILOPATOR 61-47 av. roi d'Égypte 51-47 av. Écrit par Universalis ‱ 442 mots Roi d'Égypte 51-47, nĂ© vers 61 av. mort en 47 av. prĂšs d'Alexandrie. Fils de PtolĂ©mĂ©e XII AulĂšte, le MacĂ©donien PtolĂ©mĂ©e XIII Theos Philopator est nommĂ© roi d'Égypte conjointement Ă  son illustre sƓur, ClĂ©opĂątre VII, aprĂšs la mort de leur pĂšre en 51. En 49, le jeune PtolĂ©mĂ©e, cherchant Ă  conserver les alliĂ©s de son pĂšre, fournit des navires et des troupes au gĂ©nĂ©ral romain et ancie [
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] Lire la suite QADESH BATAILLE DE 1286 av. Écrit par Annie FORGEAU ‱ 258 mots ‱ 1 mĂ©dia La bataille menĂ©e en l'an 5 du rĂšgne de RamsĂšs II — 1290-— 1224 contre une coalition dirigĂ©e par le roi hittite Mouwatalli a Ă©tĂ© cĂ©lĂ©brĂ©e Ă  l'envi sur les parois des temples Ă©gyptiens ainsi que sur papyrus. En dĂ©pit de cette abondante documentation, en textes et en images, et malgrĂ© l'apparente vĂ©racitĂ© de la narration, le dĂ©roulement en demeure mal connu, les sources ayant pour unique visĂ©e la [
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] Lire la suite RAMSÈS II 1304-1236 av. Écrit par Jean VERCOUTTER ‱ 1 098 mots ‱ 2 mĂ©dias Il est impossible de parler de RamsĂšs II sans Ă©voquer l'histoire de toute la XIX e dynastie manĂ©thonienne. Le rĂšgne de RamsĂšs II n'est que le prolongement de l'Ɠuvre accomplie par les deux premiers pharaons ramessides. La postĂ©ritĂ© a souvent attribuĂ© Ă  RamsĂšs II ce qui, en bonne justice, devrait revenir Ă  son pĂšre SĂ©ti I er . On croyait naguĂšre que RamsĂšs II avait Ă©tĂ© un des modĂšles du grand con [
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] Lire la suite RAMSÈS III roi d'Égypte 1198-1166 av. Écrit par Universalis ‱ 650 mots Roi d'Égypte 1198-1166, mort en 1166 Ă  ThĂšbes. Fils de Setnakht, fondateur de la XX e dynastie, RamsĂšs III monte sur le trĂŽne d'Égypte alors que le royaume se remet tout juste des guerres civiles qui ont ravagĂ© le pays au cours de la dynastie prĂ©cĂ©dente. Pendant la cinquiĂšme annĂ©e de son rĂšgne, une coalition de tribus libyennes envahit l'ouest du delta du Nil, prĂ©textant que le pharaon a inte [
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] Lire la suite ROI DIVIN, anthropologie Écrit par Claude TARDITS ‱ 5 016 mots Dans le chapitre L'Afrique, terre des rois divins » » [
] Les exemples africains citĂ©s par Frazer ne sont pas plus nombreux que ceux qu'il tire de l'histoire de l'AntiquitĂ© ou de celle des peuples europĂ©ens, mais ils retiennent l'attention pour deux raisons. Ils illustrent un moment crucial de l'Ă©volution dans les sociĂ©tĂ©s africaines, oĂč, dit Frazer, la dignitĂ© de chef et de roi atteint son plein dĂ©veloppement, les Ă©preuves sont relativement abondan [
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] Lire la suite ROME ET EMPIRE ROMAIN Le Haut-Empire Écrit par Yann LE BOHEC, Paul PETIT ‱ 35 262 mots ‱ 17 mĂ©dias Dans le chapitre L'Orient » [
] On trouvait une disposition analogue Ă  celle de l'Occident, en grandes masses, en Orient, oĂč se distinguent la pĂ©ninsule balkanique, l'Anatolie, la Syrie et l'Égypte. Mais ici le poids du passĂ© Ă©tait encore plus important, et plus d'une rĂ©gion avait derriĂšre elle une longue histoire aussi bien dans le domaine de la culture que dans celui de l'Ă©conomie. À cet Ă©gard, la pĂ©ninsule balkanique occupai [
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] Lire la suite ROUGE MER Écrit par Colette DUBOIS, Jean-Pierre PINOT, Universalis ‱ 9 718 mots ‱ 6 mĂ©dias Dans le chapitre De l'AntiquitĂ© Ă  la pĂ©riode ottomane » [
] Au cours de ces siĂšcles, malgrĂ© les obstacles naturels courants et vents saisonniers souvent violents, cĂŽtes inhospitaliĂšres, malgrĂ© les vicissitudes politiques, la navigation en mer Rouge ne cesse de s'affirmer. Si, dans un premier temps, les marins se limitent aux rivages de cette mer semi-fermĂ©e, une fois surmontĂ©s les pĂ©rils de la porte des Lamentations, ils poursuivent, avec plus ou moins [
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] Lire la suite SCIENCES SOCIALES PRÉHISTOIRE DES Écrit par Bernard-Pierre LÉCUYER ‱ 17 521 mots ‱ 1 mĂ©dia Dans le chapitre Les civilisations du Nil et de l'Euphrate » [
] La MĂ©sopotamie Ă©mergeant du DĂ©luge vers l'an 3000 avant apporte une civilisation dĂ©veloppĂ©e, une population nombreuse, une science des nombres poussĂ©e servant de support Ă  l'astronomie – le calendrier lunaire se perfectionne peu Ă  peu en s'appuyant sur les mouvements solaires – mais appliquĂ©e aussi Ă  une meilleure connaissance des Ă©lĂ©ments constituants de la sociĂ©tĂ©. L'État recensait pĂ©riod [
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] Lire la suite SÉSOSTRIS Ier, pharaon de la XIIe dynastie 1971-1928 av. Écrit par Universalis ‱ 540 mots SĂ©sostris devient d'abord co-rĂ©gent de l'Égypte au cĂŽtĂ© de son pĂšre vieillissant, AmmĂ©nĂ©mĂšs Amenemhat I er , fondateur de la XII e dynastie. Tandis que ce dernier poursuit ses rĂ©formes Ă  l'intĂ©rieur de l'empire, SĂ©sostris part Ă  la conquĂȘte de la Nubie, au sud de l'Égypte, et, au cours de la trentiĂšme annĂ©e de rĂšgne de son pĂšre, conduit une expĂ©dition contre les Libyens dans le dĂ©sert de l'Oues [
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] Lire la suite SÉSOSTRIS III, pharaon de la XIIe dynastie 1878-1843 av. Écrit par Universalis ‱ 604 mots Durant les rĂšgnes de ses prĂ©dĂ©cesseurs, les nobles des provinces de Moyenne-Égypte ont accru leur pouvoir par le biais de faveurs royales et de mariages avec les familles de souverains voisins. Vers le milieu du rĂšgne de SĂ©sostris III, les riches tombes provinciales, reflet de la puissance des nobles, cessent brusquement d’ĂȘtre Ă©difiĂ©es. Dans le mĂȘme temps, les monuments funĂ©raires abritant les d [
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] Lire la suite SÉSOSTRIS II, pharaon de la XIIe dynastie 1895-1878 av. Écrit par Universalis ‱ 359 mots Suivant la coutume instaurĂ©e par sa dynastie, SĂ©sostris partage pendant trois ans la rĂ©gence avec son pĂšre AmmĂ©nĂ©mĂšs-II Amerenhat II. Durant sa premiĂšre annĂ©e de co-rĂ©gence, il prend part Ă  une expĂ©dition commerciale se rendant au pays de Pount, vers la cĂŽte des Somalis, comme en tĂ©moignent les inscriptions retrouvĂ©es sur les rochers d'un port de la mer Rouge, en Égypte. Au dĂ©but de son rĂšgne p [
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] Lire la suite SÉTI Ier, pharaon de la XIXe dynastie env. 1310-env. 1304 av. Écrit par Universalis ‱ 299 mots Fils de RamsĂšs I er , qui ne rĂšgne que deux ans, SĂ©ti I er est le vĂ©ritable fondateur de la grandeur des Ramessides. Durant les premiĂšres annĂ©es de son rĂšgne, il conduit son armĂ©e vers le nord pour restaurer le prestige Ă©gyptien, entamĂ© pendant les annĂ©es troubles de la fin de la XVIII e dynastie. Il combat ainsi dans le nord de la Palestine et en Syrie et mĂšne au moins une bataille contre le [
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] Lire la suite SNÉFROU, pharaon de la IVe dynastie IIIe mill. av. Écrit par Yvan KOENIG ‱ 193 mots ‱ 1 mĂ©dia Fondateur, vers ~ 2600, de la IV e dynastie, Nebmaat SnĂ©frou succĂ©da Ă  Houni et rĂ©gna vingt-quatre ans. Ce souverain fut un grand constructeur. Trois pyramides furent Ă©rigĂ©es de son vivant la pyramide rhomboĂŻdale de Dashour, la pyramide septentrionale de Dashour et la pyramide de MeĂŻdoum . Cette derniĂšre, qui devait comprendre huit gradins revĂȘtus d'un parement lisse, est sans doute la premiĂšre [
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] Lire la suite SORTIE D'ÉGYPTE Écrit par GĂ©rard NAHON ‱ 228 mots ‱ 1 mĂ©dia Acte fondateur du judaĂŻsme et de l'Ă©conomie chrĂ©tienne de la rĂ©demption, symbole de dĂ©livrance pour l'Occident, l'Ă©pisode de la sortie d'Égypte constitue le point de dĂ©part de l'histoire du peuple d'IsraĂ«l. InstallĂ©s selon la Bible sur les pĂąturages de Goshen Gen. XLVII, 1, Ă  l'est du delta du Nil, les douze fils de Jacob et leur descendance – les douze tribus d'IsraĂ«l » – avaient d'abord pros [
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] Lire la suite SOUDAN, ROYAUMES SUR LE NIL exposition Écrit par Catherine BERGER-EL NAGGAR ‱ 1 383 mots Aux royaumes du Nil, ignorĂ©s du grand public, pour qui trop souvent la vallĂ©e se rĂ©sume aux cĂ©lĂšbres pyramides et Ă  l'Ă©clat des RamsĂšs, l'Institut du monde arabe a consacrĂ©, du 5 fĂ©vrier au 31 aoĂ»t 1997, une exposition remarquable au succĂšs bien mĂ©ritĂ© ; car, Ă  l'abri des cataractes qui coupent le fleuve Ă  six reprises entre Assouan et Khartoum, des civilisations originales se sont succĂ©dĂ© dans c [
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] Lire la suite SUEZ CANAL DE Écrit par Jean-Pierre CALLOT, Universalis ‱ 3 115 mots ‱ 7 mĂ©dias Dans le chapitre AntiquitĂ© de la voie d'eau » [
] Ce sont les pharaons de la XII e dynastie 2000-1788 avant notre Ăšre qui, les premiers, joignirent la MĂ©diterranĂ©e Ă  la mer ÉrythrĂ©e par une voie d'eau. Leurs navires remontaient le Nil jusqu'Ă  Bubaste Zagazig, empruntaient un premier canal jusqu'aux lacs centraux, un second jusqu'au golfe de Suez. PerfectionnĂ©e par les PtolĂ©mĂ©es, cette voie d'eau fut, sous le nom de fleuve de Trajan », lar [
] [
] Lire la suite TELL ES-SAKAN, site archĂ©ologique Écrit par Pierre de MIROSCHEDJI, Moain SADEQ ‱ 2 104 mots ‱ 6 mĂ©dias SituĂ© au sud-ouest de la Palestine, Ă  5 kilomĂštres au sud-ouest de la ville de Gaza, Tell es-Sakan est une butte artificielle de 5 Ă  8 hectares, qui domine la plaine littorale d'une dizaine de mĂštres. Le site a Ă©tĂ© dĂ©couvert Ă  l'automne de 1998, Ă  l'occasion des travaux de construction d'un complexe d'habitations. Le creusement de profondes fondations avec des engins mĂ©caniques a rĂ©vĂ©lĂ© des vest [
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] Lire la suite TEXTES GrĂšce antique Écrit par Bernard HOLTZMANN ‱ 1 791 mots Dans le chapitre Les papyrus » [
] L'apport des papyrus trouvĂ©s en Égypte n'en est que plus prĂ©cieux certains proposent des variantes, trĂšs antĂ©rieures aux manuscrits, de textes dĂ©jĂ  connus ; mieux encore, d'autres rĂ©vĂšlent des textes nouveaux, parfois d'un intĂ©rĂȘt majeur. C'est ainsi que furent dĂ©couverts, en 1890, la Constitution des AthĂ©niens d'Aristote British Museum, Londres et, en 1957, la premiĂšre comĂ©die complĂšte de MĂ© [
] [
] Lire la suite TEXTILE Écrit par EugĂšne AMOUROUX, Jean-Yves DRÉAN, Claude FAUQUE, AndrĂ© PARISOT, Marc RENNER, Richard A. SCHUTZ ‱ 23 437 mots ‱ 4 mĂ©dias Dans le chapitre Le coton » [
] Ce sont des fragments de vĂȘtements en coton portant des traces de rouge garance, datant du iii e millĂ©naire avant dĂ©couverts au cours des annĂ©es 1920 Ă  Mohenjo-Daro, dans la vallĂ©e de l'Indus, qui permettent d'affirmer que le coton Ă©tait cultivĂ© et teint en Inde dĂšs cette Ă©poque. Le cĂ©lĂšbre site de Fustat, en Égypte, oĂč d'autres cotonnades indiennes furent mises au jour, prouve qu'il y ex [
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] Lire la suite THOUTMOSIS III Écrit par Annie FORGEAU ‱ 209 mots ‱ 1 mĂ©dia À la mort de Thoutmosis II, l'hĂ©ritier lĂ©gitime Thoutmosis III env. — 1478-— 1425, fils d'une reine secondaire, Ă©tant encore dans l'enfance, la rĂ©gence Ă©choit, comme il est de rĂšgle, Ă  la grande Ă©pouse royale » Hatchepsout, elle-mĂȘme de sang royal puisque fille de Thoutmosis I er . CouronnĂ©e pharaon en l'an 7 vers — 1471, celle-ci garde le pouvoir jusqu'Ă  sa mort en l'an 20 vers — 1458, re [
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] Lire la suite THOUTMOSIS III repĂšres chronologiques Écrit par Annie FORGEAU ‱ 157 mots Vers — 1478 Mort de Thoutmosis II, pharaon de la XVIII e dynastie, rĂ©gence d'Hatchepsout. Vers — 1471 Couronnement d'Hatchepsout. Vers — 1458 Mort d'Hatchepsout, rĂšgne personnel de Thoutmosis III. Vers — 1456-— 1455 SiĂšge et prise de la ville de Meggido, au pied du mont Carmel. Vers — 1453 ArrivĂ©e en Égypte de spĂ©cimens de la faune et de la flore syriennes que le roi fait reproduire dans le [
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] Lire la suite TJATY Écrit par Yvan KOENIG ‱ 1 003 mots ‱ 1 mĂ©dia DĂ©signant le vizir de l'Égypte ancienne, le nom de tjaty semble dĂ©river de la racine tjet , signifiant l' enfant », le rejeton ». En effet, durant les premiers temps de l'histoire Ă©gyptienne, les hauts fonctionnaires du pharaon Ă©taient Ă©galement des membres de sa famille. Le pharaon Ă©tait dĂ©tenteur d'une force magique, et tous les ĂȘtres ou les choses qui l'approchaient en Ă©taient aussi des rĂ©ce [
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] Lire la suite TOUTÂNKHAMON XIVe s. av. Écrit par VĂ©ronique BARRIEL ‱ 2 457 mots Mondialement connu par le riche mobilier contenu dans sa tombe dĂ©couverte pratiquement intacte, ToutĂąnkhamon est le jeune pharaon qui, dĂšs la premiĂšre annĂ©e de son rĂšgne, entĂ©rina le retour aux cultes traditionnels et changea le nom de ToutĂąnkhaton en ToutĂąnkhamon. Si ses efforts pour l'embellissement des temples, comme la grande colonnade de Louxor, sont reconnus depuis longtemps, sa gĂ©nĂ©alogie [
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] Lire la suite UNIVERS notions de base Écrit par Universalis ‱ 4 771 mots ‱ 17 mĂ©dias Dans le chapitre Cosmogonies antiques MĂ©sopotamie, Égypte » [
] Les mythes antiques de la crĂ©ation du monde procĂšdent de la division d’une matiĂšre primordiale indiffĂ©renciĂ©e Ɠuf, chaos, unitĂ© Ciel-Terre, limon tirĂ© de l’OcĂ©an, du dĂ©membrement d’un gĂ©ant ou d’un monstre aquatique, de la parole ou de l’échauffement d’un dieu. Les rĂ©cits peuvent combiner ces diffĂ©rents thĂšmes. Toutes ces cosmogonies conçoivent l’Univers comme une totalitĂ© organisĂ©e et constamme [
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] Lire la suite VALLÉE DES ROIS Écrit par Jean LECLANT ‱ 932 mots ‱ 7 mĂ©dias À partir de la XVIII e dynastie, le lieu de sĂ©pulture des pharaons se trouve sĂ©parĂ© de leur lieu de culte ; celui-ci prend place dĂ©sormais dans les temples de millions d'annĂ©es », une expression apparue dans les textes Ă©gyptiens dĂšs la fin du Moyen Empire pour dĂ©signer un type de sanctuaire oĂč le culte du roi est associĂ© Ă  celui de certaines hypostases divines, par exemple Ă  ThĂšbes celles d'Amo [
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] Lire la suite VERCOUTTER JEAN 1911-2000 Écrit par Jean LECLANT ‱ 838 mots NĂ© le 20 janvier 1911 Ă  Lambersart Nord, Jean Vercoutter s'initie Ă  l'Ă©gyptologie auprĂšs d'Alexandre Moret, de Raymond Weill et de Gustave Lefebvre, le maĂźtre trĂšs rigoureux de la grammaire hiĂ©roglyphique ; en 1939, il est diplĂŽmĂ© de la IV e section de l'École pratique des hautes Ă©tudes avec une thĂšse sur Les Objets Ă©gyptiens et Ă©gyptisants du mobilier funĂ©raire carthaginois ». MobilisĂ© en Al [
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] Lire la suite VERT ÉGYPTIEN, histoire de l'art Écrit par Sandrine PAGÈS-CAMAGNA ‱ 415 mots Deux pigments artificiels, l'un bleu et l'autre vert, de l'Égypte pharaonique constituent une particularitĂ© technologique et historique. Le plus cĂ©lĂšbre, le bleu Ă©gyptien, apparaĂźt Ă  la IV e dynastie 2620 avant Il est prĂ©sent sur tous les dĂ©cors Ă©gyptiens ainsi que dans les peintures du pourtour mĂ©diterranĂ©en des premiers siĂšcles de notre Ăšre. Le vert Ă©gyptien, de teinte turquoise, a Ă©t [
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] Lire la suite XXVe DYNASTIE Égypte Écrit par Annie FORGEAU ‱ 214 mots ‱ 1 mĂ©dia À Napata, en aval de la quatriĂšme cataracte, limite du pouvoir Ă©gyptien en Nubie sous le Nouvel Empire, naĂźt au cours du viii e siĂšcle avant notre Ăšre un royaume autochtone aux origines mal connues. Poursuivant la politique d'expansion de ses prĂ©dĂ©cesseurs vers le nord, Peye Piankhy assure son autoritĂ© sur l'Égypte, alors en proie aux factions libyennes, jusqu'Ă  ThĂšbes d'abord, puis, en l'an 21 [
] [
] Lire la suite YOYOTTE JEAN 1927-2009 Écrit par Olivier PERDU ‱ 912 mots Dans le domaine de l'Ă©gyptologie et mĂȘme bien au-delĂ , le nom de Jean Yoyotte restera toujours prĂ©sent, tant son Ɠuvre s'impose dĂ©jĂ  comme une source inĂ©puisable d'informations et de rĂ©flexions. Cet historien d'une Ă©rudition et d'une curiositĂ© immenses, dont les travaux se sont nourris du contact direct avec les vestiges du passĂ©, s'est hissĂ© parmi les rares Ă©gyptologues Ă  avoir de l'Égypte ancie [
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LescaractĂ©ristiques de l'art de l'Égypte ancienne. Sites archĂ©ologiques de l'Égypte. L'« art pour l'art » est demeurĂ© inconnu dans l'Égypte ancienne ; toute crĂ©ation avait un but pratique : assurer la prospĂ©ritĂ© et le triomphe de l'Égypte, procurer la survie des souverains et notables.
En juillet 2018, une incroyable dĂ©couverte a fait la une des journaux Ă  travers le monde les archĂ©ologues venaient de dĂ©couvrir un complexe funĂ©raire » dans la vaste nĂ©cropole de Saqqara, la ville des morts, situĂ©e sur les rives du Nil Ă  trente kilomĂštres environ du Caire. Au cours des deux derniĂšres annĂ©es, le complexe a Ă©tĂ© examinĂ© de fond en comble et de nouvelles fouilles ont Ă©tĂ© menĂ©es Ă  proximitĂ©, rĂ©vĂ©lant de prĂ©cieuses informations sur le marchĂ© funĂ©raire en Égypte antique. Pendant de longs siĂšcles, les travaux archĂ©ologiques au pays des pharaons Ă©taient exclusivement centrĂ©s sur les tombes royales pour en dĂ©crypter les inscriptions et les artefacts. Les dĂ©tails de la vie de tous les jours Ă©taient en quelque sorte laissĂ©s pour compte. Certes, il y avait des ateliers de momification dans les nĂ©cropoles un peu partout en Égypte, mais plusieurs gĂ©nĂ©rations d’archĂ©ologues en ont fait fi, prĂ©fĂ©rant explorer les profondeurs dĂ©sertiques Ă  la recherche de tombes. Les fouilles de Saqqara mettent en Ă©vidence l’existence d’un marchĂ© funĂ©raire des plus dĂ©veloppĂ©s. Celui-ci est documentĂ© pour la toute premiĂšre fois. Plus de 2 500 ans de chaleur et d’humiditĂ© ont laissĂ© leurs empreintes sur cette momie mal dĂ©composĂ©e. Cependant, des dizaines de perles et autres indices montrent que cette personne faisait partie de la classe privilĂ©giĂ©e. Une chose est sĂ»re les embaumeurs ont le sens des affaires », certifie Ramadan Hussein, Ă©gyptologue basĂ© Ă  l’universitĂ© de TĂŒbingen en Allemagne. Lorsqu’il s’agit de proposer des solutions de rechange, ils font preuve de beaucoup de zĂšle. » Ce luxueux masque funĂ©raire serti d’or et d’argent est au-dessus de vos moyens ? Pas de problĂšme. On vous propose celui en plĂątre blanc et feuille or mĂ©tallisĂ©e », ironise Hussein. Stocker vos restes dans un vase en albĂątre scintillant est hors de prix ? Pourquoi ne pas opter plutĂŽt pour un joli pot en terre cuite peinte ? Un prĂȘtre du nom d’Ayput est enterrĂ© dans un sarcophage en pierre de forme anthropoĂŻde. Les bandelettes de momie sont enduites de goudron ou de rĂ©sine, ce qui leur donne une coloration sombre. Les textes anciens Ă©voquent ces rituels mais, grĂące aux dĂ©couvertes, il nous est dĂ©sormais possible de contextualiser ce marchĂ© funĂ©raire », ajoute Hussein. UNE TROUVAILLE FORTUITE C’est en 2016 que Hussein commence Ă  fouiller le site de Saqqara, Ă  la recherche de tombes bien cachĂ©es dans les trĂ©fonds dĂ©sertiques, de sĂ©pultures qui datent de l’an 600 avant Les puits profonds ont longtemps Ă©tĂ© nĂ©gligĂ©s par les Ă©gyptologues qui, le plus souvent, Ă©taient en quĂȘte de tombeaux remontant Ă  des Ăšres plus lointaines de l’histoire Ă©gyptienne. Le travail de Hussein et de son Ă©quipe est documentĂ© dans une nouvelle sĂ©rie National Geographic en quatre Ă©pisodes, Le royaume des momies Ă©gyptiennes qui sera diffusĂ©e chaque dimanche Ă  21 heures entre le 7 et le 28 juin. En explorant un site fouillĂ© vers la fin des annĂ©es 1800 pour la derniĂšre fois, Hussein et son Ă©quipe dĂ©couvrent un complexe funĂ©raire intact profondĂ©ment enfoui sous le sable. Les travailleurs utilisent un treuil Ă  manivelle pour faire parvenir les outils et autres Ă©quipements Ă  30 mĂštres sous terre. Le complexe funĂ©raire se trouve dans un lieu privilĂ©giĂ© de Saqqara, pas loin de la pyramide de DjĂ©ser, un des monuments les plus anciens et les plus sacrĂ©s d’ avoir enlevĂ© 42 tonnes de remblai, les archĂ©ologues atteignent enfin le fond du puits de douze mĂštres et se retrouvent dans une chambre spacieuse au plafond haut. Du sable et des roches Ă  perte de vue. Les travailleurs s’attellent Ă  la tĂąche. Sous les dĂ©combres, ils retrouvent des milliers de tessons de poterie. Chaque morceau est soigneusement conservĂ©. De longs mois de fouille minutieuse. Quand la chambre est enfin vide, les membres de l’équipe sont abasourdis il ne s’agit pas d’une tombe. On aperçoit des couloirs taillĂ©s dans la roche le long d’un mur. Un tonneau rempli de charbon, de cendre et de sable noir traĂźne dans un coin. GrĂące Ă  un couloir plus ancien, un air frais s’engouffre de temps en temps dans la piĂšce. Pour accĂ©der Ă  l’atelier de momification et aux chambres funĂ©raires, les archĂ©ologues ont dĂ» retirer 42 tonnes de sable et de dĂ©bris de ce tunnel central de 30 mĂštres, creusĂ© dans le substratum pousse Hussein Ă  croire que cette piĂšce a jadis Ă©tĂ© un atelier de momification. On y trouve un brĂ»leur d’encens de puissance industrielle, des conduits de drainage pour canaliser le sang et un systĂšme de ventilation naturelle. Pour se dĂ©barrasser des insectes, il est impĂ©ratif que l’éviscĂ©ration se fasse dans de bonnes conditions », affirme Hussein. Un courant d’air continu est d’une importance majeure lorsque vous manipulez les cadavres. » Au cours de la derniĂšre annĂ©e, les experts en poterie ont rassemblĂ© les tessons de cĂ©ramique pour reconstituer des centaines de petits bols et tasses, tous Ă©tiquetĂ©s. Chaque pot porte le nom de l’huile qu’il contient, ainsi que les jours oĂč celle-ci a Ă©tĂ© utilisĂ©e pour l’embaumement », souligne Hussein. Les instructions sont Ă©crites directement sur les objets. » DES RITUELS SACRÉS QUI CACHENT UNE RÉALITÉ AMÈRE Cette dĂ©couverte est une vĂ©ritable aubaine pour les chercheurs qui Ă©tudient les pratiques funĂ©raires en Égypte antique. Elle offre une vision unique des rites sacrĂ©s mais aussi de la dure rĂ©alitĂ© de la momification. Ramadan Hussein regarde Ă  l’intĂ©rieur d’un sarcophage en pierre Ă  la recherche de momies. L’équipe en a dĂ©couvert plus de que ce processus complexe fasse l’objet d’une documentation importante dans les sources anciennes, et mĂȘme de reprĂ©sentations artistiques sur les murs des tombes Ă©gyptiennes, il a Ă©tĂ© difficile de rassembler des preuves archĂ©ologiques. TrĂšs peu d’ateliers de momification ont Ă©tĂ© fouillĂ©s », indique Dietrich Raue, curateur du musĂ©e Ă©gyptien de l’universitĂ© de Leipzig. Nos connaissances en la matiĂšre comportent donc de nombreuses failles. » Les dĂ©couvertes faites Ă  Saqqara aident Ă  combler ces lacunes », explique Hussein. C’est la premiĂšre fois qu’on peut parler d’archĂ©ologie de l’embaumement. » L'embaumement Ă©tait Ă  la fois un rite sacrĂ© et une procĂ©dure mĂ©dicale pour les anciens Égyptiens. Pour que l’ñme accĂšde Ă  la vie Ă©ternelle, il faut absolument prĂ©server le corps. Le rituel est soigneusement orchestrĂ© on recourt Ă  des rites et des priĂšres bien spĂ©cifiques pendant 70 jours, durĂ©e requise pour momifier un cadavre. D’abord, les viscĂšres Ă©taient prĂ©levĂ©es et conservĂ©es dans des vases canopes. Ensuite, le corps Ă©tait sĂ©chĂ© en utilisant des conservateurs naturels Ă  base de sel comme le natron, puis oint d’huiles aromatiques et enveloppĂ© dans des bandelettes de lin. Des amulettes protectrices Ă©taient ensuite insĂ©rĂ©es dans les plis des tissus. Enfin, on dĂ©posait la momie dans une tombe remplie de provisions pour l’au-delĂ . Plus le rang Ă©tait Ă©levĂ©, plus les objets funĂ©raires Ă©taient prestigieux. La marge de manƓuvre Ă©tant trĂšs limitĂ©e dans cet espace confinĂ©, les travailleurs recourent Ă  des vĂ©rins en acier et Ă  une ingĂ©nierie avancĂ©e pour soulever le couvercle de cinq tonnes d’un Ă©norme suffit de voir les pyramides imposantes des pharaons et l’or scintillant qui orne le tombeau de ToutĂąnkhamon pour comprendre que les plus riches nobles Ă©gyptiens se sont donnĂ©s Ă©normĂ©ment de peine pour accĂ©der Ă  la vie Ă©ternelle en grande pompe. C’était une industrie trĂšs importante », prĂ©cise Hussein. Le voyage de la momie ne touche pas Ă  sa fin une fois la cĂ©rĂ©monie d’embaumement et l’inhumation achevĂ©es. Le flux de revenus non plus. En plus d’ĂȘtre prĂȘtres et entrepreneurs de pompes funĂšbres, les embaumeurs de l'Égypte antique Ă©taient Ă©galement agents immobiliers. SOINS
. ET PROFITS À VIE Les recherches menĂ©es par Hussein lĂšvent le voile sur d’autres mystĂšres. Pendant que les pharaons et l’élite Ă©gyptienne Ă©taient momifiĂ©s et dĂ©posĂ©s dans des cercueils richement ornĂ©s, puis placĂ©s dans des tombeaux spacieux remplis d’offrandes funĂ©raires, les entrepreneurs de pompes funĂšbres essayaient de s’adapter Ă  tous les budgets en proposant des offres spĂ©ciales. Ce qu’on appelle intĂ©gration verticale dans le jargon moderne. Un service complet de l’éviscĂ©ration des corps aux enterrements, en passant par les soins prodiguĂ©s Ă  l’entretien des Ăąmes des dĂ©funts. Moyennant finance, bien entendu. À quelques mĂštres de l’atelier de momification de Saqqara, les archĂ©ologues ont dĂ©couvert un autre puits conduisant Ă  un complexe funĂ©raire oĂč se trouvaient six tombes. Plus de cinquante momies y Ă©taient entassĂ©es. Les archĂ©ologues Maysa Rabeeh Ă  gauche et Mohammed Refaat Ă  droite regardent de prĂšs le cercueil en bois Ă©rodĂ© du prĂȘtre Ayamet, enterrĂ© les bras croisĂ©s sur la poitrine, une posture divine strictement rĂ©servĂ©e aux pharaons en temps fond du puits, prĂšs de trente mĂštres sous terre, les espaces Ă©taient plus chers et les sĂ©pultures particuliĂšrement soignĂ©es. On y retrouve une femme, enterrĂ©e dans un sarcophage en calcaire de plus de sept tonnes. Dans une chambre voisine, le visage d’une autre femme est recouvert d’un masque en argent dorĂ©, le premier mis au jour depuis plus d’un demi-siĂšcle. Cependant, ce complexe funĂ©raire comprend Ă©galement les corps d’Égyptiens de la classe moyenne ou ouvriĂšre, enterrĂ©s dans des cercueils en bois ou simplement recouverts de lin et placĂ©s dans des fosses de sable. En utilisant la photogrammĂ©trie de pointe et des scanners laser 3D, Hussein a rĂ©ussi Ă  reconstituer tout le processus. Ses dĂ©couvertes confirment ce qui est Ă©crit dans des papyrus retrouvĂ©s Ă  Saqqara il y a plus d’un siĂšcle les embaumeurs entassaient des dizaines de corps dans le puits puis percevaient des frais ou des parcelles de terrain en Ă©change de l’entretien spirituel de la momie. Un modĂšle numĂ©rique obtenu Ă  partir d’un scanner 3D montre le puits principal qui mĂšne au complexe funĂ©raire. Les tombes les plus prestigieuses sont situĂ©es dans la partie la plus profonde, considĂ©rĂ©e comme la plus proche de l’ l’époque, nombre de prĂȘtres Ă©taient chargĂ©s de prĂ©server l’esprit des morts. Leur tĂąche consistait Ă  entretenir les tombes et Ă  prier pour le repos de l’ñme des dĂ©funts. Certains possĂšdent des dizaines de tombes, chacune comprenant des centaines de momies. Toutes les semaines, des offrandes Ă©taient dĂ©posĂ©es pour assurer la subsistance des morts », affirme Koen Donker van Heel, Ă©gyptologue Ă  l’universitĂ© de Leyde qui a passĂ© de longues annĂ©es Ă  dĂ©crypter les contrats lĂ©gaux que les prĂȘtres avaient signĂ© avec les familles des dĂ©funts. Les morts, c’est de l’argent. C’est aussi simple que ça. » Le passage dans l'au-delĂ  dans l'Egypte anciennePour la premiĂšre fois, des preuves archĂ©ologiques viennent confirmer ce qui jusque-lĂ  Ă©tait uniquement lu sur des inscriptions ou dans des contrats millĂ©naires. Ce sont des dĂ©couvertes comme celles-ci qui rendent la fouille de Saqqara si particuliĂšre. Elles marquent un tournant dans l’égyptologie les chercheurs s’intĂ©ressent dĂ©sormais Ă  la vie quotidienne d’un Égyptien lambda plutĂŽt que de donner la prioritĂ© aux tombes les plus prestigieuses. Les informations recueillies par Ramadan ont Ă©tĂ© perdues par le passĂ© », insiste Raue, le curateur du musĂ©e Ă©gyptien de l’universitĂ© de Leipzig. On Ă©tait passĂ© outre la structure de surface par manque d’informations. » Sahar Saleem, spĂ©cialiste en palĂ©oradiologie ici entre deux techniciens, utilise une unitĂ© mobile de radiographie pour dĂ©couvrir les secrets cachĂ©s dans les bandelettes de lin du prĂȘtre momifiĂ© Ayput. C’est un prĂ©nom masculin mais la taille du bassin, sa forme ainsi que la rondeur du crĂąne suggĂšrent que la momie est peut-ĂȘtre une rĂ©serve plus de surprises pour les archĂ©ologues qui sauraient faire preuve de patience et d’attention. En se penchant sur d’anciens rapports de fouille, Hussein s’est rendu compte que le puits qui mĂšne Ă  l’atelier de momification est situĂ© Ă  moins d’un mĂštre du lieu oĂč les archĂ©ologues français et Ă©gyptiens ont cessĂ© de fouiller en 1899. La chambre funĂ©raire est dissimulĂ©e dans le sable qu’ils ont pelletĂ© Ă  la hĂąte. Il nous faudra peut-ĂȘtre revenir sur les lieux qui ont Ă©tĂ© explorĂ©s vers la fin des annĂ©es 1800 », dit Hussein. Peut-ĂȘtre mĂȘme qu’il faudra les fouiller de nouveau. » Cet article a initialement paru sur le site en langue anglaise.
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62Pascal Vernus, Chants d'amour de l'Egypte antique, Paris, 1992, publie d'ailleurs dans le mĂȘme recueil poĂ©sie amoureuse et chants funĂšbres. Pour la poĂ©sie amoureuse, voir Bernard Mathieu, La poĂ©sie amoureuse de l'Egypte ancienne, BibliothĂšque d'Etude de L'IFAO 115, Le Caire, 1996. 63 Extrait des « Lamentations d'Isis et de Nephthys
PubliĂ© le lundi 02 juillet 2007 par BenjaminMoins connue des touristes, Saqqarah est le nom de l'ancienne nĂ©cropole de la citĂ© de Memphis, une des capitales de l'Egypte antique. SituĂ©e Ă  moins de 30 kilomĂštres du Caire, sur la rive gauche du Nil, elle contient les sĂ©pultures de nombreux pharaons et hauts fonctionnaires Ă©gyptiens. Situation gĂ©ographique de Saqqarah Image originale WikipĂ©dia Le complexe funĂ©raire ne compte pas moins d'une quinzaine de monuments datant de diffĂ©rentes Ă©poques. Il est d'ailleurs intimement liĂ© au nom de Jean-Philippe Lauer. Cet Ă©gyptologue français, nĂ© en 1902, a d'abord prĂ©fĂ©rĂ© consacrer sa vie Ă  l'architecture. Ce n'est qu'en 1926 qu'il arriva pour la premiĂšre fois sur le territoire Ă©gyptien. Il fut invitĂ© Ă  collaborer avec l'Ă©gyptologue britannique Firth sur le site de Saqqarah. DĂšs lors, la magie s'opĂ©ra et il comprit sans doute que sa vie serait vouĂ©e Ă  ce lieu. Patiemment, il explora l'ancienne nĂ©cropole mettant Ă  jour de nombreuses portions oubliĂ©es par les siĂšcles. De 1926 jusqu'en 2001, annĂ©e de son dĂ©cĂšs, il ne cessa d'oeuvrer dans le sens de la beautĂ© du site en reconstruisant, pierre par pierre, le mur d'enceinte en calcaire blond de la pyramide Ă  degrĂ©s de Djoser. Son trĂšs lointain collĂšgue Imhotep en aurait sans doute Ă©tĂ© trĂšs fier ! Jean-Philippe Lauer en 1931 Ă  Saqqara Le nom Saqqarah » a pour origine celui du dieu Sokar, divinitĂ© funĂ©raire de Memphis. Lorsque la Haute et la Basse Egypte se rĂ©unirent en un seul et mĂȘme royaume IĂšre dynastie, les premiĂšres tombes firent leur apparition sur le site principalement celles de grands notables. A l'Ă©poque, les tombeaux n'Ă©taient pas sous forme de pyramides mais plutĂŽt ce que l'On appelle des mastabas. Il s'agit d'une grande construction rectangulaire faite en briques pour les premiĂšres ou en pierres. Les restes du mastaba en pierre de PtahchepsĂšs grand prĂȘtre de la VĂšme dynastie Le monument le plus intĂ©ressant de Saqqarah reste trĂšs certainement la fameuse pyramide Ă  degrĂ©s, tombeau du pharaon Djoser IIIĂšme dynastie. ReprĂ©sentation en calcaire du pharaon Djoser Il s'agit de la premiĂšre pyramide Ă©gyptienne et aussi du premier tombeau construit intĂ©gralement en pierres, donc conçu pour rĂ©sister aux Ă©preuves du temps. La pyramide Ă  degrĂ©s de Djoser Son architecte fut le cĂ©lĂšbre et gĂ©nial Imhotep celui qui vient en paix » en Ă©gyptien. Son idĂ©e a Ă©tĂ© de construire un mastaba d'origine, d'environ 125 mĂštres de long, et d'en superposer d'autres, de taille dĂ©croissante, sur son sommet. De cette façon, on obtient une pyramide comportant 6 degrĂ©s avec une hauteur totale d'environ 60 mĂštres. Il s'agit lĂ  d'une grande Ă©volution dans l'architecture des tombeaux Ă©gyptiens. InĂ©luctablement, la suivante a Ă©tĂ© de lisser les bords pour obtenir des monuments comme ceux de Gizeh. En construisant une pyramide, l'idĂ©e d'Imhotep Ă©tait de rapprocher le plus possible le souverain du ciel, et donc des dieux. l'aspect en degrĂ©s » quant Ă  lui peut ĂȘtre vu comme une sorte d'escalier divin », facilitant l'ascension du pharaon dĂ©funt. Comme cela a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dit, ce tombeau trĂšs novateur, achevĂ© vers 2600 avant J-C, se destinait au pharaon Djoser. Ce dernier Ă©tait connu pour son aspect pacifique et sa grande justesse dans l'administration du pays. Il faut aussi savoir qu'Imhotep Ă©tait son vizir Ă©quivalent du premier ministre actuel. Ce ne fut d'ailleurs pas sa seule fonction. Il Ă©tait un personnage trĂšs important et trĂšs charismatique qui cumulait Ă  la fois les professions de mĂ©decin, philosophe, Ă©crivain et bien sĂ»r architecte. AprĂšs sa mort, sa grande sagesse lui a valu l'honneur d'ĂȘtre Ă©levĂ© au rang de divinitĂ©. Durant la pĂ©riode du Moyen Empire, il Ă©tait frĂ©quemment associĂ© Ă  ThĂŽt, dieu du savoir et de l'Ă©criture. Il devĂźnt peu Ă  peu la divinitĂ© principale de Memphis. On lui consacra mĂȘme une sorte de chapelle sur l'Ăźle de Philae, Ă  proximitĂ© du temple principal dĂ©diĂ© Ă  Isis. Il fut Ă©galement considĂ©rĂ© comme le dieu de la mĂ©decine, l'Ă©quivalent grec d'asclĂ©pios ou du dieu romain Esculape. d'autres souverains de nombreuses dynasties se firent inhumer en ce lieu. On peut citer par exemple Sekhemkhet le successeur de Djoser ou encore Pepi II, MenrenrĂȘ, Ounas etc... C'est la raison pour laquelle c'est un site trĂšs riche en architecture. Chaque pharaon ayant essayĂ© d'affirmer son style. MĂȘme si les successeurs directs de Djoser ont adoptĂ© la pyramide Ă  degrĂ©s pour leur tombeau, on retrouve lĂ -bas des pyramides classiques ou encore certaines aux formes peu communes. Pyramide d'Ouserkaf VĂšme dynastie Au cours de l'Ă©volution des constructions Ă©gyptiennes, la pyramide Ă  bords lisses n'a pas remplacĂ© du jour au lendemain la pyramide Ă  degrĂ©s. En effet, au sud de Saqqarah, Ă  Dahshour, on trouve un monument trĂšs particulier, la pyramide rhomboĂŻdale de SnĂ©frou IVĂšme dynastie. Elle est le tĂ©moin de l'Ă©volution progressive de la forme de ce genre de tombeaux des degrĂ©s vers les pentes lisses. La pyramide rhomboĂŻdale de SnĂ©frou Outre les tombeaux de pharaons et de nobles, Saqqarah renferme Ă©galement des temples dĂ©diĂ©s au culte de certains animaux sacrĂ©s. On sait par exemple qu'il en existait un en l'honneur du dieu taureau Apis ou encore de la dĂ©esse chatte Bastet. Aujourd'hui, seuls quelques restes subsistent. Voici donc un rapide tour d'horizon des fabuleuses visites qui vous attendent Ă  Saqqarah ! Mais l'idĂ©al est bien sĂ»r de vous rendre sur place. d'autant plus qu'avec le billet d'accĂšs Ă  la nĂ©cropole, vous pourrez Ă©galement visiter le musĂ©e. Ce dernier, voulu par Jean-Philippe Lauer, a Ă©tĂ© inaugurĂ© en 2006 et contient plusieurs salles renfermant une partie du rĂ©sultat des fouilles de Saqqarah. l'un d'elle est d'ailleurs consacrĂ©e Ă  l'Ă©gyptologue français, exposant l'Oeuvre de sa vie. Fait intĂ©ressant Ă  noter les photos sont autorisĂ©es Ă  l'intĂ©rieur du musĂ©e. RĂ©guliĂšrement, des fouilles sont toujours organisĂ©es sur le site de l'ancienne nĂ©cropole notamment par la France. En effet, certaines parties restent encore inexplorĂ©es et des secrets sont mis Ă  jour chaque annĂ©e ! Qui sait, d'autres nous attendent certainement encore...
AutrefoissituĂ©e dans une cataracte du Nil, l’üle de Philae Ă©tait considĂ©rĂ©e comme l’un des lieux de sĂ©pulture du dieu Ă©gyptien antique Osiris. Il Ă©tait considĂ©rĂ© comme sacrĂ© pour sa femme, Isis, par les Égyptiens et leurs voisins nubiens et les archĂ©ologues ont trouvĂ© des preuves que des temples honorant Isis existaient sur l’üle depuis au moins le 6Ăšme siĂšcle avant JC
La rĂ©cente dĂ©couverte de la tombe de la prĂȘtresse Hetpet, morte il y a plus de 4 000 ans, nous rappelle l’importance des clergĂ©s fĂ©minins Ă  l’époque des pharaons. Certaines prĂȘtresses jouaient le rĂŽle de chanteuses, de musiciennes et de danseuses. D’autres Ă©taient censĂ©es s’unir charnellement avec le dieu auquel elles Ă©taient consacrĂ©es. Mais qui Ă©tait Dame Hetpet ? Hetpet est connue depuis 1909 des blocs de pierre portant son nom avaient alors Ă©tĂ© dĂ©couverts, non loin du Caire ; ils provenaient de l’entrĂ©e de son tombeau qui ne fut dĂ©couvert qu’en 2017. Hetpet Ă©tait une noble dame de la 5e dynastie vers 2400 av. ; c’est pourquoi elle fut enterrĂ©e dans la nĂ©cropole des notables de son Ă©poque. Son titre de prĂȘtresse d’Hathor, dĂ©esse de la fertilitĂ©, ne signifie pas qu’elle ait exclusivement rempli une fonction religieuse. Comme d’autres nobles, elle a pu cumuler des charges religieuses et administratives. Gageons que l’étude approfondie de son tombeau nous livrera davantage d’informations Ă  son sujet. La sĂ©pulture de Hetpet, rĂ©vĂ©lĂ©e au grand public en fĂ©vrier 2018, est ornĂ©e de peintures trĂšs bien conservĂ©es dont certaines sont assez peu communes on y voit notamment un orchestre, un singe qui danse ou encore des danseuses aux seins nus, comme le rĂ©vĂšle une vidĂ©o rĂ©cemment publiĂ©e. Ces images d’un bonheur idyllique pourraient ĂȘtre liĂ©es aux bienfaits dispensĂ©s par Hathor. Danseuse aux seins nus, peinture du tombeau de Hetpet. lexpress, capture extraite d’une vidĂ©o Le rĂŽle des prĂȘtresses Ă©gyptiennes Les Égyptiens, polythĂ©istes, adoraient autant de dieux que de dĂ©esses, parmi lesquelles Hathor, ou encore Sekhmet, Bastet et Isis jouaient un rĂŽle majeur. Plus gĂ©nĂ©ralement, un principe fĂ©minin Ă©tait prĂ©sent dans de nombreux mythes les Égyptiens pensaient que, pour exister, le monde avait besoin de fĂ©minitĂ©. Les dieux ne pouvaient se passer des dĂ©esses, pas plus que les pharaons des reines et les hommes de leurs Ă©pouses. Il n’est donc pas Ă©tonnant que des femmes aient officiĂ© dans les temples, aux cĂŽtĂ©s des prĂȘtres. Les prĂȘtresses comme Hetpet se consacraient au culte de grandes dĂ©esses fĂ©minines, tandis que d’autres officiaient dans les sanctuaires de divinitĂ©s masculines. Les reines pharaoniques jouĂšrent elles aussi un rĂŽle religieux. Au Nouvel Empire vers 1550-1080 av. elles Ă©taient considĂ©rĂ©es Ă  la fois comme les Ă©pouses du pharaon et du grand dieu cĂ©leste Amon. AhmĂšs-NĂ©fertari, femme du fondateur de la 18e dynastie vers 1550 av. est la premiĂšre Ă  avoir jouĂ© ce double rĂŽle matrimonial. Le dieu, comme le pharaon, Ă©tait censĂ© lui rendre visite et s’unir sexuellement avec elle. Les divines adoratrices, mains » du dieu Amon À partir de la 21e dynastie vers 1070-945 av. la reine est remplacĂ©e dans sa relation avec Amon par une fille du pharaon, consacrĂ©e au dieu. Elle porte le titre de divine adoratrice. Ce statut est Ă©quivalent Ă  celui d’une souveraine. La jeune fille est intronisĂ©e par Amon lui-mĂȘme, au cours d’une cĂ©rĂ©monie de couronnement. Elle est pourvue de tous les attributs des reines fouet, sceptre, diadĂšme ; et son nom est inscrit dans un cartouche forme ovale. Comme le pharaon, elle peut ĂȘtre reprĂ©sentĂ©e en sphinx, c’est-Ă -dire avec un corps de lionne, symbole de son autoritĂ©. Elle possĂšde aussi un palais, un personnel administratif et des domaines agricoles qui lui assurent d’importants revenus. Sa fonction consiste Ă  pĂ©nĂ©trer chaque jour dans le temple afin d’exciter le dieu. Sur des bas-reliefs, on la voit agitant des sistres, sorte de hochets mĂ©talliques, devant la statue de son Ă©poux divin qu’elle a pour mission de provoquer. Mais Amon ne se laisse pas facilement aguicher. Suivant un rituel prĂ©cis, l’adoratrice doit le sĂ©duire. Elle finit par enlacer et caresser la statue ; d’oĂč l’expression main du dieu » qui dĂ©signe cette prĂȘtresse particuliĂšre. La formule est explicite l’adoratrice Ă©veille les pulsions sexuelles de son Ă©poux cĂ©leste. Dans les faits, la divine adoratrice Ă©tait vierge et devait le rester, sans doute sous peine de mort. Aussi les archĂ©ologues qui ont dĂ©couvert, Ă  la fin du XIXe siĂšcle, la momie de la divine adoratrice MaatkarĂ© 21e dynastie, ont Ă©tĂ© Ă©tonnĂ©s de trouver Ă  ses cĂŽtĂ©s les restes d’une petite momie. L’épouse terrestre d’Amon avait-elle rompu son vƓu de chastetĂ© et eu un enfant d’un amant humain ? La radiographie de la momie, dans les annĂ©es 1970, a finalement disculpĂ© MaatkarĂ© ; il ne s’agissait pas d’un bĂ©bĂ©, seulement du singe de compagnie de l’adoratrice. Un babouin. La divine adoratrice d’Amon », Karomama. G. Poncet, Le Louvre Le charme de Karomama Le MusĂ©e du Louvre possĂšde une statuette en bronze, incrustĂ©e d’or et d’argent, figurant la divine adoratrice Karomama vers 870 av. La jeune femme, consacrĂ©e Ă  Amon, tenait dans ses mains deux sistres, aujourd’hui disparus. C’est ainsi qu’elle se prĂ©sentait devant la statue de son dieu. ÉlĂ©gante, elle porte une robe plissĂ©e qui met en valeur sa poitrine et ses cuisses. Une sorte d’hymne Ă  la fĂ©minitĂ©, mais dans un rĂŽle trĂšs genrĂ© », c’est-Ă -dire de complĂ©mentaritĂ© par rapport Ă  la virilitĂ© du dieu auquel elle doit plaire. C’est pourquoi la divine adoratrice est forcĂ©ment reprĂ©sentĂ©e jeune, grande et svelte, selon les canons de la beautĂ© fĂ©minine de l’époque. Elle est censĂ©e incarner la parfaite Ă©pouse, la femme au fort potentiel Ă©rotique, occupant une place essentielle dans l’harmonie terrestre et cosmique. Si elle perdait son charme, ou si elle ne parvenait plus Ă  plaire au dieu, l’univers s’effondrerait. PrĂȘtresses des reines et reines prĂȘtresses Les PtolĂ©mĂ©es 305-30 av. souverains Ă©gyptiens d’origine macĂ©donienne, créÚrent de nouvelles prĂȘtrises fĂ©minines afin d’honorer les reines divinisĂ©es de leur dynastie, comme ArsinoĂ© II et les ClĂ©opĂątre successives. Ces prĂȘtresses Ă©taient recrutĂ©es parmi les filles de l’élite grecque alors installĂ©e en Égypte. Les inscriptions nous rĂ©vĂšlent leurs titres canĂ©phore porteuse de la corbeille sacrĂ©e », phosphore porteuse de torches », stĂ©phanĂ©phore porteuse de couronnes », selon les objets de culte qu’elles arboraient lors des cĂ©rĂ©monies. Mais la principale grande prĂȘtresse du royaume Ă©tait alors Ă  nouveau, et comme au Nouvel Empire, la reine d’Égypte elle-mĂȘme. Ainsi la cĂ©lĂšbre ClĂ©opĂątre est figurĂ©e dans son rĂŽle sacerdotal, en train de rendre un culte aux dieux Ă©gyptiens sur les parois du temple de la dĂ©esse Hathor encore elle ! Ă  DendĂ©rah. Theda Bara dans le rĂŽle de ClĂ©opĂątre, 1917. Wikimedia Charme et religion FascinĂ© par l’Égypte, l’historien grec HĂ©rodote 5e siĂšcle av. raconte dans ses Histoires livre II, 60 que des prĂȘtresses s’exhibaient publiquement lors des fĂȘtes en l’honneur de la dĂ©esse Bastet, qui avaient lieu chaque annĂ©e dans le nord du pays. InstallĂ©es sur des barques, elles naviguaient sur un bras du Nil, tout en faisant cliqueter leurs sistres et en chantant ; certaines, affirme HĂ©rodote, soulevaient leurs robes, dĂ©voilant le haut de leurs cuisses. Sans doute un rite de fertilitĂ©. Aujourd’hui, la figure de la grande prĂȘtresse Ă©gyptienne, pratiquant des rituels magiques, alimente toujours des fantasmes, mĂȘlant Ă©rotisme et exotisme. Au dĂ©but du XXe siĂšcle, la sulfureuse actrice Theda Bara disait rendre un culte Ă  Amon dans son appartement de Los Angeles. Depuis, les incarnations successives de pharaonnes, Ă  l’écran, revĂȘtent toujours une dimension religieuse. Les prĂȘtresses de l’ancienne Égypte, comme les reines et les dĂ©esses, ne cessent de fasciner un large public, d’autant plus que culte et sexualitĂ© paraissent aujourd’hui radicalement dissociĂ©s, du moins dans les religions monothĂ©istes. DerniĂšre en date, Élodie Yung incarnait Hathor, la dĂ©esse qu’adora Hetpet il y a environ 4 400 ans, dans un film sorti en 2016. Les croyances Ă©gyptiennes offrent ainsi l’image d’un ailleurs oĂč le charme et la morale n’étaient pas encore en conflit. Christian-Georges Schwentzel est l’auteur de ClĂ©opĂątre, la dĂ©esse-reine », aux Ă©ditions Payot.
Eneffet, nous avons prĂ©parĂ© les solutions de Word Lanes SĂ©pulture pour notable de l’Égypte antique. Ce jeu est dĂ©veloppĂ© par Fanatee Games, contient plein de niveaux. C’est la tant attendue version Française du jeu. On doit trouver des mots et les placer sur la grille des mots croisĂ©s, les mots sont Ă  trouver Ă  partir de leurs dĂ©finitions. Nous avons trouvĂ© les rĂ©ponses Ă  ce En Ă©tudiant les dĂ©pouilles de femmes tout juste fĂ©condĂ©es retrouvĂ©es dans des sĂ©pultures vieilles de ans, les scientifiques sont parvenus Ă  mettre en Ă©vidence la pĂ©riode dĂ©diĂ©e Ă  la procrĂ©ation dans l’Egypte antique. Celle ci se situerait entre juillet et aoĂ»tDurant l’Egypte antique, les mois de juillet et aoĂ»t Ă©taient dĂ©diĂ©s Ă  la procrĂ©ation. Cette conclusion est tirĂ©e d’une Ă©tude menĂ©e sur les dĂ©funts d’un cimetiĂšre antique mis en Ă©vidence prĂšs de l’oasis d’Al-Dakhla, au sud-ouest du Caire. Les sĂ©pultures, vieilles d’environ ans, ont Ă©tĂ© retrouvĂ©es sur le site de ce qui Ă©tait autrefois la ville de Kellis. La citĂ©, bĂątie sous l’influence de l’Empire romain, regroupait plusieurs milliers d’ qu’à l’époque, le christianisme commençait Ă  se rependre, les chercheurs ont dĂ©notĂ© au cours de leurs fouilles, l’omniprĂ©sence de mƓurs religieuses traditionnelles de l’Egypte ancienne. Au total, 765 tombes ont Ă©tĂ© identifiĂ©es parmi lesquelles ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s les restes de 124 femmes, mortes 18 Ă  45 semaines aprĂšs avoir Ă©tĂ© fĂ©condĂ©es. L’excellent Ă©tat de conservation des dĂ©pouilles a permis aux archĂ©ologues de relever avec prĂ©cision l’ñge qu’avaient ces femmes au moment de leur mort, et le mois de leur dĂ©cĂšs. Les rĂ©sultats, prĂ©sentĂ©s lors de la rĂ©union annuelle de la Society for American Archaeology, indiquent ainsi que la pĂ©riode propice Ă  la conception d’un enfant chez les Egyptiens Ă©tait en juillet et en aoĂ»t pour pouvoir accoucher en mars et en avril. Ces observations viennent par ailleurs confirmer le nombre notable de dĂ©funtes mortes en couche au printemps. SEPULTUREPOUR*NOTABLE*DE*L*EGYPTE*ANTIQUE - - 20 solutions de 2 Ă  9 lettres pour les mots croisĂ©s Connexion; S'inscrire; Solutions de mots croisĂ©s et mots flĂ©chĂ©s pour SEPULTURE POUR NOTABLE DE L'EGYPTE ANTIQUE - 20 solutions de 2 Ă  9 lettres. Le caractĂšre joker est * mais vous pouvez utiliser la "barre d'espace" Annuler Chercher. Afficher
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LarchĂ©ologie funĂ©raire consiste Ă  Ă©tudier les restes matĂ©riels de sĂ©pultures ou d’ensembles funĂ©raires. Or les tombes sont une aubaine pour l’archĂ©ologue : si certaines tombes sont modestes, d’autres en revanche se caractĂ©risent par leur imposante architecture, et de fait constituent des ensembles archĂ©ologiques particuliĂšrement visibles, voire aisĂ©s Ă  explorer. Les nĂ©cropoles thĂ©baines, face Ă  la ville moderne de Louxor, rĂ©servent encore bien des richesses dans leurs sous-sols. PrĂšs de la VallĂ©e des Rois, la tombe d’un scribe royal, richement dĂ©corĂ©e et vieille de plus de 3000 ans, a ainsi Ă©tĂ© mise Ă  jour par une Ă©quipe d’archĂ©ologues japonais. ThĂšbes, une des capitales de l’Egypte antique Si ThĂšbes ne fut pas toujours la capitale des pharaons, disputant selon les dynasties ce titre Ă  d’autres villes parmi lesquelles Memphis, Pi-RamsĂšs ou Tanis, elle n’en fut pas moins l’une des principales citĂ©s de l’Egypte antique. La ville des vivants, organisĂ©e autour des temples de Louxor et de Karnak, siĂšge du puissant clergĂ© d’Amon, s’étendait Ă  l’est du Nil. A l’ouest se trouvaient les nĂ©cropoles, parmi lesquelles figurent les cĂ©lĂšbres VallĂ©e des Rois et VallĂ©e des Reines, oĂč se firent enterrĂ©s les souverains du Nouvel Empire, ainsi que de nombreux temples funĂ©raires. Mais les nĂ©cropoles abritent de nombreuses autres tombes d’officiels ou de notables. Vue aĂ©rienne de la nĂ©cropole thĂ©baine et localisation d’El-Khokha cercle rouge oĂč a Ă©tĂ© dĂ©couverte la tombe. CrĂ©dits Steve F-E-Cameron. Comme beaucoup d’autres vestiges anciens, ces nĂ©cropoles ont Ă©tĂ© recouvertes par des habitations modernes. Cependant il y a quelques annĂ©es, les autoritĂ©s Ă©gyptiennes ont dĂ©placĂ© les habitants des villes de Sheikh Abd el Qurna et d’El-Khokha et fait dĂ©truire leurs maisons, permettant l’exploration des tombes sur lesquelles elles avaient Ă©tĂ© Ă©difiĂ©es. La dĂ©couverte d’une tombe inconnue C’est une Ă©quipe d’archĂ©ologues de l’universitĂ© japonais de Waseda menĂ©e par Jiro Kondo qui a dĂ©couvert la tombe inconnue d’un scribe en retirant les dĂ©bris de la tombe d’Userhat, dans la partie de la nĂ©cropole se trouvant Ă  El-Khokha. Userhat Ă©tait l' »intendant des appartements privĂ©s du roi » Amenhotep III, souverain de la XVIIIe dynastie Ă  laquelle appartiennent Ă©galement AkhĂ©naton et ToutĂąnkhamon. Or, dans l’avant-cour de sa tombe, les archĂ©ologues ont dĂ©couvert un trou, qui conduisait Ă  une tombe jusqu’alors inconnue des experts. La sĂ©pulture d’un scribe royal La tombe, en forme de T, comporte des inscriptions qui nous renseignent sur son possesseur, dĂ©nommĂ© Khonsu et dĂ©crit comme un scribe trĂšs renommĂ© ». Ce personnage, qui vivait sous la XIXe dynastie, marquĂ©e par les rĂšgnes des RamsĂšs, vivait vers 1200 avant notre Ăšre. ReprĂ©sentation de Khonsu et son Ă©pouse. La tombe est richement dĂ©corĂ©e. L’une des parois Ă  l’entrĂ©e dĂ©peint quatre babouins priant le dieu RĂȘ. D’autres images montrent Khonsu et son Ă©pouse vĂ©nĂ©rant les dieux Osiris et Isis – qui sont aussi reprĂ©sentĂ©s sur une autre paroi – ainsi que deux divinitĂ©s Ă  tĂȘte de bĂ©lier, probablement Khnoum et Knoum-RĂȘ. Le plafond est Ă©galement dĂ©corĂ©, mais de figures gĂ©omĂ©triques, dont certaines ressemblent Ă  des damiers. Cette dĂ©couverte, fascinante Ă  plus d’un titre, rĂ©serve encore des surprises puisqu’à l’heure actuelle la chambre intĂ©rieure est bloquĂ©e par un amas de pierres. Il est donc probable que les archĂ©ologues mettront bientĂŽt Ă  jour d’autres dĂ©corations murales. Une affaire Ă  suivre
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Cet article est issu du Hors-sĂ©rie de Sciences et Avenir n°197 datĂ© avril-mai 2019. Le parcours effectuĂ© par la dĂ©pouille du pharaon ressemble peu au cheminement post mortem qu’imaginaient les anciens Égyptiens, dĂ©crit notamment dans le Livre des morts. À l’issue de ce voyage fait d’épreuves, de dangers, de monstres, de chausse-trapes et d’énigmes insolubles, le dĂ©funt - suprĂȘme rĂ©compense - peut renaĂźtre chaque matin grĂące au Soleil rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©. Et Pharaon maintenir l’ordre cosmique, car il est le garant de la permanence des choses. Au fond, les Égyptiens n’ont qu’une peur que le ciel leur tombe sur la tĂȘte. Et ils rĂȘvent qu’aprĂšs la mort, rien ne change dans ce monde parfait. "Ils avaient plusieurs mots pour parler du temps et de l’éternitĂ©, explique FrĂ©dĂ©ric Servajean, Ă©gyptologue, professeur Ă  l’UniversitĂ© Montpellier III. Notamment djet et neheh. Souvent accolĂ©s dans les textes, ils ont Ă©tĂ© traduits par 'pour toujours et Ă  jamais'. Faute de mieux. Car, en fait, ils dĂ©signent des Ă©ternitĂ©s diffĂ©rentes et complĂ©mentaires. Djet est utilisĂ© pour ce qui est immuable, la structure du monde, le ciel, la montagne, etc. Neheh, au contraire, dĂ©signe un temps cyclique, ce qui se modifie, comme le Nil avec ses crues, les Ă©toiles qui se dĂ©placent dans le ciel, la vĂ©gĂ©tation qui Ă©volue selon les saisons. Le divin, qui est djet par essence, se manifeste auprĂšs des humains Ă  travers ce qui est neheh." Or, le souhait des Égyptiens est de devenir immuables. Dans cette quĂȘte de stabilitĂ©, Pharaon joue un rĂŽle clĂ©, incarnant la survie d’un royaume autour duquel rĂšgne le chaos le dĂ©sert et ses animaux sauvages, l’étranger
. Sa mort est conçue comme un passage et son tombeau comme le lieu du cheminement magique. Les pyramides sont abandonnĂ©es par les rois au profit d'hypogĂ©es Paradoxe dĂšs l’Ancien Empire, les tombes furent presque systĂ©matiquement violĂ©es. Les gĂ©nĂ©rations suivantes n’eurent de cesse de trouver un moyen d’éviter les dĂ©prĂ©dations, et les pilleurs de dĂ©nicher l’entrĂ©e des sĂ©pultures
 La vallĂ©e des Rois, prĂšs de l’actuelle Louxor, oĂč sont construites Ă  partir du Nouvel Empire les derniĂšres demeures des souverains, constitue une tentative pour les en empĂȘcher. AprĂšs les troubles de la fin du Moyen Empire, deux pharaons, Kamosis dernier roi de la DeuxiĂšme PĂ©riode intermĂ©diaire et Ahmosis premier du Nouvel Empire, entreprennent de rĂ©unifier l’Égypte. Leur rĂ©ussite marque le dĂ©but d’une pĂ©riode de stabilitĂ© prospĂšre. ThĂšbes, d’oĂč sont issus les souverains, acquiert une importance religieuse majeure. Et Amon, dieu tutĂ©laire de la citĂ©, devient de fait celui du pays tout entier, trĂšs tĂŽt associĂ© Ă  RĂȘ, sous la forme d’Amon-RĂȘ. Des personnes regardent, le 20 octobre 2004, le sarcophage en bois peint dorĂ© et dĂ©corĂ© de la momie du pharaon Ahmosis. CrĂ©dits THOMAS COEX / AFP C’est Ă©galement Ă  partir de cette Ă©poque que de nouvelles pratiques funĂ©raires se mettent en place. Les pyramides sont abandonnĂ©es par les rois au profit de tombes creusĂ©es hypogĂ©es dans la montagne qui se dresse de l’autre cĂŽtĂ© du fleuve. "Ce changement d’architecture implique-t-il une nouvelle fonction, ou est-il simplement dĂ» Ă  la gĂ©ographie d’une rĂ©gion importante Ă  cette pĂ©riode ? s’interroge l’épigraphiste Philippe Martinez, ingĂ©nieur de recherche CNRS au Laboratoire d’archĂ©ologie molĂ©culaire et structurale Sorbonne UniversitĂ©. Au temps des pyramides, les centres politiques et religieux Ă©taient situĂ©s dans le nord du pays, dans un paysage particuliĂšrement plat. Pour avoir une montagne sacrĂ©e, il fallait l’édifier
" Rien n'a jamais dĂ©couragĂ© les pillards A ThĂšbes, la montagne qui domine la rive gauche, et dont la forme Ă©voque celle d’une pyramide, s’impose. D’autant qu’elle est dĂ©jĂ  chargĂ©e de puissance sacrĂ©e. À ses pieds, Deir el-Bahari, un cirque cernĂ© de falaises, sert depuis longtemps de nĂ©cropole. Le site est liĂ© Ă  Hathor, dĂ©esse de la sexualitĂ© qui accueille le mort, lui redonne naissance et l’allaite. Les pharaons de la 18e dynastie trouvent donc dans ce paysage mythique et mystique une Ă©minence naturelle qui reliera leur sĂ©pulture au divin, et des oueds arides et inhospitaliers pour - espĂšrent-ils - prĂ©venir les pillages. Ils constitueront mĂȘme un dispositif policier pour protĂ©ger cette gorge une garde royale formĂ©e de medjay, guerriers d’origine nubienne. Cependant, l’endroit ne connaĂźtra pas que le calme et le silence espĂ©rĂ©s. Ce que l’on appelle la vallĂ©e des Rois se trouve, certes, Ă  l’abri des crues du Nil. Mais cet oued a Ă©tĂ© creusĂ© par des torrents pluviaux qui, lorsqu’ils se rĂ©veillent, s’avĂšrent dĂ©vastateurs. Bien des tombes, Ă  commencer par celles de RamsĂšs II et de ses fils, ont Ă©tĂ© comblĂ©es par la boue. Plus grave encore, aucun dispositif n’a jamais totalement dĂ©couragĂ© les pillards. C’est Amenhotep Ier 1525-1504 qui aurait inaugurĂ© la vallĂ©e des Rois. Si son tombeau n’a pas encore Ă©tĂ© identifiĂ© avec certitude, lui et sa mĂšre, AhmĂšs-Nefertari, apparaissent sur les parois de sĂ©pultures de notables ramessides, dont celles d’artisans royaux de Deir el-MĂ©dineh. Ils y sont montrĂ©s, en procession, comme les patrons de la nĂ©cropole. La premiĂšre tombe royale dont on connaisse sans doute aucun le destinataire est celle de la reine-pharaon Hatchepsout 1479-1457. Avant de s’y faire enterrer, elle y installa la dĂ©pouille de son pĂšre, Thoutmosis Ier 1492-1479, la sĂ©pulture creusĂ©e pour ce dernier restant vide. Les archĂ©ologues pensent l’avoir mise au jour, sans preuve formelle. "La vallĂ©e des Rois a Ă©tĂ© occupĂ©e selon une organisation chronologique, les tombes Ă©tant disposĂ©es comme en Ă©ventail, observe Philippe Martinez. Ainsi viennent d’abord celles d’Hatchepsout et de ses successeurs, Thoutmosis III, Amenhotep II, Thoutmosis IV, etc. Quand cette premiĂšre boucle est bouclĂ©e, Amenhotep III s’installe dans un autre lieu, la vallĂ©e de l’Ouest." Amenhotep IV, futur AkhĂ©naton 1353-1337, se fait lui aussi creuser une tombe dans cette mĂȘme vallĂ©e occidentale avant de dĂ©placer la cour Ă  Amarna. Quant au pharaon AĂż, il y fut Ă©galement inhumĂ©, dans un tombeau qui semble-t-il avait Ă©tĂ© prĂ©vu pour son jeune prĂ©dĂ©cesseur, Toutankhamon. Mais Horemheb, gĂ©nĂ©ral devenu pharaon, reviendra dans la vallĂ©e des Rois pour se faire amĂ©nager le plus beau des hypogĂ©es de l’oued. AkhĂ©naton, la rĂ©volution culturelle
 Ă  des fins personnelles. DĂ©laissant le culte d’Amon-RĂȘ, le pharon Amenothep IV fait construire Ă  Karnak, sur la rive opposĂ©e Ă  la vallĂ©e des Rois, un temple au dieu RĂȘ-Horakhty se manifestant dans la lumiĂšre Ă©mise par le disque solaire. Il impose ce dieu au dĂ©triment d’Amon mais aussi bientĂŽt de toutes les autres divinitĂ©s. Puis il se rebaptise AkhĂ©naton "le profitable au Disque [solaire]" et fonde, en Moyenne Égypte, la ville d’AkhĂ©taton la moderne Amarna. C’est lĂ  qu’il sera enterrĂ©, aprĂšs dix-sept ans de rĂšgne. Entre-temps, le pays aura connu une rĂ©forme religieuse, politique et sociĂ©tale dont il est difficile de mesurer l’ampleur. Mais a-t-il pour autant inventĂ© un monothĂ©isme, comme l’affirment d’aucuns ? "En rĂ©alitĂ©, les grandes cosmogonies Ă©gyptiennes parlent depuis longtemps d’un dieu dĂ©miurge unique se manifestant sous diffĂ©rentes formes, explique l’égyptologue Philippe Martinez. DĂšs lors, on ne peut exclure que les divinitĂ©s du panthĂ©on Ă©gyptien aient dĂ©jĂ  Ă©tĂ© perçues comme les avatars du dieu originel." Dans ce cas, en quoi cette parenthĂšse dite amarnienne aurait-elle changĂ© la donne ? "Peu de textes subsistent de cette Ă©poque, reprend l’égyptologue. On ne sait mĂȘme pas si la croyance en Aton devient obligatoire. Lorsqu’Amenhotep IV-AkhĂ©naton arrive au pouvoir, l’élite se livre dĂ©jĂ  Ă  des spĂ©culations religieuses. DĂšs le rĂšgne de Thoutmosis III, une piĂ©tĂ© personnelle s’était dĂ©veloppĂ©e. Des hymnes reproduits sur les parois de certaines chapelles funĂ©raires de la vallĂ©e des Nobles montrent que ce n’était plus le roi qui priait pour le dĂ©funt, mais ce dernier qui s’adressait directement aux dieux solaires, RĂȘ-Horakhty et Amon-RĂȘ." Perçu sans doute comme un retour aux sources, ce nouveau paradigme religieux serait alors apparu comme une façon, pour AkhĂ©naton, de reprendre la main. Non seulement en soulignant avec force le rĂŽle central d’un dieu dĂ©miurge, mais en affirmant son pouvoir, celui d’un pharaon divinisĂ© de son vivant. "Plus qu’à l’émergence d’une idĂ©e rĂ©volutionnaire, on assiste en rĂ©alitĂ© Ă  une forme de rĂ©action, prĂ©cise le chercheur. Un retour Ă  l’époque glorieuse des 5e et 6e dynasties, quand le roi Ă©tait le seul interlocuteur du divin." Le modĂšle proposĂ© n’est plus celui d’une Ă©ternitĂ© lointaine, souterraine, mais d’une immortalitĂ© qui s’affirme dans le monde prĂ©sent. Ainsi, Ă  Amarna, point de textes mystiques aux parois des sĂ©pultures, mais des scĂšnes montrant le dĂ©funt en contact avec la famille royale, dont dĂ©pend l’éternitĂ©. Quant Ă  l’architecture des hypogĂ©es, qui comportait jusqu’alors des angles, l’enfilade linĂ©aire des couloirs et des salles devient la norme, comme pour faciliter la sortie du Soleil une fois rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©. Les pharaons suivants s’empresseront de rĂ©habiliter Amon-RĂȘ, mais les tombes royales conserveront cette disposition linĂ©aire. Et les pharaons entretiendront le mythe bien terrestre de leur osmose avec la divinitĂ©. À partir de la 19e dynastie, les souverains choisissent Ă  nouveau la vallĂ©e principale pour faire bĂątir leurs tombes, dans les espaces laissĂ©s libres entre les sĂ©pultures des pharaons de la dynastie prĂ©cĂ©dente. Les archĂ©ologues en ont mis au jour soixante-trois, dont vingt-quatre identifiĂ©es comme royales. La vallĂ©e des Rois contient en effet toute une sĂ©rie de tombes privĂ©es appartenant Ă  des membres de la famille royale et quelques proches triĂ©s sur le volet. L’aprĂšs-AkhĂ©naton marque non seulement un retour dans la vallĂ©e des Rois, mais Ă©galement un changement dans la maniĂšre de construire les hypogĂ©es. Auparavant, ils consistaient en une succession de corridors et d’escaliers dont l’axe changeait Ă  une ou deux reprises. "Comme si l’ensemble contournait la demeure d’Osiris, le dieu souverain de l’au-delĂ , avance Philippe Martinez. L’hypogĂ©e, dans sa descente vers le monde souterrain, cherchait Ă  atteindre la 'salle cachĂ©e' dĂ©crite dans le texte de l’Am-douat. Tout au bout se trouvait la chambre funĂ©raire oĂč Ă©tait dĂ©posĂ© le sarcophage. Soutenue par des piliers qui tiennent le ciel, cette salle Ă©tait vue comme un petit cosmos." AkhĂ©naton inaugure Ă  Amarna une structure linĂ©aire que conservera, dans la vallĂ©e des Rois, l’époque ramesside. Si certaines tombes dessinent encore des angles, ce n’est que pour Ă©viter un gros bloc de silex, comme on peut le voir dans celle de RamsĂšs IV. Autre nouveautĂ© du Nouvel Empire le temple funĂ©raire se transforme. Cet espace conçu pour rendre un culte d’offrandes au mort cĂŽtoyait jusqu’alors la tombe royale. La vallĂ©e des Rois et son encaissement sĂ©curitaire ne se prĂȘtent guĂšre Ă  ces dĂ©ploiements architecturaux. Les souverains se font donc Ă©riger un bĂątiment cultuel Ă  l’écart, sur la ligne sĂ©parant l’ariditĂ© funĂšbre de la montagne dĂ©sertique de la fĂ©conditĂ© vivante des terres cultivĂ©es. Si les caveaux plongent vers l’au-delĂ , ces complexes religieux immenses sont, eux, des lieux oĂč l’on cĂ©lĂšbre l’énergie divine qui anime la royautĂ©. Cadre de fĂȘtes, ils prennent le nom de "chĂąteaux de millions d’annĂ©es". Une chrysalide magique enveloppant le roi en cours de mĂ©tamorphose Celui de RamsĂšs II, le Ramesseum, couvre dix hectares sur la rive ouest du Nil. Il est l’un des mieux conservĂ©s parmi la quinzaine que l’on a mis au jour. MalgrĂ© la fragilitĂ© de ce matĂ©riau, il garde de nombreuses traces des parties construites en brique oĂč se dĂ©ploie l’activitĂ© quotidienne des prĂȘtres, qu’ils soient hauts dignitaires ayant la responsabilitĂ© de lire les textes sacrĂ©s ou simples gardiens de chĂšvres. Au centre subsistent aussi des vestiges de l’espace cultuel, bĂąti en pierre pour ceux qui vivront au-delĂ  du temps terrestre les dieux, le roi divinisĂ© et les morts transfigurĂ©s. Une photo aĂ©rienne prise depuis une montgolfiĂšre le 10 septembre 2017 montre le temple Ramesseum. CrĂ©dits KHALED DESOUKI / AFP Car le chĂąteau de millions d’annĂ©es est surtout le théùtre d’une Ă©popĂ©e mystique la transformation du roi en ĂȘtre divinisĂ©. Toute l’architecture est au service de cette mĂ©tamorphose, comme en tĂ©moigne encore le Ramesseum. D’abord, une esplanade ouverte sur la vallĂ©e. LĂ , Pharaon reçoit les hommes les plus mĂ©ritants pour les rĂ©compenser de leur fidĂ©litĂ© et leur permettre d’ĂȘtre les tĂ©moins privilĂ©giĂ©s de sa magnificence. Ensuite vient la cour solaire oĂč le roi, accompagnĂ© des seuls hauts membres du clergĂ©, n’est dĂ©jĂ  plus tout Ă  fait un simple humain c’est lĂ  que sont Ă©rigĂ©s les "colosses osiriaques", selon les termes employĂ©s par le savant français du 19e siĂšcle Jean-François Champollion pour dĂ©crire ces statues gĂ©antes qui montrent un personnage comme momifiĂ©. Les chercheurs pensent que ce bandelettage ne reprĂ©sente pas un mort, mais une chrysalide magique qui enveloppe le roi en cours de mĂ©tamorphose. AprĂšs la cour solaire s’ouvre la salle hypostyle, lieu oĂč celui-ci va devenir une des manifestations d’Amon. Comme tout temple, le chĂąteau de millions d’annĂ©es est construit sur une Ă©minence. Plus on progresse, plus on monte, passant une sĂ©rie de seuils. Les plafonds, eux, s’abaissent. La derniĂšre piĂšce au Ramesseum, elle a disparu, oĂč se trouve l’image du dieu-pharaon, s’organise autour d’une petite chapelle monolithe, le naos. Ces temples gigantesques abritaient en rĂ©alitĂ© une statue d’une cinquantaine de centimĂštres Ă  peine ! Pour autant, ces "chĂąteaux" n’étaient pas destinĂ©s Ă  durer des millions d’annĂ©es. Objets terrestres, ils Ă©taient soumis Ă  l’éternitĂ© cyclique, et donc sujets Ă  transformations. À ce titre, celui d’Amenhotep III est frappant. Il a Ă©tĂ© construit en zone inondable et en grande partie en brique, matĂ©riau sensible Ă  l’humiditĂ©. Ce n’était pas une erreur chaque annĂ©e, la crue y pĂ©nĂ©trait, symbolisant l’idĂ©e d’une relation avec le chaos initial, de la dĂ©crĂ©pitude naturelle des choses et d’une renaissance. En outre, les parties en pierre ont Ă©tĂ©, par endroits, dĂ©montĂ©es un siĂšcle aprĂšs leur Ă©dification et les matĂ©riaux, rĂ©utilisĂ©s. MystĂ©rieuses disparitions dans la vallĂ©e des Reines. Une centaine de tombes vides. Pas l’ombre d’une momie. VoilĂ  l’étrange singularitĂ© de la vallĂ©e des Reines, ce dĂ©filĂ© de la montagne thĂ©baine destinĂ© Ă  accueillir, Ă  l’époque ramesside, les dĂ©pouilles des Ă©pouses royales, princesses et princes. Seuls deux fragments de genou y ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s, dans la sĂ©pulture de NĂ©fertari, Ă©pouse de RamsĂšs II. Pour expliquer cette anomalie, deux hypothĂšses s’opposent. "Toutes ces tombes ont Ă©tĂ© pillĂ©es, puis presque toutes rĂ©occupĂ©es dĂšs la TroisiĂšme PĂ©riode intermĂ©diaire et Ă  l’époque romaine, avance Guy Lecuyot, chercheur associĂ© au laboratoire d’archĂ©ologie de l’École normale supĂ©rieure. Les restes de NĂ©fertari montrent que sa momie a Ă©tĂ© malmenĂ©e. Les autres ont dĂ» connaĂźtre le mĂȘme sort." Christian Leblanc, responsable de la Mission archĂ©ologique française de ThĂšbes-Ouest, garde, lui, espoir. "Des commissions d’enquĂȘte ont Ă©tĂ© mises en place aprĂšs les profanations Ă  la 21e dynastie, raconte-t-il. Les prĂȘtres d’Amon ont sorti et restaurĂ© les momies abĂźmĂ©es des nĂ©cropoles thĂ©baines, les ont soigneusement rĂ©emmaillotĂ©es, remises dans des linceuls, marquĂ©es et replacĂ©es dans de nouveaux cercueils." Les prĂȘtres ont ensuite dissimulĂ© les royales dĂ©pouilles dans des diffĂ©rentes cachettes. "Celle de Deir el-Bahari, retrouvĂ©e en 1871, abritait une quarantaine de rois et quelques reines, poursuit l’archĂ©ologue. La deuxiĂšme, une annexe de la tombe d’Amenhotep II, dans la vallĂ©e des Rois, renfermait prĂšs d’une douzaine de momies. Mais les informations des prĂȘtres d’Amon indiquent qu’aucune ne provient de la vallĂ©e des Reines !" La momie de NĂ©fertari, dont la tombe fut l’une des rares Ă  n’avoir jamais Ă©tĂ© rĂ©utilisĂ©e, aurait Ă©tĂ© placĂ©e dans une troisiĂšme cachette
 qui reste Ă  dĂ©couvrir. L’abandon d’un temple est inĂ©luctable. Quelques dĂ©cennies aprĂšs la mort du pharaon, on considĂšre progressivement qu’il ne remplit plus sa fonction originelle. Les prĂȘtres s’en dĂ©tournent et les domaines qu’il possĂšde sont rĂ©cupĂ©rĂ©s au profit du projet d’un successeur. Quand il n’y a plus de ressources pour entretenir le culte, le bĂątiment est dĂ©laissĂ©. Un peu plus loin, un autre chĂąteau de millions d’annĂ©es resplendit Ă  son tour
 Rares sont les temples qui ont Ă©tĂ© achevĂ©s. Parfois parce qu’une fin de rĂšgne prĂ©maturĂ©e oblige Ă  rĂ©orienter les ressources vers un nouveau chantier. Le plus souvent, pour une raison symbolique "Parce qu’une chose achevĂ©e sort de l’éternitĂ© cyclique, de la possibilitĂ© de vivre un lendemain", explique Philippe Martinez. Impensable ! Une centaine d’annĂ©es aprĂšs la mort de RamsĂšs II, le Ramesseum s’est ainsi endormi peu Ă  peu. Deux siĂšcles plus tard, dans les cuisines comme Ă  l’intĂ©rieur du temple, on installera des chapelles de culte et des tombeaux. Cette fois, ce sont des membres de la famille royale, mais aussi des subalternes, qui s’y feront enterrer. "On pensait qu’à cet endroit, la relation directe avec la divinitĂ© Ă©tait encore possible", rĂ©sume Philippe Martinez. Et que les morts qui y reposaient pourraient se trouver en contact avec elle. Pour l’éternitĂ©. Par Henri Morel
SEPULTUREPOUR NOTABLE DE L'EGYPTE ANTIQUE EN 8 LETTRES - 1 RÉPONSE : * Les rĂ©sultats sont triĂ©s par ordre de pertinence avec le nombre de lettres entre parenthĂšses. Cliquez sur un mot pour dĂ©couvrir sa dĂ©finition . OSSUAIRE (8) SEPULTURE POUR NOTABLE DE L'EGYPTE ANTIQUE EN 9 LETTRES - 1 RÉPONSE : * Les rĂ©sultats sont triĂ©s par ordre de

DĂ©finition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire. Français[modifier le wikicode] Étymologie[modifier le wikicode] SiĂšcle Ă  prĂ©ciser De l’arabe Ù…ÙŽŰ”Ù’Ű·ÙŽŰšÙŽŰ©, misTabat banc de pierre ». Nom commun [modifier le wikicode] Singulier Pluriel mastaba mastabas \ mastaba \ masculin Égyptologie, FunĂ©raire Construction funĂ©raire rectangulaire utilisĂ©e dans l'Égypte antique comme sĂ©pulture pour les pharaons, les nobles ou les notables. Cependant, des rĂ©cipients en albĂątre trouvĂ©s dans un mastaba voisin mentionnent le nom du Roi Khaba 2603-2599 et on a retrouvĂ© sur des blocs de calcaire et de granit, beaucoup d'inscriptions NebkarĂȘ, Seigneur des Deux Terres», mais sans que le nom soit dans un cartouche NebkarĂȘ serait un des noms de Khaba. — Dalia Hamam, La pyramide de Khaba, 21 janvier 2021 La chapelle du mastaba du noble AkhethĂ©tep, dont les ruines sont encore visibles sur le plateau de Saqqarah est reconstituĂ© au musĂ©e du Louvre. Traductions[modifier le wikicode] Anglais mastaba en Polonais mastaba pl fĂ©minin Russe ĐŒĐ°ŃŃ‚Đ°Đ±Đ° ru Prononciation[modifier le wikicode] France Saint-Maurice-de-Beynost Ă©couter mastaba [Prononciation ?] » France Toulouse Ă©couter mastaba [Prononciation ?] » Voir aussi[modifier le wikicode] mastaba sur l’encyclopĂ©die WikipĂ©dia Anglais[modifier le wikicode] Étymologie[modifier le wikicode] SiĂšcle Ă  prĂ©ciser De l’arabe Ù…ÙŽŰ”Ù’Ű·ÙŽŰšÙŽŰ©, misTabat banc de pierre ». Nom commun [modifier le wikicode] Singulier Pluriel mastaba\ˈmĂŠstəbə\ mastabas\ˈmĂŠstəbəz\ mastaba \ˈmĂŠstəbə\ AntiquitĂ© Mastaba. Voir aussi[modifier le wikicode] mastaba sur l’encyclopĂ©die WikipĂ©dia en anglais Italien[modifier le wikicode] Cette entrĂ©e est considĂ©rĂ©e comme une Ă©bauche Ă  complĂ©ter en italien. Si vous possĂ©dez quelques connaissances sur le sujet, vous pouvez les partager en modifiant dĂšs Ă  prĂ©sent cette page en cliquant sur le lien modifier le wikicode ». Étymologie[modifier le wikicode] Étymologie manquante ou incomplĂšte. Si vous la connaissez, vous pouvez l’ajouter en cliquant ici. Nom commun [modifier le wikicode] Singulier Pluriel mastaba\Prononciation ?\ mastabe\Prononciation ?\ mastaba \Prononciation ?\ fĂ©minin AntiquitĂ© Mastaba. Voir aussi[modifier le wikicode] mastaba sur l’encyclopĂ©die WikipĂ©dia en italien

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